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Analyse linéaire l'aveu de La Princesse de Clèves

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Par   •  16 Janvier 2022  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 734 Mots (7 Pages)  •  1 512 Vues

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Étude linéaire 7 – L’aveu

        Madame de Lafayette est une femme de lettre importante du XVIIème siècle. Elle fait son entrée à la Cour de Louis XIV vers ses 20 ans. C’est dans les salons littéraires qu’elle jouera un grand rôle et trouvera l’inspiration pour ses œuvres. Elle fréquente les cercles jansénistes et précieux, leur influence se retrouvera dans ses œuvres. La Princesse de Clèves, publié anonymement en 1678, est, pour l’époque une nouvelle par sa courte taille, mais pour nous, un roman. Dans ce roman, Madame de Lafayette compte l’histoire de Mlle de Chartres dans la Cour d’Henri II, très inspirée de celle de Louis XIV. Dans la première partie de ce roman, qui en comporte 4, Mlle de Chartres épouse le prince de Clèves, mais, peu après, elle fait la rencontre du duc de Nemours ce qui mènera à une passion réciproque, responsable de l’évolution de ce personnage. Après cette rencontre elle deviendra moins passive, moins vide, plus vivante. Cependant, rongée par la culpabilité de trahir son mari et de ne plus être vertueuse, elle fuira à la campagne, officiellement pour se reposer mais en réalité pour s’éloigner du du de Nemours. La scène de l’aveu, passage étudié, est l’une des plus importante du roman, Madame de Lafayette a voulu rendre cette scène la plus vraisemblable possible. Il y a même une enquête du journal le Mercure Galant sur l’aveu pour savoir si il paraît vraisemblable aux lecteurs. C’est à ce moment que la princesse de Clèves avouera à son mari qu’elle en aime un autre. Cette scène se fait en présence d’un témoin caché, le duc de Nemours. En quoi la Princesse de Clèves apparaît comme un personnage héroïque dans cette scène ? Cette scène est construite comme les tirades d’une tragédie classique. Tout d’abord nous étudierons la partie de l’aveu de la princesse de Clèves dans le premier paragraphe, de « Eh bien, monsieur » à « encore si vous pouvez » ; puis, nous analyserons la réaction de son mari dans le deuxième paragraphe, de « ayez pitié de moi » à « ait donné à son   mari » à la fin du passage.

        La première partie débute par la mise en scène de l’aveu. Cette scène est au discours direct, ce sont les personnages qui s’expriment directement sans passer par le biais d’un narrateur, l’auteur laisse entendre les paroles mêmes de la princesse. La première phrase commence par l’interjonction «  eh bien ! »  qui annonce l’aveu et renforce l’intensité dramatique de la scène. La Princesse de Clèves adopte une posture suppliante comme nous l’informe « en se jetant à ses genoux ». Elle se met à la merci de son mari et suscite la compassion, et restera dans cette position pendant tout le passage. Cela peut nous faire penser aux didascalies de tragédie comme dans Phèdre de Racine.. Le caractère singulier de cet aveu est mis en valeur par le style hyperbolique et la négation totale « que l’on n’a jamais fait ». Madame de Clèves fait cet aveu car sa mère lui a inculqué une morale de transparence, à l’inverse de la Cour qui pratique la dissimulation. Elle ne se sent coupable de rien, d’après elle, elle n’est qu’innocence. Elle répond d’abord à son mari qui lui a fait le reproche de s’éloigner de la Cour au lieu d’y jouer son rôle. La princesse, de par son éducation, n’est pas un être d’intrigues contrairement aux autres courtisans. Elle utilise d’abord un terme vague « raisons », sans l’expliquer Puis elle utilise un terme fort (« périls »), qui appartient au champ lexical du malheur ce qui renforce le tragique et évoque les dangers de l’amour. La Princesse de Clèves maîtrise son aveu comme elle essaye de maîtriser sa vie. Elle généralise, par le pluriel indéfini « les personnes », revoyant à sa jeunesse « mon âge », donc son inexpérience qui la conduit à rechercher de l’aide auprès de son mari. Le style hyperbolique qu’elle utilise la distingue encore du reste de la Cour,      « nulle marque de faiblesse », tout comme les hypothèses qu’elle fait, « si », pour éviter les             « périls », à savoir la fuite, l’exil à Coulommiers, sa mère qui avait un rôle d’éducatrice pour elle, ayant disparu. La proposition concessive « quelque dangereux que soit le parti que je prends » prouve sa conscience des risques qu’elle prend et le respect, et non l’amour, qu’elle voue à son mari (« digne d’être à vous »). On pourrait se demander si la Princesse de Clèves a vraiment conscience du mal qu’elle inflige à son mari. Là encore on retrouve le style hyperbolique de la princesse :         « mille pardons ». Elle lui avoue ce qu’elle éprouve pour un autre dans une périphrase sur le mode de l’hypothèse : « si j’ai des sentiments qui vous déplaisent », suivi d’une litote censée le rassurer   « je ne vous déplairai jamais par mes actions », ce qu’on comprend comme « je ne vous tromperai pas ? ». Cet aveu respecte une forme de bienséance. Dans la phrase suivant, elle emploie les termes « amitié » et « estime » qui ne sont pas du vocabulaire de l’amour, le prince de Clèves l’entend bien. L’impératif « songez » utilisé ici est une invitation à se mettre à sa place, et les superlatifs       « plus d’amitié et plus d’estime » sont censés valoriser son comportement par rapport à celui des autres  (« on »). elle utilise aussi l’impératif comme une prière à la phrase suivante « conduisez- moi ». La princesse de Clèves implore son mari qui doit se substituer à sa mère pour la guider dans la vertu. Elle veut prendre conseil et sauvegarde auprès de son mari. C’est ce qu’on nomme « appel cornélien ». Elle pensait qu’il pourrait faire abstraction de ses sentiments personnels cependant le résultat obtenu est tout autre.

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