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Huysmans, En Rade

Commentaire de texte : Huysmans, En Rade. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Mai 2018  •  Commentaire de texte  •  1 250 Mots (5 Pages)  •  4 247 Vues

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Texte 2 : J.K HUYSMANS ; En rade (1887) ; « Ils ne soufflaient mot… qu’il pût se lacérer à l’aise »

Introduction : Joris-Karl Huysmans est une figure emblématique du mouvement littéraire réaliste. Il était un ami de Flaubert, et il adhère très rapidement au mouvement réaliste. Dans cet extrait, Huysmans raconte le travail des champs dans la campagne en utilisant le point de vue de Jacques, un paysan. En quoi ce texte est-il réaliste ? Nous verrons tout d’abord en quoi ce texte est-il caractéristique du mouvement réaliste puis nous étudierons comment Huysmans désacralise la campagne.

I/A) Le point de vue interne de Jacques

Huysmans dans ce texte utilise un point de vue interne (malgré que le récit soit raconté à la 3ème personne du singulier), celui de Jacques. En effet, nous n’avons la pensée que d’un seul des personnages : « se dit-il » (l.9), (l.14) et (l.44). L’intérêt est de voir comment le paysan travail et souffre, et quelles sont ses conditions de travail. C’est le point de vue de quelqu’un qui est dans l’action et non celui de quelqu’un qui regarde. Par son point de vue, on découvre aussi le cadre spatio-temporel (la campagne, le temps, la chaleur) ainsi que les différents personnages, tante Norine et oncle Antoine, ce dernier étant un personnage très caractéristique du moissonneur du XIXème siècle.

I/B) Le portrait du paysan selon Huysmans

Ce texte relève aussi du réalisme par le portrait que Huysmans nous fait du paysan. L’oncle Antoine emploie un langage patois « Eh là ! » (l.4), « Ah ça, quoi donc que t’as toi » (l.30) qui est caractéristique du moissonneur de cette époque. L’auteur nous décrit aussi les vêtements portés par les deux paysans sous la forte chaleur « large chapeau de paille » (l.7) ainsi que leur caractère qui est des plus importants « Qu’est-ce qui te prend ? » (l.30), « Que le diable emporte la campagne ! ». Le lecteur, en plus du point de vue interne, voit avec le discours direct, que les paysans sont exténués et travaillent laborieusement. Ce portrait permet d’installer une atmosphère spéciale, celle de la campagne et des moissonneurs qui fauchent le blé avec leurs « sapes ». Le lecteur est alors plus concentré et ancré dans le récit.

I/C) Une description très détaillée du travail aux champs 

La description est très détaillée et n’épargne rien au lecteur comme le met en relief l’expression « avec un long déchirement d’étoffes » (l.2) : l’ouïe est ici sollicitée. Trois autres sens sont sollicités afin de renforcer cette atmosphère de travail des champs : le toucher avec « que tu sues » (l.5) et « Quelle fournaise ! », l’odorat avec « puant le suint » (l.11), et enfin la vue avec les nombreuses descriptions visuelles comme « ces bottes couleur d’orange sale » (l.8) ou « sous un ciel d’un inimitable bleu » (l.10-11). Ainsi, ce récit est très réaliste dans la mesure où il livre une description objective de la campagne et du travail dans les champs. Huysmans ne livre pas la réalité brute mais la recrée ingénieusement pour en donner l’illusion au lecteur grâce à des effets de réel dans la description.

II/A) Une description objective du monde des paysans

Dans ce texte, le récit est écrit et tourné de manière à ce que le lecteur adopte le point de vue du narrateur. Tout est agencé et organisé comme sur un tableau : le point de vue interne, le portrait du moissonneur et la description détaillée de la scène des moissons avec le registre réaliste. Ainsi, le lecteur ne peut se fier qu’au narrateur et ne peut pas imaginer la scène : Huysmans donne l’illusion du réel. Par ailleurs, l’expression « se crachaient dans les mains » (l.2) souligne que le monde de la campagne est défini comme répugnant, sale, non-hygiénique et vulgaire. Les paysans sont considérés comme des animaux : « des gens dépoitraillés et velus, puant le suint » (l.11). Huysmans emploie ces termes péjoratifs, voire vulgaires pour décrire l’odeur ces pauvres hommes, qui ont des conditions de vie et de travail rudes et impitoyables.

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