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Français, écrit d'invention: Désert de Le Clézio

Commentaire de texte : Français, écrit d'invention: Désert de Le Clézio. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  16 Avril 2018  •  Commentaire de texte  •  1 161 Mots (5 Pages)  •  993 Vues

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Vous prolongerez le texte de Jean- Marie Gustave Le Clézio (texte C) en racontant la rencontre de l’héroïne de Désert avec un autre personnage avec lequel elle peut partager ses impressions sur le pays qu’elle découvre. Vous respecterez les caractéristiques narratives du texte de Le Clézio.

        La lumière vient d’encore plus loin, au-delà de l’horizon, tout à fait au sud, et Lalla marche le long des quais, vers la mer. Elle poursuit son chemin et admire le vent qui s’engouffre dans les voiles des embarcations. Ce vent fougueux fait voleter les cheveux qui s’échappent de sa coiffure et forme une auréole désordonnée encadrant son visage. La lumière qui l’éclaire l’éblouit mais son besoin de marcher sous sa protection est plus fort que l’envie de faire demi-tour et de replonger dans les ténèbres de la ville qu’elle connait à peine et qui, par moment, l’effraye. Elle continue son chemin jusqu’au bout de l’embarcadère et, sentant ses jambes faiblir sous la fatigue qui l’engourdit bien plus que le temps glacial de ce triste hiver, elle s’assoit sur un banc de bois, qui a connu des jours meilleurs, non loin de là.

        Au-dessus d’elle, virevoltent quelques mouettes qui profitent des tourbillons du vent pour dessiner des arabesques dans le ciel. Elles volent, exécutant à la perfection une chorégraphie qu’elles seules maîtrisent. Soudain, Lalla ressent une présence à ses côtés. Elle tourne la tête et aperçoit un vieil homme aux traits tirés et à la peau marquée par le soleil. Il se déplace lentement mais avec une grâce et une certaine présence affirmée. Lalla ne peut s’empêcher de penser que, jusqu’à présent, elle n’a jamais vu un tel visage dans cette ville où tout le monde se ressemble et ne peut cesser d’admirer l’homme qui vient à sa rencontre. Bientôt il arrive à sa hauteur, lui sourit avec bonté, s’assoit à ses côtés et admire, lui aussi, cette lumière dorée qui doucement réchauffe peu à peu la température. Sentant le regard de Lalla posé sur lui, le vieil homme se retourne vers elle et lui adresse une salutation amicale.

        A cet instant, elle se souvient de son enfance au sein de sa tribu. Elle revoit le visage de son grand-père, Soleiman, un homme généreux, à l’écoute et souriant. Lalla retrouve les traits de son grand-père sur le visage de celui qui se trouve à ses côtés et la nostalgie l’étreint plus vivement encore. Elle sourit d’un sourire triste et mélancolique, baisse la tête, observe le mouvement des journaux qui semblent courir sur le sol tandis que quelques larmes glissent sur ses joues. Les souvenirs, les bons comme les mauvais, s’imposent à elle rendant plus pénible les mouvements de sa cage thoracique, un étau lui serrant le cœur. Le vieil homme s’aperçoit de son mal-être, c’est du moins ce qu’elle pense lorsqu’elle le voit du coin de l’œil extirper un mouchoir en tissu de la poche trouée de son pantalon pour le lui tendre. Touchée et reconnaissante, elle accepte l’offrande tandis que, attentive, elle entend le vieil homme lui glisser ces quelques mots, d’une voix rocailleuse mais empreinte de sincérité. « Qu’il est triste de voir des larmes strier un si beau visage ». La petite saharienne ne sait que répondre à cela. Elle est tellement lassée de ces clients de l’hôtel où elle travaille, qui vont et viennent, et tous ces passants croisés dans la rue qui la bousculent, la piétinent, l’injurient et, elle l’avoue, l’effrayent ; tous ceux-là sont tellement différents des hommes et des femmes de sa tribu, qu’elle apprécie les paroles du vieil homme.

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