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Commentaire Littéraire Princesse de Clèves

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Par   •  26 Avril 2021  •  Commentaire de texte  •  1 742 Mots (7 Pages)  •  706 Vues

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Mme de Lafayette connait la Cour de Louis XIV au 17ème grâce à son union avec Comte de la Fayette. Ce statut social lui permet de tenir un salon où elle invite des écrivains et des moralistes tel que La Rouchefoucauld, un des grands maitres du classicisme avec qui elle nouera une amitié. Le passage que nous allons étudier se situe au début du roman de La Princesse de Clèves, une nouvelle historique publiée anonymement en 1678. L’héroïne est présentée à la cour d’Henri II mais aussi au lecteur pour la première fois. Elle dépeint un portrait physique qui s’inspire du roman héroïque classique et de la préciosité mais relève à la fois du roman psychologique par l’importance accordée au portrait moral et de l’éducation. De ce fait, en Mlle de Chartres semble-t-elle incarner la perfection ? Nous verrons dans un premier temps comment son portrait physique mais aussi moral ainsi que son statut social font d’elle l’incarnation de la beauté, puis dans un second temps, nous nous pencherons sur l’éducation qu’elle a reçu de sa mère et l’éloge que le narrateur en fait.

        Le portrait dépeint par Mme de Lafayette présente Mlle de Chartres comme une incarnation de la perfection par sa beauté physique, sa noblesse de haut rang et ses qualités morales. Dans cet extrait, la future princesse apparaît pour la première fois à la cour et le narrateur débute sa description avec le terme « beauté » pour la désigner : « une beauté » l.1, « une beauté parfaite » avec l’emploi de l’adjectif hyperbolique « parfaite » qui souligne sa grande beauté puis « son esprit et sa beauté » l.9.  Mlle de Chartres apparait d’autant plus exceptionnelle et noble qu’elle se fait remarquer dans le lieu d’exception qu’est la cour. Nous le comprenons aux lignes 1 à 3 avec la subordonnée relative « qui attira les yeux de tout le monde […] dans un lieu où l’on était si accoutumée à voir de belles personnes ». Nous pouvons alors relever des hyperboles et des superlatifs comme « tout le monde », « si accoutumée » et même « de l’admiration », caractéristiques du registre relatif à l’éloge. Ce portrait physique peu précis et assez vague se détaille ensuite vers la fin du texte à partir de la vision du « vidame ». Ainsi, il se réfère aux critères de beauté classique, c’est-à-dire « la blancheur de son teint » qui est un signe de noblesse et de pureté, « ses cheveux blonds » qui peuvent être associés à l’or ou le soleil puis « ses traits réguliers » qui traduisent l’harmonie du classique. Ces dernière lignes utilisent à nouveau des expressions à valeur superlative : l.26 « la grande beauté », « ses cheveux blonds lui donnaient un éclat que l’on a jamais vu qu’à elle » et « son visage et sa personne étaient pleins de grâce et de charmes » , expression dans laquelle la « grâce » fait référence à ce qui brille, et « les charmes » faisant référence à la magie, ce qui rend la princesse d’autant plus surprenante. Par la suite, même si son portrait physique reste très général, Mme de Lafayette insiste sur l’identité sociale de son héroïne. En effet, son statut social, tout aussi exceptionnel, fait ici aussi de Mlle de Chartres une personne noble et remarquée. Nous apprenons qu’elle est « de la même maison que le vidame de Chartres » ce qui fait d’elle « l’une des plus grandes héritières de France » mais également « un des grands partis qu’il y eût en France ». Notons qu’à nouveau Mme de Lafayette emploie des superlatifs afin de souligner l’importance du statut social de son héroïne : « l’une des plus grandes » et « un des grands partis ».

        Par ailleurs, l’auteure construit également le portrait moral de son personnage, ce qui fait de cet œuvre un roman psychologique. Effectivement, elle fait part au lecteur du passé de Mlle de Chartres afin de mieux appréhender sa personnalité. Cette dernière a été élevée par sa mère seule, étant donné que « son père était mort jeune », ainsi il l’avait « laissé sous la conduite de Mme de Chartres ». Elle a passé son enfance éloignée de la vie de cour et des aventures de la galanterie comme le suggère l’expression « elle avait passé plusieurs années sans revenir à la cour ». Sa mère a donc entièrement dédié son absence à l’éducation de sa fille, cette éducation consacrée à la fois à cultiver son esprit mais aussi ses qualités morales pour la préparer à l vie de cour comme nous le montrent les expressions « à cultiver son esprit et sa beauté » et ‘elle songea aussi à lui donner de la vertu et à la rendre aimable ». Alors, cela permet de mieux comprendre toute l’admiration et la stupéfaction des personnes de la cour lorsqu’ils voient Mlle de Chartres. Ainsi, dotée d’une beauté exceptionnelle propre aux héroïnes du roman classique, appartenant à la haute noblesse et étant pleines de qualités morales, Mlle de Chartres incarne la perfection à la fois physique et morale.

        Cependant, comme nous avons pu le comprendre, cette éducation ne s’est pas faite d’elle-même et cette jeune fille est devenue très vertueuse grâce à une personne bien particulière : sa mère, et l’auteure ne va pas hésiter à faire l’éloge de cette dernière qui s’est chargée de l’éducation, plutôt originale, de sa fille. Madame de Chartres est dépeinte comme une mère d’exception qui concentre toutes les qualités, excepté la jeunesse et la beauté, et est également présentée comme une mère méritante car elle a élevé seule sa fille, comme le suggère l’expression « elle avait passé plusieurs années sans revenir à la cour » et « pendant cette absence », ce qui traduit également un certain sacrifice d’elle-même. Elle consacre alors toute son énergie à l’éducation complète de sa fille comme l’indique les lignes 6 , 8/9 et 10 « elle avait donné ses soins à l’éducation de sa fille », « mais elle ne travailla pas seulement à cultiver » et « elle songea aussi à » qui sous-entend un travail long, pointu et rigoureux mais qui montre aussi une certaine originalité de l’implication de Madame de Chartres, puisque cette pratique n’est pas vraiment courante à cette époque. Elle est également présentée comme une femme dotée d’un tas de qualités morales, c’est une femme « dont le bien, la vertu et le mérite étaient extraordinaires ». Dans cette expression, le rythme ternaire tout comme l’adjectif hyperbolique « extraordinaire » font référence à l’éloge dans la littérature. De plus, cette femme est très fière des qualités exceptionnelles qu’elle a transmise à sa fille comme le démontre l’emploi de l’expression hyperbolique « extrêmement glorieuse ». Ce portrait semble donc mettre en valeur les qualités morales de Mme de Chartres, alors présentée comme irréprochable et méritante, et semble expliquer la raison pour laquelle Mlle de Chartres est à son tour pleines de qualités.

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