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Andromaque, Racine

Analyse sectorielle : Andromaque, Racine. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  7 Mars 2019  •  Analyse sectorielle  •  1 398 Mots (6 Pages)  •  586 Vues

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Acte III, scène 2

Notes

- Vers 806 : «hymen» : «mariage».

- Vers 810 : «l’» : Le pronom personnel neutre annonçait souvent, au XVIIe siècle, une proposition subordonnée qui allait suivre.

- Vers 811 : «flamme» : Mot du vocabulaire précieux qui désigne la passion amoureuse.

- Vers 812 : «je l’allais quitter» : Autre antéposition du pronom personnel complément.

- Vers 815 : «mes yeux» : «le pouvoir de mes yeux».

- Vers 818 : «sans doute» : «sans aucun doute».

- Vers 819 : «ma foi» : «assurance donnée d’être fidèle à sa parole.»

- Vers 822 : «la gloire» : «réputation», «honneur». C’est un des mots-clés de la psychologie cornélienne.

        «on» : L'impersonnel range Hermione dans une catégorie, et lui interdit toute initiative personnelle. La multiplication des syllabes longues («oi», «ou»,  «on», «ou», «ai») donne I'illusion d'une mélancolie qu'elle n'éprouve d'ailleurs pas, mais qu'elle juge utile de faire paraître.

- Vers 824 : «je relâchais» :  «Je me relâchais» ; I'emploi des verbes réfléchis n'était pas encore fixé au XVIIe siècle.

- Vers 829 : «la fortune» : «La fatalité». Oreste ne doit jamais laisser oublier qu'il est le jouet du «fatum».

Intérêt de l’action

La scène se déroule ainsi :

1. L’étonnement d’Hermione à l’annonce de la décision de Pyrrhus (vers 805-815).

2. La soumission des deux personnages (vers 816-832).

Intérêt psychologique

Les deux personnages dissimulent leurs véritables sentiments, disent toujours le contraire de ce qu’ils pensent.

De la part d’Oreste, on pourrait attendre à un courroux plus véhément. Il a la prudence de reprendre un ton froidement courtois, quand il sent qu'il va se laisser emporter (vers 825). Et il a conscience qu’une véritable obsession de la fatalité pèse sur lui (vers 829). Il est trahi par cette femme qui semble prête à le suivre. Il ne se fait pas d’illusion sur le véritable état de son âme. Mais ayant, lui aussi, sa dignité, il ne veut pas lui donner la joie de le voir souffrir. Et, maintenant, quelle qu’elle soit, il est décidé à l’enlever et à la contraindre à souffrir à ses côtés. Cette assurance de la vengeance le satisfait momentanément, et explique qu’il tienne des propos aussi modérés : il ne veut pas laisser apparaître sa détermination.

Hermione, se croyant triomphatrice assurée, affronte son soupirant. Si elle s’était montrée précédemment, alors qu’elle avait le cœur plein de rage, incapable de duplicité et de diplomatie, maintenant, satisfaite dans ses plus chères aspirations, elle peut maîtriser sa sensibilité. Aussi élude-t-elle les questions embarrassantes que lui pose Oreste. Comme la cruauté domine toujours chez elle (vers 807-808), elle est déçue de ne pas l’avoir vu souffrir suffisamment, veut se régaler de sa fureur impuissante et douloureuse. Elle cherche à la provoquer. Il éclate en effet, la traite de «cruelle» (vers 825) ; mais il se contrôle aussitôt, et elle est bien déçue : elle «attendai[t]» mieux qu’«un courroux si modeste » (vers 833). Et, princesse, elle conserve le souci de sa dignité (vers 812). Une intuitive finesse lui permet de prévenir les objections possibles d'Oreste (vers 821). Elle n’ose d’abord reconnaître son véritable désir, et feint de ne voir, comme cause de ce revirement, que la versatilité de Pyrrhus. Elle n’ose avouer qu’elle l’aime, et se justifie en alléguant la «gloire d’obéir», le sens du «devoir», mots qui sonnent étrangement dans la bouche de celle qui se montrait prête, il y a peu de temps, à bafouer ces mêmes

Intérêt littéraire

Le texte d’’’Andromaque’’ montre des qualités qu’on peut essayer de déterminer en examinant successivement le lexique, la syntaxe, les styles, la versification.

Le lexique :

On y distingue des mots de la langue du XVIIe siècle dont voici un relevé :

- «abord» (vers 1276) : «introduction d’une personne auprès d’une autre», «arrivée».

- «achever» (vers 715) : «rendre complet».

- «admirer» (vers 1130) : «s’étonner de» (sens étymologique [latin «mirari»]).

- «à main forte» (vers 1586) : «à main armée», «en portant des armes».

- «amant» (vers 116, 126, 142) : «personne qui aime sans être nécessairement payée de retour», «soupirant» ou «prétendant agréé».

- «amour» qui pouvait être féminin (vers 462).

- «appareil» (vers 1639) : «ensemble d’éléments préparés pour obtenir un résultat».

- «ardente» (vers 1337) : «brûlante», «en flammes».

- «arrêt de mon courroux» (vers 1407) : «décision que m’a inspirée ma colère».

- «cependant» (vers 570, 1214) : «pendant ce temps» (sens étymologique).

- «charme» (vers 31, 254, 673) : «sortilège», «enchantement magique».

- «coeur» (vers 298, 787, 1239, 1411) : «courage».

- «conduite» (vers 1253) : «direction» (sens étymologique).

- «content» (vers 1620) : «contenant tout ce qu’il peut contenir».

- «coup» (vers 801, 836) : «action mauvaise, ou tout au moins action hardie».

- «courage» (vers 1497) : «coeur».

- «couronner» (vers 1165) : «mettre le comble à».

- «démons» (vers 1636) : «divinités», «esprits», «génies».

- «déplaisir» (vers 81) : «désespoir», «tristesse profonde», «angoisse».

- «devant que» (vers 1429) : «avant que» ; c’était déjà presque un archaïsme à l’époque de Racine.

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