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Commentaire sur la scène d'exposition mariage de Figaro

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Par   •  15 Octobre 2017  •  Commentaire de texte  •  2 256 Mots (10 Pages)  •  1 242 Vues

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Commentaire scène d’exposition Mariage de Figaro

Durant le siècle des Lumières, de nombreuses contestations et revendications ont lieu. Peu avant la Révolution française, au cours de laquelle la société d’ordre est remise en cause, Beaumarchais écrit Le Mariage de Figaro qui est une comédie en cinq actes publiés en 1778 et jouée pour la première fois en 1784 après une période de censure. Dans cette pièce, nous retrouvons le même Figaro que dans Le Barbier de Séville. Ce dernier est contestataire et se révèlera en tant que défenseur de l’abolition de la société d’ordre. C’est d’ailleurs lui qui ouvre la pièce avec Suzanne alors qu’il est en train de prendre des mesures dans la scène d’exposition de la comédie. Dans cet extrait, nous assistons à un dialogue entre Suzanne et Figaro au matin de leurs noces, ils ne sont pas d’accord au sujet d’une chambre qui leur a été cédée par le Comte Almaviva. Le dialogue de cette scène d’exposition donne les informations essentielles de l’intrigue en plongeant directement dans l’action le public, notamment grâce à un début in medias res. Nous nous demanderons en quoi cette scène remplit sa fonction de scène d’exposition. Et pour ce faire, nous verrons d’abord en quoi c’est une scène d’exposition qui respecte plutôt les critères traditionnels, puis nous nous intéresserons à l’aspect comique, et pour finir nous verrons que les valets se trouvent au centre de la scène et donc de la pièce.

Tout d’abord intéressons-nous au fait que cet extrait soit une scène d’exposition traditionnelle. En effet, elle met immédiatement au courant de la situation le spectateur et expose les caractères des personnages principaux. Elle nous permet aussi de comprendre les caractéristiques des deux serviteurs par le biais de la double-énonciation qui donne aux deux personnages la possibilité de se présenter mutuellement. En effet, dès la deuxième réplique Suzanne dis « tiens Figaro », et Figaro dit dès la cinquième réplique « ma petite Suzanne » par ce moyen, les personnages sont présentés aux spectateurs. De plus, l’amorce de l’intrigue apparait très rapidement quand Suzanne dit qu’elle « ne veu(t) point » de la chambre accordée par le Comte. Ce refus met en éveil la curiosité du spectateur qui est amené à se demander la raison d’un tel rejet alors que par les propos de Figaro tout porte à croire que c’est une faveur du comte. On assiste à un basculement de la situation initiale heureuse et se déroulant le matin des noces » vers une situation problématique avec Suzanne qui dit qu’elle « n’en veu(t) point ». De ce fait, le spectateur est immergé directement dans l’intrigue de la pièce. Nous pouvons constater qu’il y a déjà l’amorce d’une opposition car Figaro et Suzanne vont s’allier afin de lutter ensemble face au Comte et Bazile. La scène d’exposition remplit donc sa fonction traditionnelle et crée une tension qui repose sur un conflit et informe le lecteur.

Dans cet extrait, il n’y a pas que les procédés utilisés qui sont traditionnels, la pudeur de Suzanne l’est aussi quant aux raisons pour lesquelles elle refuse cette chambre. En effet, Suzanne refuse d’expliquer pourquoi elle ne veut pas de cette chambre car elle est pudique, elle annonce seulement qu’elle « n’en veu(t) point » et qu’elle « n’en veut pas dire ». Elle est honteuse et gênée d’expliquer à son futur mari les raisons de son opposition à l’acceptation de cette chambre. Quand elle refuse de parler et de développer les raisons pour lesquelles elle ne veut pas de la chambre accordée par le Comte, elle utilise des sous-entendus et c’est à Figaro mais aussi aux spectateurs de deviner ce qu’elle veut réellement dire. Cette pudeur est propre aux femmes de l’époque et Suzanne possède donc des traits de la servante traditionnelle.

Malgré le fait que de nombreux points soient classiques dans cette scène d’exposition, nous pouvons remarquer que certains aspects ne sont pas dépourvus d’originalités traditionnels. D’une part, c’est plus souvent un mariage des maîtres qui se déroule et non pas un mariage de valets comme c’est le cas dans cette pièce. D’autre part, les mariages constituent généralement le dénouement des pièces de théâtres et sont rarement le sujet principal d’une pièce. De plus, au début de la pièce, Figaro ne bouscule pas réellement les schémas théâtraux du valet et ce n’est que plus tard dans la pièce qu’il se révèlera un serviteur contestataire contre un maître qui s’est seulement « donné la peine de naître ». De nombreux procédés utilisés sont donc classiques dans cette scène d’exposition.

Une des fonctions d’une scène d’exposition est aussi de donner la tonalité de la pièce. Etant donné que Le Mariage de Figaro est une pièce comique, la scène d’exposition l’est aussi. En effet, le comique est un aspect important dans cette scène d’exposition ce qui donne la tonalité de la pièce. Le comique est très présent par plusieurs moyens, le comique de geste avec notamment Figaro qui « mesure le plancher » « avec une toise » ce qui le met dans une position ridicule, il se « frott(e) la tête » ce qui est aussi dans le registre des mouvements d’Arlequin. Le comique de mots est aussi présent notamment lorsque Figaro dit que « (s)a tête s’amollit de surprise et (s)on front fertilisé » qui a pour but de faire rire le spectateur ainsi que par le biais des onomatopées tels que « crac » qui sont destinés à faire rire le public. Il y a un autre type de comique qui est présent, le comique de répétition, quand Suzanne répète les mots de Figaro en disant que « crac, en trois sauts » le Comte pourrait être dans sa chambre. Cet extrait est donc une scène de comédie et annonce la tonalité du reste de la pièce.

Le comique est aussi accentué par le fait que la scène soit expressive et joyeuse. Grâce aux didascalies et aux paroles de Figaro nous pouvons l’imaginer se déplacer des 2 côtés de la pièce, Figaro ressemble beaucoup à l’Arlequin de la comedia dell’Arte car il est toujours en mouvement et est très divertissant. Suzanne aussi est gaie et nous pouvons notamment le remarquer lorsqu’elle entonne joyeusement « Fi,Fi,Figaro ». De plus, les stichomythies très présentes surtout au début donne de la vivacité au dialogue et un rythme rapide et enjoué. L’expressivité de cette scène est aussi accentuée grâce aux très nombreux points d’interrogation et points d’exclamation qui ponctuent la scène et lui donnent un rythme soutenu et vivant. La gaieté et la joie de vivre sont donc très présentes dans cette scène et annonce la tonalité de la suite de la pièce.

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