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Commentaire rédigé Joel pommerat

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Par   •  24 Février 2016  •  Commentaire de texte  •  1 804 Mots (8 Pages)  •  2 019 Vues

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    Voltaire était un écrivain ainsi qu'un philosophe des Lumières durant le XVIII siècle. Il a toujours lutté contre toutes formes d'injustices présentes dans la société, qu'elles soient politiques, religieuses ou bien sociales.  Dans son pamphlet "femmes, soyez soumises à vos maris" paru en 1768 dans "Mélanges, Pamphlets et œuvres polémiques", Voltaire dénonce la condition féminine de l'époque en imaginant un dialogue entre La maréchale de Grancey et l'abbé de Chateauneuf. En effet durant tout l'entretien, cette dernière s'indigne devant certains propos lus dans les Épîtres de Saint Paul présents dans le Nouveau Testament. C'est pourquoi elle argumente et défend ses idées afin de prouver l'égalité intellectuelle entre les hommes et femmes. Nous allons donc voir en quoi la forme divertissante du dialogue permet mieux à Voltaire de faire passer la dénonciation de la condition féminine. Nous verrons en un premier temps que le dialogue est une forme au service d’un personnage de caractère puis qu’il s’agit également d’une forme au service d’une argumentation plus ou moins dissimulée.

   Pour commencer, le dialogue est donc une forme littéraire qui permet ici à Voltaire de mettre en scène une femme de caractère. En effet, cette dernière fait preuve de franchise à travers une parole particulièrement spontanée.

   Tout d'abord, il est clair que Madame de Grancey s'emporte par le biais du comique de geste : « j'ai jeté le livre » à la ligne 14 ; « rouge de colère » à la ligne 10.

 De plus, elle montre qu'elle est égale à l'homme qui est en face d'elle ; c'est pourquoi elle ne fait pas vraiment preuve de respect. Elle ne semble pas savoir qui est Saint-Paul et oublie presque à qui elle s'adresse. Peu importe, elle n'adhère pas du tout à sa façon de penser, et n'hésite pas à le faire savoir, en critiquant ouvertement St Paul qui est l'auteur de ce texte biblique à la ligne 16 :"Il ne n'importe de qui elles sont ; l'auteur est très impoli"

 En outre, elle exprime sa colère : "si j'avais été la femme d'un pareil homme, je lui aurais fait voir du pays" aux lignes 120-121. L'emploi des points d'exclamation renforce également cette impression  de colère (l21, l32, l38, l45) ce qui montre son indignation à l'égard de la manière dont sont traitées les femmes dans les textes évoqués.

 D'autre part, elle improvise un monologue ce qui amplifie davantage l'opposition entre elle et son interlocuteur : « mais voilà une plaisante raison pour que j'ai un maître ! Quoi ! parce qu'un homme a le menton couvert d'un vilain poil dur...il faudra que je lui obéisse très humblement ! » aux lignes 39-40-41. Les points d'exclamations encore une fois, mettent à jours des questions rhétoriques ne s'adressant à personne en particulier mais suscitant une réflexion.

 Ensuite, Madame de Grancey évoque sa vie de couple faisant d'elle une personne libérée :  " Quand j'épousai M.de Grancey, nous nous promîmes d’être fidèles : je n'ai pas trop gardé ma parole ni lui la sienne [...]". Le personnage n'embellit pas la situation et assume pleinement les infidélités de son couple. La spontanéité ressort donc ici.

Par ailleurs, elle ose critiquer les hommes, en faisant référence à la barbe de ces derniers aux lignes 40 à 41 : "un menton couvert d'un vilain poil rude". Elle dit que l'homme "est obligé de tondre de fort près" Elle insiste sur ce trait physique, et caricature en exagérant par le biais du comique des images employées.  A la ligne 49, elle rappelle finalement que la supériorité de l'homme ne vient que de sa force physique en insinuant donc que l’inégalité entre les hommes et les femmes ne se justifient pas puisque l'intellect n'est pas pris en considération. 

      En définitive, par tous ces aspects et procédés Madame de Grancey exprime totalement sa colère à travers une parole franche et spontanée.

      Par ailleurs, Voltaire met en scène une femme franche par une parole libérée au nom de toutes les femmes.

En effet, Madame de Grancey parle sans limite.  D'une part, elle se moque d'un passage de la Bible puis  va jusqu'à critiquer St Paul peu après en insistant sur le fait  que  "l'auteur est très impoli" à la ligne 16. En se moquant ainsi de cette apôtre, elle montre qu'elle n’a pas de limite et parle de ce qu'elle désire, sa parole est libre car spontanée.

Sa parole est donc spontanée et libre car elle se moque clairement de cet apôtre.

D'autre part, Madame de Grancey n'hésite pas à dénoncer les réalités injustes de la vie d'une femme. Par exemple, elle insiste sur le phénomène de la grossesse qu'elle considère ici comme une "maladie de neuf mois qui est quelque fois mortelle" à la ligne 27. Elle n'hésite pas à manifester les douleurs liées à l'accouchement aux lignes 28,29 : « Mettre au jour avec de très grandes douleurs un enfant » L'auteur emploie donc le champ lexical de la souffrance.

 Également, en révélant le fait qu'elle ait eu des amants, elle critique les promesses liées au mariage insinuant que les hommes ne respectent les femmes et que celles-ci sont considérés sans valeur à la ligne 24 : « Quand j'épousais M. de Grancey, nous nous promîmes d'être fidèles : je n'ai pas trop gardé ma parole ni lui la sienne »

   On remarque qu'elle est donc le porte-parole des femmes puisqu'elle les défend sans s'en rendre compte en détruisant tous les arguments en faveur de l'infériorité féminine un par un.

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