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Analyse, scène 3, acte II, Ruy Blas

Fiche de lecture : Analyse, scène 3, acte II, Ruy Blas. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  27 Mai 2017  •  Fiche de lecture  •  1 339 Mots (6 Pages)  •  6 195 Vues

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Scène 3, acte II, Ruy Blas, Victor Hugo

Introduction :

Avec Ruy Blas, Victor Hugo signe une de ses plus grandes réussites dans le nouveau genre qu'il a activement contribué à créer : le drame romantique*. Huit ans auparavant, il avait écrit Hernani (1830) qui avait donné lieu à une célèbre "bataille" et qui avait valu au nouveau genre du drame romantique d'avoir une véritable existence. Ruy Bas met en scène au XVII è siècle, la vengeance de Don Salluste, un grand d'Espagne, contre la reine Dona Maria de Neubourg, responsable de sa disgrâce. Don Salluste a en effet l'intention d'utiliser Ruy Blas, son valet amoureux de la Reine, pour compromettre celle-ci. Dans la scène étudiée un jeu de coïncidence donne lieu à la rencontre entre la Reine et Ruy Blas devant l’ensemble de la Cour.

Lecture du texte

Problématique et annonce de plan : 

Cette scene est donc placée sous le signe de la rencontre amoureuse, mais contrairement aux apparences, cet extrait revêt également une portée satirique. Par conséquent il me parait très important de nous demander en quoi la rencontre amoureuse entre Ruy Blas et la Reine fait se mêler satire et émotion. Aussi évoquerons-nous dans une première partie le caractère satirique de la scène (I), puis, dans un second, son caractère émotionnel (II).

Autres problématiques possibles : 

⚫ Quelle est la portée de cette scène et son rôle dans la pièce ?

I) Une scène d’une grande portée satirique

A- La représentation d’un pouvoir décadent

La décadence du pouvoir politique que cherche à dénoncer Hugo passe, tout d’abord, par la cruelle absence du roi en son château. Cette absence est appuyée de différentes façons.

Tout d’abord, Hugo semble métaphoriser et se moquer de l’absence du roi en mentionnant un « portait en pied du roi Charles II » dans la didascalie initiale. Puis la brièveté de la lettre « Madame, il fait grand vent et j’ai tué six loups » qui plus est dictée renforce l’absentéisme du roi. De surcroît, Charles II, au lieu de s’occuper des affaires du royaume, se consacre exclusivement au loisir qu’est la chasse.

Il convient de préciser que la représentation d’un roi absent n’est pas sans explication : Victor Hugo cherche, ici, à dénoncer le principe de la monarchie héréditaire. Par son absence le roi ne peut, en effet,  assurer la descendance. La dimension historique du drame romantique prend alors une signification particulière, puisque la guerre dite de « Succession d’Espagne », terrible guerre civile et européenne, trouve son origine dans l’absence de descendance au trône.

B- L’image d’une cour sclérosée

La paralysie de la cour se traduit, tout d’abord, par le strict respect de l’étiquette et des rituels royaux. Cela apparait de la didascalie initiale avec la mention de « deux pages » qui « viennent s’agenouiller devant la reine ». La précision ridicule « à quelques pas de distance » accentue le caractère satirique de la scene. Cela se poursuit avec le respect scrupuleux du protocole : la reine ne peut lire elle-même le mot qui lui destine le roi : « L'usage, il faut que je le dise, / Veut que ce soit d'abord moi qui l'ouvre et la lise.» A noter qu’Hugo ironise la nécessité de respecter le protocole avec les tournures impersonnelles « il faut que » « veut que ». Et, cela apparait, enfin, avec les propos faussement pompeux de la duchesse d’Albuquerque : « Si sa majesté veut ?... ».

Ensuite, le caractère conventionnel est marqué par l’absence de sentiment à la cour. Le contenu et le commentaire de la lettre confirme cette froideur inhumaine : « Que faut-il donc de plus ? Notre roi chasse ; en route il écrit ce qu'il tue avec le temps qu'il fait. C'est fort bien. » L'écriture doit être efficace, fidèle aux événements.

L’engourdissement de la cour que cherche à dénoncer Hugo, passe, enfin, par l’âge avancé de ses membres. La didascalie initiale de l’acte nous informe qu’outre la Reine et Casilda, tous semblent âgés. On dit de la duchesse qu’elle est une « vieille femme en noir », on nous mentionne des « duègnes » ou encore Don Guritan « moustaches grises », « cinquante-ans environ ».

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