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 C’est du roman ! 

Dissertation :  C’est du roman ! . Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Novembre 2017  •  Dissertation  •  1 378 Mots (6 Pages)  •  1 098 Vues

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Dans la vie courante, l’expression « C’est du roman ! » signifie « Cela n’a rien de réel ! » et celui dont on dit « c’est un vrai personnage de roman » est un être à part, original, que l’on ne rencontre pas dans la vie de tous les jours. Mais dans la Préface de Pierre et Jean, Maupassant distingue plusieurs types de romanciers : certains transforment la vérité « pour en tirer une aventure exceptionnelle » et mettent en scène des héros extraordinaires, d’autres font de leurs créations des êtres du quotidien et évitent « tout enchaînement d’événements qui paraîtrait exceptionnel ». [Problématique] Existe-t-il un modèle-type de personnage romanesque ? [Annonce du plan] Certes, le héros – au sens premier de « surhomme » –, peut fasciner le lecteur [I] ; cependant, pour un romancier, peindre des personnages ordinaires présente aussi un intérêt [II]. Mais, faut-il choisir entre ces deux extrêmes ? La tâche artistique du romancier n’est-elle pas de rendre le quotidien singulier ? Lorsqu’il peint la banalité, l’écriture ne lui permet-elle pas de la transfigurer en une « destinée singulière », selon les mots de Sade [III] ?

I. Intérêts du personnage de roman « admirable »

1. L’univers romanesque est extraordinaire

Héritier de l’épopée, aux héros exceptionnels (Odyssée, Iliade, romans de chevalerie), le roman présente des univers différents du nôtre, souvent hors normes. [Exemples] Rabelais, Gargantua (univers de géants), J. Verne, Voyage au centre de la terre (monde inconnu).

Univers où se produisent des événements extraordinaires. [Exemples] évasions de Fabrice (Stendhal, La Chartreuse de Parme) ou d’Edmond Dantès (A. Dumas, Le Comte de Monte Cristo) ; défense du fort Le Cor par Éomer et Boromir (Tolkien, Le Seigneur des anneaux).

2. Ce contexte implique des personnages « admirables »

Certains personnages se démarquent de l’humanité commune. Ils ont un physique extraordinaire. [Exemple] La Princesse de Clèves, lorsque Mme de La Fayette fait le portrait du duc de Nemours, un « prince » de la cour d’Henri II, elle le présente comme « un chef d’œuvre de la nature, […] l’homme du monde le mieux fait et le plus beau ». L’emploi des superlatifs élogieux, intensifiés par la précision « du monde », la métaphore hyperbolique « chef d’œuvre », empruntée à la peinture, font imaginer au lecteur un héros « singulier » qui ne peut « être limité et dont la beauté dépasse les êtres ordinaires ».

D’autres personnages sont exceptionnels par leurs qualités intellectuelles ou morales. [Exemples] Jean Valjean dans Les Misérables (honnêteté, dévouement, courage, bonté) ; Kyo dans La Condition humaine de Malraux (courage et dévouement) ; le commissaire Maigret chez Simenon (intégrité morale, intelligence et perspicacité).

Mais rien n’empêche de se passionner pour un personnage que l’on désapprouve moralement. [Exemple] Ainsi, dans Le Père Goriot de Balzac, ­Vautrin, ancien forçat, dans le long discours où il met alors en œuvre une redoutable stratégie de persuasion, apprend au jeune Rastignac, son « élève », les moyens de « parvenir » dans la société parisienne et lui suggère d’être complice d’un meurtre. Son absence totale de conscience morale, son assurance et ses qualités d’orateur, qui fascinent Rastignac, font de ce personnage un tentateur, un diable incarné, qui force l’admiration. 

3. Les personnages admirables fascinent, servent de modèles… ou d’anti-modèles

Le personnage admirable a une vie plus intense et donne lieu à une intrigue captivante ; il répond à notre besoin d’idéal, d’évasion vers un monde où tout est possible .

Il sert de modèle, permet d’explorer les limites de l’humain, de donner une image de la perfection, de provoquer l’envie de l’imiter. La princesse de Clèves chez Mme de Lafayette (l’héroïsme de la passion en lutte avec le sens du devoir), Kyo dans La Condition humaine de Malraux.

À l’inverse, un personnage admirable dans le mal, à travers qui sont peintes des passions absolues, dévastatrices, peut servir d’anti-modèle .

S’il se laisse emporter par ces personnages extraordinaires, le lecteur trouve aussi de l’intérêt à la peinture d’une humanité plus commune.

II. Intérêts du personnage ordinaire : la peinture réaliste de l’humanité commune

Pour Simenon : « Un personnage de roman, c’est n’importe qui dans la rue ».

1. Il favorise l’illusion de réalité et l’identification

Le personnage

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