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Explication linéaire: La Princesse de Clèves; le renoncement à l'amour

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Par   •  26 Janvier 2020  •  Analyse sectorielle  •  1 984 Mots (8 Pages)  •  45 444 Vues

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L’ORAL DU BAC : Le Roman 

Extrait n°3 : le renoncement à l’amour

/INTRODUCTION/

Phrase d’amorce : La littérature du XVIIème siècle est fortement marquée par le mouvement du Classicisme. Ce dernier se caractérise par la recherche de l’ordre, de la raison et de la retenue. A cette époque, on estimait que les romans échappaient aux règles définis par ce courant littéraire et on les jugeait immoraux.

L’auteure : Or, Madame de Lafayette qui est une auteure du Classicisme, entreprend d’écrire des romans. Elle tient d’ailleurs un salon où elle invite intellectuels et écrivains. Elle est alors influencée par la Préciosité. Ce courant esthétique est marqué par une volonté d’élégance et de raffinement et semblablement au Classicisme, il se manifeste dans les domaines du comportement et du langage. Ainsi, Mme de La Fayette invente le roman d’analyse psychologique avec son œuvre majeur  La Princesse de Clèves.

L’œuvre : Ce roman est publié en 1678, sous l'anonymat et est considérée comme le premier roman moderne français.

Il se déroule à la cour d’Henri II où Mlle de Chartres est éduquée par sa mère selon des règles de rigueur, de retenue, et de décence. De plus, elle se distingue par sa beauté exceptionnelle. Après avoir épousé le Prince de Clèves, elle devient la princesse de Clèves et rencontre le duc de Nemours dont elle tombe amoureuse. Ce roman évoque alors la lutte de la princesse pour ne pas céder à la passion, déchirée entre la vertu morale et le désir amoureux.

L’extrait : Par ailleurs, à la suite d’un tragique malentendu, M. de Clèves meurt de chagrin pensant que son épouse l’a trompé.

Cependant, le vidame de Chartres arrange une entrevue entre le duc de Nemours et la princesse qui est à présent libre d’épouser l’homme qu’elle aime, mais qu’elle a refusé de revoir jusqu’ici.

Notre extrait est le dernier entretien entre Mme de Clèves et M. de Nemours, où elle déclare qu’elle renonce à l’amour qu’elle ressent pour lui.

LECTURE A VOIX HAUTE

La problématique : Comment cet extrait traduit les valeurs du Jansénisme donnant ainsi une dimension tragique au roman ?

Les mouvements du texte = le plan : 

  • Lignes 1 à 9 : mise en scène d’un dialogue semblablement amoureux
  • Lignes 9 à 18 : surprenant mais nécessaire
  • Lignes 19 à 28 : il se transforme en une scène d’adieu

/DEVELOPPEMENT/

I. Une scène d'aveu final qui rompt avec le topos romanesque et déçoit le lecteur dans ses attentes

a. Un aveu d'amour  

  • Dans le roman = narrateur omniscient
  • « je » « vous » l1 : une communication directe entre les deux personnages, empêchée dans le reste du roman ; un aveu d’amour est enfin possible

  •  « je crois devoir à votre attachement la faible récompense de ne vous cacher aucun de mes sentiments » l1-2 

Rappel leur amour partagé => le lecteur se souvient qu’elle éprouve des sentiments amoureux pour le duc

  • « la liberté » l3 : renforce l’idée d’un aveu d’amour possible => il n’y a pas d’obstacles qui l’empêchent à avouer son amour au duc de Nemours

b. Un refus surprenant mais qui laisse de l’espoir

  • « néanmoins » l3 = l’opposition marque une rupture entre ce qu’elle vient de dire et ce qu’elle va dire

  • la négation « je ne saurais vous avouer, sans honte » l4 nous indique qu’il est impossible pour elle de ne pas se sentir coupable pour ce qu’elle va dire

  • « la certitude de n’être plus aimée de vous, comme je le suis, me paraît un si horrible malheur »  elle donne la première raison pour laquelle elle doute si elle pourra marier le duc de Nemours, ce qui est sa peur d’être trompée
  •  « malheur » l5, renforcé par les adjectifs « horrible »l5 et « insurmontable » l6 montre la souffrance qu’elle veut éviter
  • « je doute si je pourrais me résoudre à m’exposer à ce malheur » l6 : hésitation + répétition de ce mot (voir l 5)= accentuation sur la souffrance future, renforce l’idée d’une souffrance future
  • Néanmoins, c’est un amour autorisé par la société : Mme de C. est veuve et son amour n'est plus interdit par les codes moraux et sociaux : « je sais que vous êtes libre, que je le suis, que (...) le public n'aurait peut-être pas sujet de vous blâmer, ni moi non plus, quand nous nous engagerions ensemble pour jamais » l 7-9 ; idée de liberté revenante 
  • Idée que peut-être son doute a été victorieux  et que leur amour est toujours possible

c. Un monologue argumenté qui ne laisse pas place au doute

  • Question « Mais les hommes conservent-ils de la passion dans ces engagements éternels ? » l 9-10: oppose l’idée d’un amour possible + rhétorique donc elle connait déjà la réponse mais elle pose cette question pour convaincre le personnage présent mais aussi le lecteur qui ne s’attend pas à cette opposition

  • « Dois-je espérer un miracle en ma faveur et puis-je me mettre en état de voir certainement² finir cette passion dont je ferais toute ma félicité ? l10-12 : espérer un amour éternel est ridicule et naïf ; 2. l’héroïne est certaine qu’elle va souffrir si elle cède à sa passion        
  • « Monsieur de Clèves » l12 : rappel à son mari décédé à cause de sa passion secrète = culpabilité + « l’unique homme du monde capable de conserver  l’amour après le mariage» l12-13  personne ne peut remplacer son mari, même l’homme qu’elle aime réellement
  • « Ma destinée n’a pas voulu que j’aie pu profiter de ce bonheur » l13-14 : opposition le malheur qu’elle accorde à sa passion pour le duc de Nemours et le bonheur qu’elle associe avec M de Clèves
  • « sa passion n’avait subsisté que parce qu’il n’en aurait pas trouvé en moi » l14-15 : fait ressortir sa culpabilité pour ses sentiments pour le duc de Nemours qui ont causé la mort de son mari
  • « Mais » l15 : encore une opposition cette fois entre M de Clèves et le duc => l’un reste fidèle l’autre non parce que contrairement à son mari décédé, elle « n’aurais pas le même moyen de conserver » l15 l’amour du duc de Nemours 
  • « les obstacles ont fait votre constance » l16 : elle considère que la seule chose qui le gardait intéressé par elle était le fait qu'il ne pouvait pas l'avoir => elle est convaincue que si elle l’épouse, il perdra son amour pour elle
  • A la fin de sa tirade, elle affirme « Vous en avez assez trouvé pour vous animer à vaincre ; et mes actions involontaires […] vous ont donné assez d’espérance pour ne vous pas rebuter » l16-18 : opposition entre leurs comportements « mes/vous » = Mme de Clèves parle en femme qui vit pour une passion unique qui s'adresse à un homme amoureux mais qui a une réputation de séducteur inconstant
  • Ainsi, elle énumère les raisons pour lesquelles elle veut renoncer à son amour pour le duc de Nemours. Donc, au lieu du dialogue attendu, on assiste à un monologue = N. réduit au statut d'auditeur
  • Sa présence silencieuse donne au discours de la princesse une forte dimension argumentative : une ponctuation forte « ; » l3, 14 et 16  un raisonnement construit + elle répond par avance à ses objections : « je sais que » l7/ « Mais » l9 et 15, « peut-être aussi que» l14 
  • Néanmoins, elle s'adresse constamment à lui « Je crois devoir à votre attachement » ; « de ne vous cacher » l1 puisqu'il s'agit de le convaincre de renoncer à elle

/TRANSITION/ Ainsi, Mme de Clèves surprend le lecteur avec son refus d’aimer, mais elle le convainc également que sa décision est raisonnable. Alors en quoi cette scène est-elle une scène d’adieu ?

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