Etude linéaire scène de bal la Princesse de Clèves avec le duc de Nemours

Texte 1 – La scène de bal, rencontre avec le Duc de Nemours

Problématique : Dans quelle mesure les portraits des deux protagonistes lors de la scène de bal révèlent les enjeux sociaux de l’époque ?

La préciosité est une mode à part entière au XVIIe siècle. C’est tout autant un mouvement littéraire qu’une attitude sociale. On y retrouve des traces dans les œuvres du classique, notamment chez Madame de Lafayette.

Cet extrait fait partie du parcours, individu moral et société. La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette est considéré comme le roman qui a fixé les codes du genre romanesque. Paru en 1678, le roman raconte l’histoire d’une jeune princesse et de Monsieur de Nemours qui vivent les déchirements d’un amour muet et d’une passion rendue impossible par le poids des convenances sociales et de la morale.

L’extrait de notre étude correspond au passage de la scène de bal et plus précisément de la rencontre entre les deux personnages principaux.

Nous montrerons dans quelle mesure les portraits des deux protagonistes lors de la scène de bal révèlent les enjeux sociaux de l’époque.

Pour ce faire l’extrait est coupé en trois mouvements, tout d'abord la présentation élogieuse des deux protagonistes (l.1 à 10) puis le premier contact forcé par la danse (l.11 à 16) et enfin l’échange qui apparaît dans un dialogue au discours direct initié par la dauphine (l.17 à 24).

1er mouvement: La présentation élogieuse des deux protagonistes

-L’extrait débute par le pronom personnel “elle” qui désigne la princesse de Clèves. Elle se prépare pour les fiançailles du duc de Lorraine et de la sœur du roi, Claude de France.

Le cadre spatio-temporel est ici idéalisé, la scène se déroule au palais du Louvre, grand bal qui renvoie à l’univers du conte merveilleux.

-Par les tournures hyperboliques telles que “tout le jour”, “se parer”, “festin royal”, on sait que Madame de Clèves va être sujette de tous les regards, sculptait des aristocrates.

-La princesse n’a pour l’instant pas remarqué la présence du duc, elle “cherchait des yeux quelqu’un qu’elle avait dessein de prendre” (l.5). Le roi lui “cria de prendre celui qui arrivait”, c'est-à -dire Monsieur de Nemours.

-La description hyperbolique du duc (l.7 à 10) est longue et complexe. Sa prosopographie est faite sur la métaphore “l’air brillant" (l.9) et sur une proposition juxtaposée. Cette complexité montre également la complexité de l’éthopé. Il est parfait physiquement et mentalement.

-Les deux portraits laudatifs de nos protagonistes sont liés par l’adverbe “aussi” (l.9), la prédestination amoureuse est née. Ces deux êtres idéalisés de tous sont destinés à se rencontrer.

2e mouvement: Le premier contact forcé par la danse

-L’adverbe intensif “tellement” montre que la princesse ne le laisse pas indifférent.

- La majorité des verbes sont au passé simple, “fut”; “fit”; “put” etc., temps de premier plan

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