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Dissertation sur le réel (partiellement rédigée)

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Par   •  19 Septembre 2020  •  Dissertation  •  1 520 Mots (7 Pages)  •  479 Vues

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La dissertation

Sujet : Discutez l’affirmation suivante : « La tâche du romancier, quand il crée des personnages, ne consiste qu’à imiter le réel. »

Introduction

Au début du XIXème siècle, le roman connaît un essor considérable. Dans les années 1850, le roman réaliste se construit en réaction aux excès lyriques du romantisme. Le genre romanesque emprunte au journalisme et vise désormais à retranscrire, le plus fidèlement possible, les réalités de son temps. Une œuvre telle que Le Père Goriot de Balzac témoigne des préceptes de ce mouvement littéraire. Influencés par le progrès de la révolution industrielle et le positivisme d’Auguste Comte, les romanciers s’attachent à représenter le réel avec un souci de vérité jusque dans les moindres détails, à retranscrire l’état clinique du monde. Stendhal, dans son œuvre la plus célèbre, Le Rouge et le Noir définissait le roman comme « un miroir que l’on promène le long d’un chemin ». Dès lors, la tâche du romancier, quand il crée des personnages, ne consiste-t-elle qu’à imiter le réel ?

En premier lieu, nous verrons que le romancier s’enracine dans la réalité pour rendre ses personnages évocateurs mais qu’il ne se limite pas au réel et incorpore des éléments du merveilleux par le recours au récit fantastique ou encore la science-fiction. Enfin, nous verrons ensuite, que les personnages, qu’ils soient réalistes ou irréalistes, découlent d’un regard éminemment personnelle et participent à une recréation esthétique du monde.

La tâche du romancier consiste effectivement à portraiturer des personnages réalistes. Dans Le réalisme (1857), le critique littéraire Jules Champfleury écrit : « Le romancier ne juge pas, ne condamne pas, n’absout pas. Il expose des faits ». En s’inspirant de la réalité, le romancier s’évertue de donner une consistance tangible à ses personnages à l'exemple de Gustave Flaubert, dans Madame Bovary (1857) qui puise la source de son roman dans un fait divers tiré de la presse. Dans une petite ville, à proximité de Rouen, une certaine Delphine Delamare, mariée à un médecin et minée par l’ennui, sombre dans l’adultère avant de crouler sous les dettes et de se suicider, entraînant dans sa chute inexorable, son époux rongé par le chagrin. Madame Bovary reste un des chefs d’œuvres du roman réaliste du XIXème siècle. Rédigé sous le second Empire (1852-1870), son esthétique réaliste se caractérise par l’exploration du réel par sa description minutieuse et sa dissection la plus triviale. Le récit s’enracine dans le vide existentiel qu’éprouve Emma Bovary et qui peuple son quotidien banal. Le prose poétique de Flaubert confère au personnage d’Emma Bovary un réalisme qui se traduit par son caractère ordinaire et ses élans communs. C’est une jeune femme typique de son époque qui se réfugie dans les rêves. Le cheminement d’Emma reflète les mœurs de la société du XIXème siècle et revêt une valeur presque sociologique. L’auteur retransmet une réalité dénuée d’extraordinaire, délaissée des attrayants artifices de la fiction. Flaubert, par l’intermédiaire du regard omniscient, scrute scrupuleusement cet univers romantique qui enferme ses désirs prosaïques et se substitue au monde réel : « elle lut Balzac et George Sand, y cherchant des assouvissements imaginaires pour ses convoitises personnelles. » Le réalisme flaubertien apparaît être une confrontation brutale pour son héroïne déchue de ses « illusions perdues ».

Le roman naturaliste succède au roman réaliste. Le romancier entretient savamment l’illusion du réel. « Faire vrai consiste donc à donner l’illusion complète du vrai. » exprime brillamment Guy de Maupassant dans la préface de Pierre et Jean (1887). En effet, le naturalisme se fonde sur une étude documentaire en analysant les protagonistes dans leur milieu social et s’inspire directement des expériences scientifiques, en particulier des traités médicaux et expérimentations de Claude Bernard. Si Émile Zola s’impose comme le théoricien du « roman expérimental », Maupassant en digne héritier de Flaubert qu'il qualifiait de « père spirituel », met en scène dans son roman, deux frères que tout oppose face à un héritage familial qui fait voler en éclat leur famille. Il porte un regard implacable sur la bourgeoisie et les institutions qui régissent la société de son temps. Dans cette même préface, Maupassant ajoute : « Le romancier, au contraire, qui prétend nous donner une image exacte de la vie, doit éviter avec soin tout enchaînement d’événements qui paraîtrait exceptionnel. Son but n’est point de nous raconter une histoire, de nous amuser ou de nous attendrir, mais de nous forcer à penser, à comprendre le sens profond et caché des événements. À force d’avoir vu et médité il regarde l’univers, les choses, les faits et les hommes d’une certaine façon qui lui est propre et qui

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