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Baudelaire Alchimie

Dissertation : Baudelaire Alchimie. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  30 Mai 2022  •  Dissertation  •  1 362 Mots (6 Pages)  •  656 Vues

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Au Moyen Âge se développe l'alchimie, une science occulte dont le but était de transformer le plomb, métal vil, en or, métal noble. En 1857, Charles Baudelaire assimile la quête du poète à celle de l'alchimiste. S'appropriant cette science qu'est l'alchimie pour l'appliquer à son œuvre Les Fleurs Du Mal, le poète transforme la boue, assimilée à la laideur de de qui nous entoure, en or, synonyme de toute la splendeur du monde, le tout grâce à la magie du langage.

Nous nous demanderons donc si le recueil Les Fleurs Du Mal réalise pleinement cette quête qu'est l'alchimie poétique.

Nous verrons dans un premier temps comment le poète se sert de l'alchimie pour transformer la boue en or, puis dans un deuxième temps nous étudierons au contraire sa faculté à métamorphoser l'or en boue et nous montrerons dans une dernière partie comment la boue et l'or se complètent.

Premièrement, Baudelaire se revendique comme une alchimiste normal qui transformerait la boue en or par la magie du langage. Cette prétention est exprimée dès l'épilogue ou il dit : « tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or ». Ici le poète se décrit comme l'alchimiste de la littérature qui parviendrait, grâce à son vocabulaire et à sa maîtrise des mots à découvrir une certaine beauté dans la laideur. Cette alchimie se fait sentir par exemple dans le poème « une charogne » ou Baudelaire utilise le champ lexical de la magnificence pour décrire le corps sans vie devant lequel un couple se trouve « le ciel regardait la carcasse superbe comme une fleur s'épanouir ». Nous remarquons ici que la technique de Baudelaire pour rendre cette scène sublime n'est pas de dénicher la beauté cachée de la charogne mais bien de la décrire et de la rendre magnifique grâce au vocabulaire et aux figures de style choisies, la « carcasse » ici comparée à une fleur s'épanouissant donne l'image de la naissance, du début de la vie d'une chose belle comme une fleur alors que l'on parle ici d'une charogne en décomposition, ce qui est tout le contraire de l'image que Baudelaire veut donner.

Mais Baudelaire peut très bien utiliser d'autres manières pour transformer la boue en or. En effet, à l'image de Swedenborg, le poète est persuadé que des correspondances sont dissimulées dans le monde banal que nous connaissons et qu'en faisant le lien entre tous ces signes cachés, il serait possible d'atteindre un monde « supérieur » de spiritualité. Dans le poème « Correspondance », l'auteur transcende le monde banal dans lequel nous vivons et dans lequel des signes sont cachés. Lorsque l'auteur dit : « L'Homme y passe à travers des forêts de symboles », il compare le monde à une forêt de signes mais évoque aussi le fait que la plupart des gens passent dans cette forêt sans en déceler les correspondances. Baudelaire, en tant qu'alchimiste nous révèle le monde majestueux grâce à la synesthésie des sens nous permettant d'atteindre l'extase sensorielle « {les parfums} Qui chantent les transports de l'esprit et des sens. » Le but ici de notre poète alchimiste est le même que dans Une charogne c'est à dire de rendre le répugnant ou le banal magnifique, mais le procédé est différent, dans le cas précédent, l'auteur se contentais de décrire la charogne de façon méliorative, alors qu'ici il déniche et met en évidence grâce aux sens la beauté inestimée du monde.

Après avoir vu comment Baudelaire, en tant que parfait alchimiste transformait la boue en or, nous verrons comment, au contraire, il est capable de transmuter l'or en boue.

Tout d'abord, tout comme pour l'alchimiste transmutant le laid en beau, Baudelaire s'annonce ici aussi comme un alchimiste mais inversé dans le poème Alchimie de la douleur où il dit : « Tu me rends l’égal de Midas, le plus triste des alchimistes ; par toi je change l’or en fer et le paradis en enfer ». Ici, le fait que l'auteur se décrive comme l'égal de Midas est annonceur d'un triste devenir pour lui car son parcours est finalement similaire à celui du roi mythique, l'un transmute la boue en or et l'autre transforme ce qu'il touche en or ; ce qui peut paraître comme une bénédiction se révèle finalement être un cadeau empoisonné autant pour Midas que pour Baudelaire. Peut être que la ta tristesse exprimée par le poète n'est que le devenir de n'importe quel alchimiste, à l'image de Midas, Baudelaire est finalement rattrapé par la réalité et se retrouve victime de son propre don.

Saisi par une puissante mélancolie, l'auteur est

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