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Le Lavoir de Zola

Commentaire de texte : Le Lavoir de Zola. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  18 Octobre 2016  •  Commentaire de texte  •  1 081 Mots (5 Pages)  •  2 789 Vues

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«Le lavoir» dans les carnets d'enquêtes et dans l'Assomoir de Emile Zola

I  INTRODUCTION

  1. L'auteur et son mouvement
  • Zola        ==> est un auteur du XIXème siècle, né en 1840, mort en 1902.

                ==> écrivain et porte parole du courant naturaliste qu'il définit dans son «roman expérimental»                 comme une volonté de décrire, d'évoquer le réel scientifiquement. Nous verrons que  Zola va au-                delà du réel.

  1. L'oeuvre : «L'Assommoir» et Les Rougon-Macquarts
  • Zola écrit la grande fresque des Rougons-Macquarts, une vingtaine de tomes qui raconte l'histoire d'une famille sous le second empire, une histoire sociale qui évoque une famille dans sa race et son milieu.
  • «L'Assommoir» est le 7ème volume qui dépeint le milieu ouvrier de cette époque (le second empire).

  1. Le texte «le lavoir»
  • Pour répondre à la problématique, j'envisage 3 axes :

                ==> Axe 1 : Le lavoir, un lieu décrit de façon réelle.

                ==> Axe 2 : Le lavoir, un lieu habité, une atmosphère qui se crée.

                ==> Axe 3 : Le lavoir, un lieu oppressant, dévorant qui dépasse la réalité.

I  AXE 1 : LE LAVOIR, UN LIEU DECRIT DE FACON REELLE

  1. Le Discours descriptif

Il est largement utilisé dans les deux textes :

  • On le reconnaît grâce aux nombreux indicateurs de lieux. Dans le premier texte, on trouve « à gauche », « derrière », « à l'autre bout du lavoir » et dans le deuxième texte, on peut relever « vers le milieu de la rue », « derrière », « à droite des réservoirs ».
  • On  le reconnaît également grâce à une progression à thème éclaté avec l'idée d'un inventaire qui se traduit par l'énumération et l'accumulation d'un vocabulaire technique. On peut citer « des registres », « des pains de savon sur des étagères, des boules de bleu dans des bocaux, des livres de bicarbonate de soude en paquets » et « son battoir et sa brosse ».
  • On repère aussi le discours descriptif grâce aux nombreuses expansions du nom qui sont simples voir banals dans les carnets d'enquête tels « grand », « petit », « ronds » et plus modélisés dans le deuxième texte tels « énormes », « à lames minces », « étroit de la machine à vapeur » et « immense ».
  • Enfin, les verbes d'état comme principalement « être » dans le premier texte et « montraient » dans le deuxième texte renforcent l'idée du discours descriptif.

II  AXE 2 : LE LAVOIR, UN LIEU HABITE, UNE ATMOSPHERE QUI SE CREE (uniquement dans le 2ème texte)

  1. La narration entre en scène avec la présence de personnages
  • Apparaissent « des files de femmes », apparaît « la maîtresse du lavoir » que Zola décrit comme étant « une petite femme délicate aux yeux malades, assise dans un cabinet vitré ». « Malade » évoque déjà une idée d'oppression. Apparaît Gervaise, l'héroïne du roman. Zola adopte d'ailleurs une focalisation interne à Gervaise identifiée par l'expression « Elle connaissait déjà ».
  • On découvre donc un lieu épique qui vit au même ryhtme que les femmes.

  1. D'autres actants entrent en scène
  • La vision disparaît peu à peu avec l'idée « d'un brouillard laiteux » pour laisser place à l'ouïe, à l'odorat et au toucher. En effet, l'ouïe ne représentait qu'un mot dans le premier texte : « bruit du lavoir ». L'odorat est décrite d'après l'expression « une odeur savonneuse, une odeur fade, moite, continue ». Enfin l'expression « une humidité lourde » caractérise le toucher.
  • Les différents actants deviennent progressivement plus importants.

III  AXE 3 : LE LAVOIR, UN LIEU OPPRESSANT, DEVORANT QUI DEPASSE LA REALITE

  • L'idée d'oppression qui se dégage vient du fait que les personnages sont cernés de toutes parts. En effet, on relève « autour d'elles, sous elles ». De plus, cette idée est renforcée par ce lieu « clos de tous les côtés », « fermé ».
  • L'accumulation et l'énumération ligne 26-27 renseignent sur la brutalité de ces femmes : « elles tapaient furieusement, riaient, se renversaient pour crier un mot dans le vacarme, se penchaient au fond de leurs baquets, ordurières, brutales, dégingandées, trempées » ainsi que « les chairs rougies et fumantes ».
  • L'atmosphère de ce lavoir devient peu à peu un climat. On remarque le champ lexical de l'humidité avec des expressions comme « noyant », « trempées », « un grand ruisselement », « les sceaux d'eau chaude », « pataugeaient », « petits ruisseaux », « pluie » et « mouillé ». Les termes vulgaires comme « pissant » permettent d'exposer la réalité de façon plus crue; ce qui constitue une autre facette de l'écriture naturaliste.
  • Le texte se clot de manière apocalyptique avec le bruit qui domine. On note une gradation du bruit quand Zola écrit « souffles plus fort », « crier », « cette clameur d'orage » et « l'énormité du tapage ».
  • Enfin, l'idée de dévoration est mise en évidence par la personnification de la machine à vapeur qui devient un monstre. Un monstre qui dévore et engloutit ces femmes avec les expressions « la machine à vapeur soufflait, d'une haleine rude et régulière », « la machine à vapeur […] haletait et ronflait sans relâche ». On peut alors même parler d'apothéose monstrueuse.

IV  CONCLUSION

  • Dans l'Assomoir, ce texte se trouve au début du roman et semble montrer le destin de Gervaise sous l'oppression et la dévoration. En effet, tout au long de sa vie, Gervaise sera laminée, dévorée que ce soit par les lieux comme le lavoir, par les objets comme l'alambic et par les hommes comme Lantier. De plus, Emile Zola veut dénoncer les difficiles conditions de vie et de travail de ces femmes. Son écriture naturaliste est donc bien représentée ici car il dépeint le peuple et cherche à décrire le réel de façon scientifique mais il le dépasse pour exprimer sa vision. Comme beaucoup d'autres, il est conscient de l'impossibilité de retranscrire la réalité strictement.

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