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Bac de Français: commentaire "Les voiles"

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Par   •  2 Avril 2018  •  Commentaire de texte  •  3 560 Mots (15 Pages)  •  5 656 Vues

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BAC DE FRANÇAIS
Objet d’étude : écriture poétique et quête du sens du Moyen-âge à nos jours

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Remarques:

Question de corpus :

        Nous sommes en présence de trois œuvres poétiques ayant pour thème commun la mer. Ces trois œuvres sont « Les Voiles » d’Alphonse Lamartine, publiée dans le recueil Œuvre posthume, « Déjà ! » de Charles Baudelaire ; publiée dans son recueil Le Spleen de Paris, ainsi que « Clair de Lune » de Blaise Cendrars, publiée dans son recueil Feuilles de routes.

        On remarque que ces œuvres sont relativement proches en terme de dates d’écriture, vu que « Les Voiles » (publiée en 1873) et « Déjà ! »(publiée en 1969) n’ont été publiées qu’à quelque années d’écart . Ces deux œuvres et leurs auteurs s’inscrivent dans le même mouvement littéraire, celui du symbolisme, dont Baudelaire est un illustre représentant. « Clair de Lune », bien qu’appartenant au XXéme siècle ne paraît que 50 ans après et appartient à la période de la Poésie Nouvelle.

        Malgré leurs proximité temporelles, ces trois œuvres présentent une vision très différente mais toutefois complémentaire de la mer. On peut donc se demander quel est le message que ces auteurs ont voulu exprimer au travers de cette évocation.

        Nous allons donc tout d’abord étudier la vision de moyen d’évasion, de rêve, et l’invitation au voyage que la mer a pour ces auteurs. Puis nous nous pencherons sur l’évocation des sentiments qui découle de ceux envers la mer, créant un lien entre les deux.

        La mer est source de rêves et de questionnements, tous ces textes l’expriment mais d’une manière différente et personnelle à chaque auteur.

        Dans « Clair de Lune », on remarque que le terme de « rêve » est employé trois fois, aux vers 6,7 et 11 pour qualifier la « jeune Argentine » (v.5). Cette rêverie n’est donc pas attribuée au poète, contrairement aux autres poèmes du corpus. Le poète est représenté par son attribut : la machine à écrire et utilise le pronom personnel « je ». Lui, écrit sur sa « machine à écrire » (v.12) et interrompt le rêve en « l’empêch[ant] de mener son rêve jusqu’au bout » (v.12). L’évocation du rêve passe également par la position du personnage, « accoudée au bastingage » (v.5). Cette position suggère implicitement que le personnage regarde au loin, vers l’horizon, perdue dans ses pensées. Suite au rêve jaillit au vers 12 la machine à écrire qui, appartenant au monde du concret, s’oppose au rêve et le chasse comme dit au vers 15 par l’expression «M’empêche de rêver» . Cette machine à écrire amène alors l’idée, qui est la concrétisation du rêve.

        Dans ce poème (contrairement aux autre), la mer n’est pas mentionnée directement mais indirectement car ses effets se font sentir aux vers un à quatre avec l’utilisation d’épizeuxes « On tangue on tangue » (v.1) et « La lune, la lune » (v.2) ainsi que la personnification du mât qui « désigne du doigt » (v.4) qui permettent de donner un effet e rythme lent et circulaire, introduisant le rêve. La mer est également mentionnée par son champ lexical : « bastingage » (v.5), « bâbord » « tribord » (v.15).

        

        Alors que dans « Les Voiles », la mer, ou plus particulièrement « les mers » (v.2) correspondent au rêve de jeunesse du poème comme dit par l’expression ; « Quand j’étais jeune » (v.1). ici encore, on retrouve un abandon du réel et du concret au profit de la mer, puisque « les voiles » (v.3), synecdoque permettant de désigner les bateaux et donc par extension la mer, sont décrite comme « emportant ma pensée ».

        Le terme de rêve est également mentionné, au vers 4, et décrits comme « flottant sur les flots amers (une potentielle référence à « l’Albatros » de Baudelaire, avec ses « gouffres amers » (v.4 aussi)). Ici le personnage veut prendre la mer (ou du moins voulait), contrairement à « Clair de Lune » où le personnage est en mer et rêve de la terre, mais également en opposition avec les personnages de « Déjà ! » qui rêvent de la terre. Pourtant à la fin de « Les Voiles », on retrouve la douleur du à l’écueil qui « brisa » le poète, ce qui rejoint le texte de Baudelaire auquel la terre manquera lors de la ‘‘séparation’’.

        En plus d’amener le rêve au poète, la mer lui inspire de l’amour, et éveille en lui ses sentiments enfouis.

        Dans « Déjà ! », la mer est qualifiée successivement comme « Monstrueusement séduisante » (v.24), avec une oxymore mettant en relief l’ambiguïté des sentiments du poète. Elle est également qualifiée d’une « extrême simplicité » (v.25) et d’une « infinie variété » (v.24), mais également d’« incomparable beauté » (v.28), et c’est le fait de quitter la mer qui pousse le poète à éprouver une peine qu’il exprime grâce à la comparaison « semblable à un prêtre à qui on arracherais sa divinité » ainsi qu’en utilisant le vocabulaire de la tristesse « triste, incroyablement triste », « amertume ». C’est cette déchirante qui fait pousser au poète ce cri « Déjà ! » qui donne le titre du poème.

        Dans  « Les Voiles », le poète est également déchiré par la mer, mais pas pour la même raison. Il mentionne tout d’abord son amour pour la mer avec la présence du mot « amour », et de l’expression « J’aime encore ces mers autrefois tant aimées » qui met en valeur l’amour qu’il porte pour la mer.

        Il rappelle son désir d’enfant de partir sur la mer ; il dit qu’il « enviai[t] chaque nef » (v.9) et voulait lui aussi « aspirer au rivage inconnu » (v.10).

        Dans les deux derniers paragraphes, il parle de son point de vu actuel au moment ou il écrit, et ce après avoir voyagé. Il oppose les « champ de rêve » (v.14) de sa jeunesse au « champs de mort » (v.15) de sa vision actuelle. Tout en précisant que ses ailes , donc des parties de lui même, sont « semées » (v.15) partout. Il conclut le poème sur une métaphore disant qu’il reste avec la mer où qu’il aille « chacun de ces flots roule un peu dans mon cœur » (v.20). nous pouvons donc voir que lui, comme Baudelaire, se sent un peu arraché à la mer ; « ce bord surgit funeste »  mais qu’il en conserve une part en lui. Par contre les vers 17 à 19, présentent tous ses malheurs liés à la mer ; « éueil me brisa/ bord surgi funeste/ fortune sombra/ foudre[…]tomba » (v.17-19)

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