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« La nuit : Cauchemar » par Guy de Maupassant

Commentaire de texte : « La nuit : Cauchemar » par Guy de Maupassant. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  18 Février 2018  •  Commentaire de texte  •  1 419 Mots (6 Pages)  •  14 138 Vues

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Le genre fantastique s’est épanoui en France à l’époque romantique. Les auteurs du fantastique ont souvent produit des histoires inquiétantes, fondées sur la peur. C’est le cas avec la nouvelle « La nuit : cauchemar » extraite du recueil « Scènes de la vie parisienne » qui se classe parmi les œuvres fantastiques de Guy de Maupassant. Dans cette nouvelle fantastique, le narrateur raconte une promenade à travers la ville. Après avoir parcouru Paris de long en large, il a le pressentiment que quelque chose d’étrange est sur le point de se produire. Progressivement la nuit inspire au narrateur, une peur qui s’intensifie et se transforme en panique. Il sombre peu à peu dans la folie et finit par nous annoncer, une fois sur les bords de la Seine, qu'il n'aura pas le courage ou la force de remonter et qu'il mourra ici. En rendant une situation en marge de la folie, Maupassant crée une atmosphère fantastique qui perd progressivement son aspect familier avec la tombée de la nuit. Nous en explorerons dans une première partie les caractéristiques surnaturels et cauchemardesques de la nuit tels que la solitude, le silence, la perte de vision, et la paralysie qui créent les conditions d’émergence du fantastique ; puis dans une seconde partie, comment la nuit entraîne la progression inéluctable de la peur et de l’angoisse du protagoniste.

Pour le noctambule parisien c'est une soirée comme les autres. Mais quelques signes toutefois semblent annoncer un évènement particulier. Tout d’abord le narrateur remarque que la ville est devenue presque déserte. La solitude est évoquée par l’intermédiaire du champ lexical du néant. La répétition des mots (anaphore ?) « sans » « pas » et « plus » pour marquer l’absence dans une énumération d’indices de la vie que le narrateur cherche mais n’arrive pas à trouver : il s’aperçoit l’absence de bruit, de personnes, de choses, et de clarté. Les rues sont « vides », « désertes, » comme abandonnées ». Les Halles, une monde sonore en journée, sont vides et désertes. Il se rend compte qu’il est seul, d’une solitude existentielle. La fin du texte est totalement empreinte de cette atmosphère du néant.

Cette désertification progressive de la ville entraîne à son tour l’instauration tout aussi progressive d’un silence total. L’absence de bruits le semble irréelle, suspecte : il observe qu’« une file de voitures allaient sans bruit », il n’est « pas un miaulement de chat amoureux » et « aucune horloge ne sonnait dans les clochers ou dans les monuments ». Le narrateur pousse un cri mais les deux sergents de ville qui se promènent auprès de la station des fiacres ne réagissent pas. Sa voix s’envole « sans écho, faible, étouffée, écrasée par la nuit, par cette nuit impénétrable ». A un moment donné, seul le « tic-tac léger » de sa montre, dont il est désormais incapable de percevoir les aiguilles, rassure le sujet, puis, celle-ci s’étant arrêté, il n’y a plus même « un frôlement de son dans l’air ».  Le vrai cauchemar commence dans la deuxième partie du récit lorsque le gaz, qui donne au protagoniste la possibilité de voir ce qui se passe autour de lui, est fermé. Il constate que l’obscurité s’est singulièrement épaissie et qu’il se trouve au milieu d’une espace « profondément noir ». Ainsi, la nuit impénétrable entraîne à la perte de vue du personnage. Comme aveuglé par l’obscurité de la nuit il essaye tant bien que mal de trouver son chemin « en tâtant les murs de [s]a canne ». Tout est englouti par la nuit et il se retrouve seul au milieu du rien.

La désorientation des sens (l’ouïe, la vision) est renforcée par (contribue à) la disparition du cadre spatio-temporel. Paris est représentée comme un lieu où l’on perd. Le protagoniste repasse plusieurs fois par les mêmes lieux comme les Halles et les quais. Il erre dans Paris, comme conduit part une force étrangère. En outre, le protagoniste est obsédé par la connaissance de l’heure et se répète plusieurs fois : « Mais l’heure...qui me dit l’heure? » ; pourtant son montre est incapable de l’informer de l’heure qu’il est. Lorsqu’il arrive aux Halles, il a l’impression d’avoir marché « un temps infini » au hasard des rues. Abandonné par tout ses sens, le narrateur est coupé d’un point de repère essentiel de la réalité.

Le manque de repères dans le temps ou l’espace contribue à l’atmosphère angoissante du texte. On observe la progression inéluctable de la peur

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