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La tâche du romancier, quand il crée des personnages, ne consiste-t-elle qu'à imiter le réel ?

Dissertation : La tâche du romancier, quand il crée des personnages, ne consiste-t-elle qu'à imiter le réel ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  7 Avril 2017  •  Dissertation  •  1 435 Mots (6 Pages)  •  5 567 Vues

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DISSERTATION

Problématique : La tâche du romancier, quand il crée des personnages, ne consiste-t-elle qu'à imiter le réel ?

             Le roman est un genre littéraire qui se caractérise avant tout par une narration qui relève de la fiction. Il s’agit d’un récit en prose, assez long, retraçant le parcours d’un ou plusieurs personnages. Ces personnages de roman sont, par définition, fictifs. Souvent, les romanciers doivent donner l’illusion du réel afin que le lecteur puisse s’identifier à ces derniers. Ces auteurs ont alors le choix de s’inspirer, plus ou moins, de la réalité. C’est pourquoi nous pouvons nous demander si la tâche du romancier, quand il crée des personnages, ne consiste qu’à imiter le réel. Le roman doit-il vraiment refléter la réalité ? L’auteur ne peut-il pas s’en éloigner ? Nous allons, dans un premier temps, analyser la manière dont les romanciers s’inspirent du réel pour élaborer leurs personnages. Puis, nous étudierons comment ces écrivains peuvent aller au-delà de l’imitation  de la réalité. Enfin, nous allons montrer qu’il est parfois possible de lier la fiction au réalisme.

              Les romans réalistes n’apparaissent qu’à partir du XIXe siècle. C’est à cette époque que certains romanciers essayent de refléter au maximum la réalité et de la reproduire. C’est le cas d’Emile Zola, écrivain et journaliste français du XIXème siècle,  qui défend le fait qu’une stricte imitation du réel dans le roman est meilleure. En effet, celle-ci reste éternelle, contrairement à une œuvre imaginaire qui ne touche qu’une seule époque. Dans son âme de journaliste, il soutient que s’en tenir aux faits observés reste préférable pour un bon romancier. Ainsi, les auteurs se basent sur leurs expériences personnelles pour retransmettre la réalité.  Marcel Proust, s’inspire de son propre vécu pour diriger son intrigue pour y amener du réel à ses œuvres. Pouvoir s’identifier aux personnages aide le lecteur à se plonger dans la lecture, notamment avec Nicolas Poussin dans Le Chef d’œuvre inconnu d’Honoré de Balzac, où des scènes de son quotidien sont exposées. Le lecteur peut alors se mettre dans la peau du personnage grâce à ces passages réalistes.

            Les auteurs peuvent également s’appuyer de la réalité dans d’autres buts, souvent psychologiques. En effet, ils le font dans l’objectif de marquer les esprits et de faire réfléchir le lecteur en lui montrant différents aspects de la vie réelle : ils cherchent à dénoncer. Prenons l’exemple de Guy de Maupassant, écrivain français du XIXème siècle. Dans son premier roman, Une Vie, il se moque de la société bourgeoise avec subtilité à travers le réalisme. Il ironise l’héroïne du roman, Jeanne, afin d’accuser la bourgeoisie de rendre les jeunes filles naïves, sans confiance en elles et incapables de prendre des décisions. C’est ainsi que Maupassant utilise la réalité. Comme il le dit dans  sa Préface de Pierre et Jean, le romancier réaliste doit donner la vision « la plus complète, plus saisissante, plus probante que la réalité même » de la vie. C’est de la réalité que tout débute, c’est pourquoi cette dernière est très importante et qu’il faut s’en inspirer. Maupassant simplifie cette réalité pour en donner une signification.

            D'autres font bien plus que de simplifier la réalité : bien qu’il soit important de s’inspirer du réel, il faut rappeler que le roman est avant to0ut une fiction. C’est un plaisir pour l’auteur de pouvoir créer de l’imaginaire. Le roman est une évasion et l’a toujours été. Il arrive que les romanciers s’immergent dans un monde fantastique et irréel où les personnages sont de merveilleuses créatures dotées des pouvoirs magiques. Le roman fictif peut alors avoir des tendances frénétiques. Le premier roman fantastique de la langue française vient de Jacques Cazotte avec Le Diable amoureux en 1772. Dans ce dernier, le personnage principal, Avare, rencontre le diable qui prendra différentes formes jusqu'à se transformer en une charmante jeune femme dont Avare tombera amoureux. Nous sommes ici dans l'irrationnel, le surnaturel... le fantastique. Le romancier a besoin de s'évader vers le fabuleux et le merveilleux grâce à ses romans. D'autres auteurs vont également au-delà du réel dans un but précis : maintenir le suspense et l'intention du lecteur. C'est le cas de Théophile Gauthier qui est une figure incontournable du roman fantastique. Il parvient brillamment à surprendre le lecteur au moment de la chute grâce à cet éloignement de la réalité dont les auteurs de roman ont souvent besoin.

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