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Le mariage de Figaro analyse linéaire acte 5 scène 3

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Par   •  9 Septembre 2021  •  Commentaire de texte  •  3 530 Mots (15 Pages)  •  3 711 Vues

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Le Mariage de Figaro, analyse linéaire Acte V, scène 3

Ce monologue est le plus long de l'histoire du théâtre. La pièce fut censurée par le roi qui avait affirmé à son sujet : « Il faudrait détruire la Bastille pour que la représentation de cette pièce ne fût pas une inconséquence dangereuse ».D'autres tout aussi célèbres, le suivront : celui de Danton : « Figaro a tué la noblesse » ou de Napoléon : « C'est déjà la révolution en action ».

La pièce sera jouée un an plus tard au Trianon à Versailles avec Marie-Antoinette dans le rôle de Rosine et le comte d'Artois, frère de Louis XVI, dans celui de Figaro.

Nous sommes à la fin de la pièce, la scène est nocturne, se déroulant dans le parc du château où ont été installées deux kiosques, Figaro se retrouve donc seul sous les marronniers, convaincu que Suzanne va se rendre au rendez-vous d'Almaviva, ignorant que Suzanne et la comtesse ont échangé leurs rôles afin de tendre un piège au maître de ces lieux. Figaro, ignorant cette conspiration, se sent trahi par Suzanne, il se retrouve donc face à ses doutes et inquiétudes en proie à un véritable doute identitaire.

Problématique : En quoi ce monologue révèle-t-il la complexité du personnage  de F?

Enjeux dramatiques : Fonctions du monologue auprès du spectateur ?

Beaumarchais cherche à mobiliser la mémoire du spectateur qui connaît bien « Le barbier de Séville » et le passé de Figaro

Fonctions du monologue : davantage narratif et argumentatif et très peu délibératif (qui fait avancer l'action) : il nous permet de mieux cerner la complexité du personnage. C'est une pause dans l'action.

Mouvements :

-l.1 à l.7 : Figaro désabusé par la nature trompeuse des femmes

-l.7.à l. 22: Un héros « picaresque » qui se révolte et qui doute

1et mouvement : Figaro désabusé par la nature trompeuse des femmes

-didascalie initiale : «  Figaro, seul, se promenant dans l'obscurité, dit du ton le plus sombre » : l'inscription spatiale l'état d'âme de F : d'abord « se promenant » ( ses pensées divaguent) ; puis « il s'assied sur un banc » ( geste de retour sur soi, de recueillement. C'est le moment ou F se demande ce qu'il est et comment il se situe dans sa relation avec Suzanne. F tient debout, puis se rassied et se relève à plusieurs reprises.( voir didascalies)Tantôt abattu, tantôt exalté, il est en proie à une interrogation philosophique qui donne le vertige et prêt à entrer dans l'action.

Le ton est grave, « du ton le plus sombre » s'accordant avec «  la nuit est noire en diable », paroles de F. l.14. Une sorte d'élan lyrique s'empare de F, au sens où cet élan exprime un être dans son intimité. Mais ce début lyrique prend une dimension tragique car F subit un destin qu'il n'a pas choisi. La noirceur, les ténèbres extérieures et présentes aussi dans le discours vont permettre au spectateur de saisir la partie « sombre » de F.

- « O femme ! Femme ! Femme ! Créature faible et décevante !...nul animal créé ne peut manquer à son instinct ; le tien est-il donc de tromper ? = Le ton ressemble à celui de la tragédie : F en proie à la jalousie, F apostrophe Suzanne à travers une adresse faite aux femmes. Celui-ci donne de la femme un être inférieur et fourbe. Remarquez le début quasiment tragique rendu par le « O » mais aussi cette triple occurrence du mot « femme » où résonne une dimension pathétique avec la triple accusation associée à des termes plus que dévalorisants «  créature faible et décevante » dont « l'instinct » premier serait de tromper. F tient là un discours traditionnel sur la femme, instrument de Satan, qui se laisse séduire par le serpent dans le jardin d'Eden. « Le tien est-il de tromper ? » = l'interrogation rend bien compte de ce postulat, l'intelligence féminine dans la pièce est réversible et peut se transformer pour les femmes en êtres instinctifs et passionnés.

- la réplique qui suit est une référence à ce qui s'est passé acte II, scène 2 « Après m'avoir obstinément refusé quand je l'en pressais devant sa maîtresse » = de donner un RDV au comte et d'envoyer à sa place le page Chérubin travesti en demoiselle.

- 2è réplique : « à l'instant qu'elle me donne sa parole » est une référence à l'acte IV, sc.1 = De ne pas accorder de RDV au comte.

Et la suite de la réplique « au milieu même de la cérémonie...Il riait en lisant, le perfide »( référence à l'acte IV, sc.9) : Une grande fête donnée au château en l'honneur de F et Suzanne au cours de laquelle Suzanne a glissé au comte le billet du faux rendez-vous.

Le commentaire que F fait de ses événements passés passe par un certain trouble où plusieurs moments de l'intrigue, trois, se téléscopent dans son esprit, notez aussi la position des points de suspension qui révèlent le trouble de F en train de tenter de reconstituer, dominé par sa jalousie, les différentes pièces du puzzle, par le biais d'une analyse rétrospective où les temps du passé dominent : Passe composé et Imparfait essentiellement. F parle par à-coups, dominé par l'émotion, il ne peut guère organiser « son discours » : la phrase est incomplète et fautive, sans proposition principale « Après m'avoir obstinément refusé » et se terminant par« au milieu même de la cérémonie ».

- La jalousie de F est à son comble et explose lors de la réplique où il apostrophe Almaviva « Non, monsieur le comte, vous ne l'aurez pas...vous ne l'aurez pas » = double répétition du même verbe, qui rend compte de l'obsession de F à s'opposer aux actions du comte et qui nous montre qu'il se sent impuissant pour contrecarrer ses projets. En même temps, F, fragilisé, essaie quelque peu de se reprendre en émettant sa volonté au futur « Vous ne l'aurez pas », mais ce futur exprime moins la certitude que la tentative désespérée de s'en convaincre car on y on sent un aveu de faiblesse de la part de F qui ne peut rien contre la volonté souveraine de son maître et n'a que la

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