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Dissertation Byatt

Commentaire de texte : Dissertation Byatt. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  10 Mai 2018  •  Commentaire de texte  •  2 485 Mots (10 Pages)  •  433 Vues

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Le réalisme est cette manière d’écrire le réel comme on le voit tel quel, sans l’artifice ni le superflu que peut apporter notre tendance à rationnaliser les choses. Cette façon trop rationnelle de voir et donc de vivre, nous empêche de vivre les choses à l’instant « t », d’être en pleine conscience, et bloque la communication avec l’énergie des choses qui nous entourent.  

On remarque que pour les différents auteurs, inviter la peinture dans leur univers littéraire, c’est avant tout apprendre à se reconnecter aux choses, pour mieux les écrire. C’est cette quête d’écrire les choses comme ils les voient.

C’est ce souci de bien faire que l’on retrouve dans l’extrait et dans toute l’œuvre de A.S Byatt, Nature morte est dés le titre un livre qui nous indique la réflexion choisie, outre le  lyrisme du titre  et l’évocation à Marcel Proust « J’essayais de trouver la beauté là où je ne m’étais jamais figuré qu’elle fût, dans les choses, les plus usuelles, dans la vie profonde des « natures mortes », il est dés le départ une question, car ne meurt que se qui vit, que l’on a vu frais, lumineux, coloré, plein de la vie, puis qui finalement s’éteint, se casse, se fane, puis disparaît. C’est aussi inviter le lecteur à remarquer la vie dans tout ce qui semble mort. C’est revenir au sens de la « vérité »  spirituelle, loin des apparences et des illusions.

Pour revenir à notre extrait, une trame de fond s’installe, et s’articule en trois point, qu’elle réflexion propose le texte sur le mot et le regard ?  Quelle perspectives stylistiques à t-elle choisie pour nous décrire à nos yeux de lecteur, cette représentation d’un instant ordinaire de vie ? Comment Byatt manie t-elle l’art d’écrire comme l’on peint ?

Pour répondre, nous allons analyser l’extrait sur trois plans, afin de le comprendre, on remarque que l’extrait se déconstruit comme une toile, on imagine la toile de fond, les personnages et leurs réflexions qui posent le cadre, puis les objets qui les entourent  enfin nous apparaît une peinture, que l’on nommera « représentation d’un instant ordinaire : le déjeuner » et qui pose le rapport des choses aux mots.

Dés le départ, ce que l’on remarque est le cadre posé par Byatt, pour poser sa réflexion sur le pouvoir du mot et de l’écriture, elle nous propose un environnement chaleureux, et familier, un chez soi, un instant de vie routinier le petit déjeuner et trois personnages.

Une réflexion sur les mots et les choses guide le lecteur tout le long de l’extrait. D’ailleurs, le texte se décompose en deux parties une première qui nous propose la vision à avoir, et la seconde l’illustration de cette réflexion, par l’exemple de la scène du petit-déjeuner.

Tout d’abord Byatt, définit l’existence des choses pour l’homme de deux manières, par les sens « le toucher » (l.4)  et le regard qui nous accompagne tout le long de l’extrait par son champs lexical « voir » (l.9), « Il regarda »(l.13).  Et l’importance des formes et des couleurs que l’on développera après. Puis une existence au travers du langage et du mental, le champs lexicale de la parole est ainsi très présent « se dit clairement » (l.1) ; « interpréter les choses par le langage » (l. 3) ; « mot » (l.5) ; «  s’exprimer » (l.8) « dire » (l.8) et puis le champs lexical de la penser «  clairement » (l.1) ; « interpréter » (l.3) ; « comparaison mentale » (l.4); « un homme irréfléchi » (l.7) ; « pensa » (l.17).

 Ainsi, nous avons un personnage Alexandre qui s’interroge sur la communication (l.1) Comment s’établit-elle ? Est ce que ce que l’on voit existe si on ne le nomme pas ? Au premier abord ce qui existe, existe car on le nomme « …qu’il trouvait difficile de les voir et de les toucher sans une sorte de dénomination et comparaison mentale en mot », (l.4). Ou est ce que l’existence des choses dépasse t-elle le mot ? « On peut voir les choses avant de les dires et, de fait, sans les dire. » (l.9). C’est à dire qu’ils ont une existence indépendante à l’homme et à son regard. Comprendre cela c’est être capable de voir différemment, c’est apprendre à s’émerveiller et à reconnaître la vie sans le prisme de notre « égocentrisme » humain, sans l’emprise que l’on croit avoir sur les choses.  Ainsi, Byatt écrit «  que la communication dans cet appartement se concentrait sur les choses et s’effectuaient par les choses », l’homme, et donc les personnages ne sont plus les acteurs, ce qui nous entoure est autonome. Byatt pour illustrer cette idée utilise la « communication » qui dans le concept collectif, est quelque chose de très humain et lié au langage.

La toile de fond qu’installe l’auteur, se compose de trois personnages, Alexandre, Thomas et Elinor et d’un lieu, un appartement (ligne 2). D’un moment de la journée le matin (ligne 1), d’une routine quotidienne, le déjeuner (ligne1). On remarque que dés les premières lignes un cocon se créer dés la première lecture. Ce sont des instants qui parlent à tous par leurs banalités.

Le regard qui nous accompagne tout le long de la lecture est celui d’Alexandre, on voit la scène se dérouler à travers ses yeux « Alexander se dit clairement » (l.1) ; « il regarda Elinor » (l.13) ; « Alexandre pensa » (l.17). On remarque une attention sur les choses, plus que sur les personnages qui nous rappellent le procédé stylistique des poètes, comme nous le verrons dans notre dernière partie. Ainsi, les autres personnages sont secondaires, ainsi Thomas n’apparaît qu’une fois et uniquement à la ligne 21 à la fin de l’extrait « Thomas offrit à Elinor ». D’ailleurs son existence ne transparaît qu’au travers du « beurre jaune pâle ». Puis Elinor, qui même si elle est plus présente n’est présente que par son rapport aux choses et non pas par ses pensées, sa description physique ou autre, ainsi à ligne 13 « il regarda Elinor disposer les fruits, puis regarda les fruits » notre attention est sur les fruits et non sur Elinor. Cela démontre encore l’idée de l’existence des choses par elles même, leurs indépendances par rapport au langage.

La connexion qu’établit Byatt entre ces deux définitions de l’existence, est celle de la peinture : « travailler avec des mots sur un peintre également capable de s’exprimer par l’écrit… on peut voir les choses avant de les dire, et de fait, sans les dire » (l.9) cette phrase est la fin de la première partie du texte, et annonce l’illustration de cette « situation » (l.5) dont parle Alexandre, qui nous permet de passer à notre deuxième partie.

La deuxième partie du texte est une description de la scène que vit Alexandre, qui est le petit déjeuner. Pour ce faire, Alexandre regarde les détails, les formes et les couleurs. Cette manière d’écrire s’inspire directement du travail du peintre, qui afin de dessiner les choses comme elle sont, s’intéresse à leurs détails. C’est l’œil du peintre que Byatt décide de retranscrire. Ainsi nous retrouvons l’omniprésence de la couleur « vert » (l.11) ; « pourpre »(l.13) ; « blanche » (l.14), mais plus encore la couleur dans ses nuances ainsi « grenat foncé » (l.12) «  vert doré » (l.12) ; poires mouchetés d’or cireux » (l.13) ; « pourpres noir embuées » ; d’ailleurs ces deux derniers exemples montrent le geste du peintre , «  mouchetés » on imagine aisément la couleur jaune or déposé sur la poire à l’aide d’un pinceau fin, par des gestes brefs, puis « embuées », qui rappelle la technique du flouter pour apporter cet aspect fumé et embué.

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