LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Fiche oral de français, L'Etranger de Camus

Commentaire de texte : Fiche oral de français, L'Etranger de Camus. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  9 Avril 2018  •  Commentaire de texte  •  1 606 Mots (7 Pages)  •  1 904 Vues

Page 1 sur 7

Lectures analytiques :

Meursault contre l’Arabe

Camus, L’Etranger, 1942

Problématique : En quoi cette scène de duel est-elle originale ?

I. Le récit d’un duel original

1. Le narrateur interne ; l’indifférence du héros

 Un récit raconté à la première personne à travers les pensées du personnage : « J’ai pensé que… » (l.1), « J’ai compris que… » l.19, dont narrateur et point de vue interne qui permet de mettre en valeur l’indifférence du personnage. Par ailleurs la plupart des verbes sont des verbes de sensations qui montrent bien l’indifférence de l’individu qui constate simplement ce qu’il ressent « j’ai senti » l.4, « je ne pouvais plus supporter » l.7,…

 Un personnage qui est essentiellement passif dans le texte et qui est comme spectateur de sa vie : en effet, la première personne (à travers le pronom personnel ou les déterminants possessifs) est souvent COD/COI ou employée dans des formes passives « son couteau qu’il m’a présenté » l.10, « mes yeux étaient aveuglés » l.13, « cette épée brûlante rongeait mes sourcils » l.15,…Finalement, le héros semble lui-même se considérer avec distance « Tout mon être s’est tendu »l.17

 Un décalage entre les pensées et les actions du héros : « J’ai pensé que je n’avais qu’un demi-tour à faire (…) Mais toute une plage (…) se pressait derrière moi. » l.1et 2, « Je savais que c’était stupide (…) Mais j’ai fait un pas (…). », les conjonctions de coordinations qui marquent l’opposition insistent ainsi sur l’indifférence d’un héros qui pense et agit différemment.

2. Les armes et les opposants

Les références au duel traditionnel…

 Les deux opposants se trouvent face à face à quelques pas l’un de l’autre : importance des CCL « J’ai fait quelques pas vers la source. » l.2 « il était encore assez loin » l.3, les opposants se trouvent à une distance appréciable l’un de l’autre et semblent compter les pas comme on le faisait durant les duels traditionnels

 Les pas faits vers l’opposant sont décisifs et considérés d’ores et déjà comme une provocation voire une agression : « Mais j’ai fait un pas, un seul pas en avant. Et cette fois, sans se soulever, l’Arabe a tiré son couteau. » l.9, la répétition du GN « un pas », précisé la deuxième avec l’adjectif « un seul pas » et déterminé par un déterminant numéral montre qu’en dépit de l’insignifiance du déplacement, l’Arabe va riposter. La conjonction de coordination « Et » insiste sur le lien de cause à conséquence.

 Les témoins, si importants dans le duel traditionnel, sont ici absents ce qui sera décisif pour le procès : seule la plage assiste au duel et empêche les opposants de fuir « Mais toute une plage vibrante de soleil se pressait derrière moi » l. 2

La personnification de la plage ici, qui empêche la lâcheté, permet presque d’assimiler la plage au témoin normalement nécessaire.

…sont utilisées pour être détournées

 Le couteau de l’Arabe agresse davantage par le reflet du soleil sur la lame que par la lame elle-même : « la lumière a giclé sur l’acier et c’était comme longue lame étincelante » l.10-11 (la comparaison ici fait du soleil une arme), « le glaive éclatant jailli du couteau » (idem pour la métaphore ici), « Cette épée brûlante rongeait mes cils et fouillait mes yeux » l. 15 (métaphore d’une épée qui ici douée de volonté parce que personnifiée)

 Le revolver semble doué de volonté et paraît agir seul ou par maladresse de son propriétaire : « La gâchette a cédé, j’ai touché le ventre poli de la crosse » l.18. la gâchette est sujet d’un verbe d’action ici, le revolver est personnifié à travers le terme « ventre » et ce n’est qu’à la ligne 21 que Meursault devient actif « J’ai tiré »

 L’attitude de Meursault n’est pas celle d’un duelliste traditionnel : il pense à fuir et s’acharne sur sa victime « J’ai pensé que je n’avais qu’un demi-tour à faire et ce serait fini. » l.1, « Alors, j’ai tiré encore quatre fois sur un corps inerte » l.20 (le déterminant numéral « quatre » et l’épithète « inerte » montre que, contrairement à un homme d’honneur, Meursault s’acharne sur un mort.

3. Une absence de quête

On voit rapidement ici que le combat n’est en fait engagé que par un concours de circonstances malheureuses :

 La première phrase et le conditionnel : la tentation de la fuite montre à la ligne 1 avec le conditionnel, qu’il n’y a pas véritablement de motivation à ce combat.

 L’importance des connecteurs logiques (cf. plus haut toutes les oppositions avec les « mais » notamment) et des CCCauses alors même qu’il n’y a aucune logique insiste encore sur ce fait : « Peut-être à cause des ombres sur son visage » l.3, « A cause de cette brulure » l.7, …

Lycée Gerson 1ère ES2

...

Télécharger au format  txt (9.8 Kb)   pdf (54 Kb)   docx (15 Kb)  
Voir 6 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com