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Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac (1897)

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Par   •  4 Novembre 2015  •  Commentaire de texte  •  1 306 Mots (6 Pages)  •  4 115 Vues

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SÉQUENCE II. LE THÉÂTRE

Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac (1897)

Texte 1 : acte I, scène 4 (vers 309-366) – lecture analytique

Questions pour préparer la lecture analytique du passage :

  1. Après avoir lu le texte, définissez ce qu’on appelle une tirade.
  2. Dans quel contexte Cyrano déclame cette tirade ? Quel est son double but ?
  3. Montrez en relevant trois passages du texte que Cyrano a beaucoup de culture et manie très bien la langue française ?
  4. De qui se moque-t-il ? Quels sont les traits de caractère de Cyrano dans ce passage ?
  5. Combien de tons différents sont proposés dans cette tirade grâce aux adjectifs ?
  6. Quelle est la seule réponse du vicomte à Cyrano, un peu après cette tirade dans la suite de la scène  ?

Corrigé :

  1.  Long monologue récité par un personnage d’une manière ininterrompue.
  2.  Il a interrompu la pièce de théâtre et un Vicomte, protégé de De Guiche vient le provoquer. Ridiculiser le Vicomte et démontrer son talent d’orateur, de poète.
  3.  Utilisation du subjonctif :« amputasse » (v. 317), « préoccupâtes » (v. 325) ; références culturelles : « Aristophane » (v. 334), « Triton » (v. 343) ; les rimes, il organise sa tirade en improvisant tout en maniant la poésie ; l’inventivité et la diversité : humour, poésie, histoire, littérature, patois...
  4.  De lui-même. L’autodérision et l’esprit. Mais il se moque aussi du manque d’esprit du Vicomte.
  5.  Vingt adjectifs, qui suggèrent vingt tons de voix différents pour le comédien.
  6.  De vulgaires insultes (« maraud, faquin » v. 389) qui mettent en relief le talent de Cyrano. Le vicomte n’a rien à répondre ; Cyrano a remporté la partie.

intro

Annonce de l’étude

Présentation de l’œuvre, auteur et date. Cyrano = personnage réel que Rostand immortalise. (qq mots sur lui, cf. fiche « introduction »)

Acte I présente les personnages en mettant doucement l’intrigue en place.  Scènes qui se passent dans un théâtre où doit avoir lieu une représentation, que C a interrompue au début de cette scène 4. Les personnages principaux sont évoqués dans les scènes 1 à 3 mais Cyrano arrive tardivement, au début de la scène 4.  Ce passage parle du « nez » de Cyrano, sujet grave à propos duquel Cyrano s’irrite facilement. Echange entre un « fâcheux » et le héros éponyme. Intervient le vicomte de Valvert.

Ce passage est sans doute le plus célèbre et le plus populaire de la pièce. S’il n’apporte rien à l’intrigue qui va ensuite se mettre en place, il permet d’approfondir le portrait de Cyrano qui n’a pour le moment été dressé qu’à grands traits dans la scène 3.

LECTURE

Problématique

En quoi cette tirade dresse-t-elle un portrait flatteur de Cyrano ? (les problématiques voudront mettre en évidence l’éloquence de Cyrano, le brio de sa tirade et son portrait)

Annonce de plan

1. un texte très construit qui montre tout l’éloquence de Cyrano.

2. le portrait de Cyrano

Axe 1

  • adresse au premier destinataire qui encadre la tirade

- énonciation multiple

  • scène très organisée avec tirade basée sur un même schéma : adjectifs + exemples
  • Après s’en être pris à un bourgeois (le fâcheux), la verve de Cyrano rencontre un autre cible, plus prestigieuse puisque le Vicomte est un noble. Qui plus est, c’est un prétendant de Roxane, que Cyrano aime passionnément comme il l’apprendra à Le Bret dans la scène suivante.
  • «jeune homme » (v. 313), « mon cher… » (v. 355), vouvoiement : marque la jeunesse de l’adversaire, une certaine forme de respect (car Valvert est un noble, tout comme Cyrano), mais aussi son manque d’esprit (cf. « vous avez un nez… heu… très grand » v. 312)…
  • Ironie de Cyrano dans la désignation de l’autre qu’il tourne en ridicule : qualificatifs finaux, temps des verbes : pqp du subjonctif (v. 360) qui traduit l’impossible, une condition irréalisée.
  • Au théâtre : Cyrano est écouté par les spectateurs de La Clorise dans la pièce et par les spectateurs de Cyrano de Bergerac => principe de la mise en abyme ou du théâtre dans le théâtre (cf. la vache qui rit)
  • Cette tirade est un véritable exercice de style : 20 adjectifs, donc autant de variations de ton qui doivent guider le ton de l’acteur avec un nombre important de ! et ? (difficulté) et prouesse de la part de l’auteur puisque toute la tirade tourne autour du « nez ». Le rythme grammatical est très régulier : un adjectif annonce le ton, et une remarque l’illustre immédiatement, à chaque fois.
  • Il s’agit, après la profession de foi comique lors du passage avec le fâcheux, d’une profession de foi précieuse et plus sérieuse. Cyrano y démontre son extrême maîtrise du langage et sa capacité à improviser.

Résumé 1.

Texte extrêmement travaillé qui met en avant le talent de l’auteur et celui de l’acteur

Annonce du 2.

Texte « inutile » dans l’intrigue, il ne fait pas avancer l’histoire mais est une présentation de Cyrano par lui-même, qui le caractérise par son éloquence

Axe 2

  • Texte très travaillé qui met en avant l’éloquence de Cyrano

- Cyrano : un homme cultivé qui se sert de son savoir pour tourner en ridicule le marquis

- Texte rendu comique par Cyrano

  • 20 adjectifs tous différents même si certains adjectifs peuvent être regroupés par sens proches (amical = prévenant ; tendre = gracieux ; pédant = emphatique) avec grande capacité à illustrer par un exemple répondant de manière directe à l’adjectif (champ lexicaux, niveau de langue) => manque d’organisation dans la tirade qui montre l’improvisation de Cyrano.
  • Néanmoins la versification est très savante, avec des distiques jusqu’au ton « emphatique » (v. 339-340) puis des énoncés qui tiennent en un seul vers.
  • Les sonorités elles aussi sont intéressantes, avec des rimes intérieures (voir vers 347-350), des allitérations en [p] et en [c] aux vers 319-322, ou encore des assonances en [i] et en [e] aux vers 353-357. Sens et sonorités sont donc associés pour faire de cette tirade un passage fait pour être entendu → c’est du théâtre !
  • vocabulaire soutenu, utilisation de l’imparfait du subjonctif, passé simple, références encyclopédiques « Aristophane » (v. 334), « Pyrame » (v. 352) + invention comique « Hippocampelephantocamélos » => poésie du terme qui traduit l’ingéniosité et le talent de Cyrano.
  • Comique dans les images utilisées pour qualifier son nez. « tasse » (v. 318), « écritoire » (v. 323), « feu de cheminée » (v. 329), « porte-manteau » (v. 338) : images comiques qui permettent à Cyrano une auto-dérision imparable. L’humour et la parodie sont au cœur de cette tirade.
  • Comparaison élogieuse qui vise à tourner en ridicule l’adversaire qui n’a pas réussi à blâmer Cyrano (et son nez) : utilisation d’hyperboles (à relever), de métaphores (à relever)…
  • Utilisation de l’ironie pour ridiculiser l’adversaire et faire rire les spectateurs : parodie qui traduit d’une manière paradoxale les vrais sentiments de Cyrano par rapport à ce nez ingrat.

Ccl

Conclusion de l’étude

Texte qui est l’une des premières apparitions de Cyrano, qui va se définir par son propre discours raillant son adversaire et montrant son éloquence. Permet de comprendre le nœud de l’intrigue à savoir un physique disgracieux – un nez particulier – qui empêche Cyrano d’être aimé par Roxane.

Ouverture de l’étude

Son nez est la particularité première de Cyrano. Cette tirade est la plus célèbre de la pièce et la plus difficile à jouer : Cyrano est peut-être le personnage théâtral par excellence.

Ouvrir sur la tirade suivante : v. 404-436 lors de laquelle, cette fois-ci, Cyrano va joindre le geste à la parole en associant ses talents de « rimeur » et de « bretteur ». Il va ainsi « toucher » physiquement son adversaire, mais aussi le cœur de son public, si ce n’était déjà fait. Dans la mise en scène de Rappeneau, d’ailleurs, Cyrano, avec panache, se contente dans un premier temps de « toucher » le nez de Valvert à l’issue de sa ballade.

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