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Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand, 1897

Commentaire de texte : Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand, 1897. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  1 Septembre 2017  •  Commentaire de texte  •  1 768 Mots (8 Pages)  •  940 Vues

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Cyrano de Bergerac est une comédie en cinq actes et en vers crée à Paris et représentée pour la premiere fois en 1897 au théâtre de la porte saint-martin d’Edmond Rostand, un jeune auteur de pièce de theâtre cherchant sa voie dans un théâtre poétique. Cette très célèbre pièce met en scène trois personnages principaux : Roxane une jeune femme distinguée aimée de deux hommes : Cyrano ayant pour lui l’esprit, il est poète et écrivain mais laid et puis Christian l’opposé détenant beauté et jeunesse mais faible d’esprit. Roxane aime Christian et Cyrano, au courant, dans l’acte III scène 10 sur lequel nous nous centrerons, décide d’aider son adversaire en se faisant passer pour lui durant un echange nocturne avec Roxane dans le but d’obtenir un baiser de celle-ci ce que nous analyserons en répondant à la problématique : en quoi cette scène de séduction est-elle originale ?

Dans un premier temps à travers un premier axe nous étudierons la stratégie de séduction singulière employée par Cyrano pour parvenir à ses fins et dans un second temps cette fois-ci dans un second axe nous montrerons comment le texte mélange les registress comique, lyrique et pathétique de façon originale.

L’originalité de cette scène de séduction repose d’abord sur la stratégie déployée par Cyrano, qui mêle badinage, savantes gradations et virtuosité poétique. Dans un premier temps, en effet, Cyrano s’efforce d’attirer Roxane par un badinage plaisant et léger, en employant un langage précieux, tout à la fois délicat et raffiné. Cette délicatesse et ce raffinement du langage se font jour dans les multiples définitions du baiser qu’invente Cyrano.

En effet Cyrano en donnant ses définitions fait usage notamment de métaphores visant dans un premier temps comme à rassurer Roxane, il parle du baiser comme « Un serment fait d’un peu plus près, une promesse […] » il utilise un vocabulaire cherchant à renforcer la sincérité du geste. Puis dans un second temps ses métaphores sont plus légères et tout aussi délicates, il utilise la nature : « Une communion ayant un goût de fleur […] » éveillant alors les sens et ici celui en question est le goût.

Ce badinage se caractérise également par une légèreté que manifestent les formules d’atté- nuation employées par Cyrano, qui préfère le glissement insensible à l’affirmation tranchée. La première réplique du personnage éponyme s’efforce de banaliser ce baiser, que Roxane n’ose envisager : la négation restrictive ne… que réduit ainsi la distance qu’il y a entre les larmes et le baiser : « Des larmes au baiser il n’y a qu’un frisson », tandis que l’utilisation des adverbes d’atténuation, « insensiblement », « un peu » et la répétition du verbe « glisser » s’efforcent de dissiper les angoisses de la jeune femme. Et ce faisant, Cyrano persuade insensiblement Roxane, d’autant plus que son discours s’organise selon un subtil et savant crescendo.

Ensuite, en parallèle à la montée de Christian, Cyrano lui-même décide d’évoluer dans ses arguments et de susciter réaction chez Roxane, de la troubler. À l’ascension physique de Christian qui enjambe les balustres pour atteindre le balcon répond la savante progression qui organise le discours de Cyrano. Les questions qu’il pose à Roxane illustrent ce crescendo.

La première d’entre elles, « S’il la brûle déjà, que sera-ce la chose ? », est ainsi destinée à susciter le trouble de son interlocutrice ; la seconde, à la forme interro-négative, est l’équivalent d’une affirmation qui l’oblige à avouer ce trouble : « N’avez-vous pas tantôt, presque insensiblement / Quitté le badinage et glissé sans alarmes / Du sourire au soupir, et du soupir aux larmes ! ». Quant à la troisième : « Un baiser, mais à tout prendre, qu’est-ce ? », il s’agit d’une question rhétorique qui permet au héros d’emporter la jeune femme dans un tourbillon de métaphores qui l’enchantent et la ravissent. De la même manière, Roxane est progressivement élevée au rang de reine. Effectivement il commence par qualifier le baiser de chose « noble » puis évoque la reine de France : « […] Que la reine de France, au plus heureux des lords, en a laissé prendre un, la reine même ! » et il finit par les comparer chacun à deux figures emblématiques s’impliquant d’autant plus en passant à la première personne : « J’eus comme Buckingham des souffrances muettes, j’adore comme lui la reine que vous êtes, comme lui je triste et fidèle… » Il la qualifie dans cette citation de reine et se veut être lui son amant comme le fut Buckingham avec la reine Anne d’Autriche.

Suite àcette glorification éloquente et sincère d’un lyrisme passionné, Cyrano reussit à bouleverser Roxane qui adopte le tutoiement et fait même écho de ses comparaisons : « montez cueillir cette fleur […] » « Ce gout de cœur… »

Enfin, la virtuosité de Cyrano lui permet de séduire Roxane en usant de procédés et de tours poétiques. Les rimes internes, les assonances et les allitérations ainsi que les répétitions rythment la scène et confèrent une musicalité envoûtante aux paroles de notre séducteur. « Quitté » rime ainsi avec « glissé », accentuant l’équivalence entre les deux expressions qui composent ce vers. L’assonance en « i » dans

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