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Commentaire composé de Zone d'Apollinaire

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Par   •  25 Mars 2021  •  Commentaire de texte  •  1 650 Mots (7 Pages)  •  1 426 Vues

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Commentaire composé n°3 

 

 

   

 

   Le poème Zone est un poème vaste de 156 vers de Guillaume Apollinaire, est le texte préliminaire du recueil Alcools sorti en 1913. Apollinaire appartient au mouvement du symbolisme et est l’un des précurseurs du surréalisme, premier d’ailleurs à utiliser ce néologisme. C’est en changeant le titre du recueil Eau de vie en Alcools et en décidant de supprimer toute ponctuation que l’auteur rajoute en tête de l’ouvrage le poème Zone, dernier écrit de l’ensemble.  

  Nous pouvons nous demander en quoi ce poème constitue un manifeste de la modernité.

   Pour cela nous étudierons le titre Zone, puis nous analyserons la modernité du poème et enfin nous aborderons l’éloge de la modernité de la ville de ce poème.

 

 

 

   D’une part, le mot “Zone“ est un mot court, d’une syllabe, abrupt, dont les sonorités ne sont pas particulièrement jolies ni poétique. Il s’agit d’un terme qui connote plutôt le vocabulaire technique et administratif. Le titre « Zone » est polysémique ce qui explique les raisons du choix du titre du poème d’Apollinaire.  

   En outre, à Paris, la zone désigne l’espace compris entre les murailles de la ville et le début de la banlieue, un espace où il était impossible de construire mais où se trouvaient des habitations infortune. La promenade du poète dans

Paris le mène jusqu’à cet espace caractérisé par la misère.

   De plus, la zone renvoie, symboliquement, à l’espace qu’entend occuper le poète moderne. Mais ce dernier ne se situe pas au centre des choses. Il ne vise pas à exprimer des certitudes mais il cherche plutôt à saisir des nuances d’impressions, ce qui est vague et indéterminé. Zone renvoie justement à des lieux inexplorés. La zone est la périphérie des villes. Il renvoie à un urbanisme moderne comme le poème renvoie à une poésie de la modernité.

   En fin, étymologiquement, le mot zone veut dire en grec « la ceinture ». Or ce poème composé en dernier et placé en tête du recueil, sert de lien à l’ensemble du recueil : il boucle la boucle en faisant écho au dernier poème du recueil qui ne nomme Vendémiaire.

   Le titre du premier poème affiche la modernité de l’ensemble du recueil grâce à la polysémie qui joue un rôle essentiel dans la mise en œuvre d’une poétique.

 

 

 

   D’autre part, Le poème est rédigé en vers libres. En effet, les mètre est irrégulier : les vers sont en alexandrin ou autres “À la fin tu es las de ce monde ancien / Bergère ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin“ (v. 1-2). Il n’y a pas de rime régulière malgré les quelques rimes plates. Dans les quatre premiers vers, on a plutôt des échos sonores fondés avec des allitérations : “ancien“ (v. 1), “matin“ (v. 2), “romaine“ (v. 3), “anciennes“ (v. 4). Il n’y a pas de strophe régulière : nous retrouvons des strophes d'un vers comme aux vers 1, 2, 3 et des strophes de 10 vers. De plus, la ponctuation n’est pas présente, ce qui permet d’impliquer le lecteur. C’est à lui de rythmer, de construire à sa manière un poème plus fluide par des pauses qu’il choisit de faire. Ce désir d’implication du lecteur est un procédé moderne. L’absence de ponctuation permet également de renforcer la polysémie du poème. Le vers 15 à 16, par exemple, à plusieurs sens “J'ai vu ce matin une jolie rue dont j'ai oublié le nom

/ Neuve et propre du soleil elle était le clairon“ (v. 15-16) : le “Soleil“, peut être considéré soit comme complément du nom “clairon“, soi comme complément de l’adjectif “propre“. L’absence de ponctuation permet donc de conserver simultanément ces deux lectures.  

   En outre, les repères sont brouillés (de temps, de personne), il n’apparaît pas d’ordre logique dans le déroulement du poème. On retrouve le pronom personnel “je“ aux vers 15 et 23 : “J’ai vu ce matin une jolie rue dont j’ai oublié le nom“ (v. 15) et “J’aime le grâce de cette rue industrielle“ (v. 23). Ensuite le christianisme est personnifié et Apollinaire s'adresse directement à lui à la deuxième personne du singulier “Seul en Europe tu n’es pas antique ô Christianisme“ (v. 7). L’énonciation personnelle est donc complexe et propice aux ambiguïtés. De plus le cadre temporel est flou. "Ce matin" est employé à la fois avec des verbes au présent : “Tu lis“ (v. 11), mais aussi avec un verbe au passé composé : “J’ai vu “ (v. 15). On peut donc se demander où sont situées les paroles du poète. Tous les repères sont brouillés, d'autant plus que la ponctuation est inexistante ce qui induit un décalage constant, effort de représentation de la part du lecteur. À partir du vers 18, évocation du rythme hebdomadaire et quotidien de la rue industrielle : “Du lundi matin au samedi soir“ (v. 18) et “Le matin“ (v. 19).

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