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Analyse linéaire "l'Albatros" de Baudelaire

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Par   •  16 Avril 2020  •  Commentaire de texte  •  2 715 Mots (11 Pages)  •  9 389 Vues

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Analyse linéaire

Texte 1

« L'Albatros »,         

        

                        Baudelaire

INTRODUCTION

Présentation de l'auteur

Charles Baudelaire (1821-1867) est un écrivain français du XIXème siècle. Ses recueils (Les Fleurs du Mal, 1857 ; Petits poèmes en prose, 1869) et son œuvre critique (l’Art romantique, 1868) sont à la source de la sensibilité moderne. Au cœur des débats sur la fonction de la littérature de son époque, Baudelaire détache la poésie de la morale, la proclame tout entière destinée au Beau et non à la Vérité. Comme le suggère le titre de son recueil Les Fleurs du Mal, il a tenté de tisser des liens entre le mal et la beauté, le bonheur fugitif et l’idéal inaccessible.

Présentation de l’œuvre

Le recueil Les Fleurs du Mal (1857) englobe la quasi-totalité de la production de Baudelaire de 1840 jusqu'à sa mort en 1867. Baudelaire y exprime sa réflexion esthétique, son refus de l’utilitarisme et y définit la fonction du poète « déchiffreur » de symboles. Le recueil scandalise la société conformiste et soucieuse de respectabilité. Baudelaire subit un procès retentissant pour « offense à la morale et aux bonnes mœurs ». Le jugement le condamne à une forte amende et il entraîne la censure de six poèmes jugée immoraux.

Présentation du poème

«  L’albatros », le poème CIV de la section « Spleen et Idéal », composé de quatre quatrains, est un poème qui aurait été inspiré à Baudelaire lors de son voyage en mer vers l’île Maurice. Le texte évoque une scène de vie en mer au cours de laquelle un albatros, qui s’est posé sur un navire, est capturé par les marins qui en font leur souffre-douleur. Mais la dernière strophe nous invite à une relecture du texte puisqu’elle explicite une analogie entre l’oiseau et le poète.

Lecture

Les mouvements du texte

v. 1 à 4         : L'albatros dans l'azur

v. 5 à 8                : L'albatros sur le sol

v. 9 à 12        : Les moqueries des marins

v. 13 à 16        : La parabole du poète oiseau

Problématique

A travers la figure de l’Albatros, quelle place le poète entretient-il avec sa société ?

Le titre et la signification de l’œuvre 

Le titre « L’Albatros » se remarque par son article défini « L’ » qui nous indique un oiseau, certes, mais un oiseau bien identifié dans l’esprit du poète. Le poème est basé sur un principe de comparaison : l’oiseau est le poète, le poète est l’oiseau. Par cette métaphore filée, une lecture des strophes semble évidente :

- Les trois premières strophes comparent l’oiseau à un « roi » déchu ;

- La quatrième strophe creuse la symbolique du poète. La vie de l’albatros se transforme, par l’alchimie poétique, en miroir de l’existence du poète.

Le poème fonctionne donc sur un principe de réinterprétation, après avoir découvert l’enjeu à la quatrième strophe. L’albatros devient le poète, les marins deviennent le théâtre de la vie du poète.

La métaphore filée : la métaphore est  une figure de style qui consiste à mettre un mot à la place d'un autre par analogie ; la métaphore filée désigne une métaphore que l ' auteur construit sur plusieurs lignes sur un même thème

Le premier mouvement (v. 1 à 4) : L'albatros dans l'azur

« Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent,
indolents1 compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les
gouffres amers. »

La première strophe est constituée d'une seule phrase ample pour présenter l'oiseau en vol dans la première strophe. Le récit que contient le poème est marqué par la répétition : dès le premier mot, l'adverbe « souvent », suivi du présent d'habitude (v. 2 : « prennent »), donne à la narration une allure de vérité générale.

L'albatros est désigné par des périphrases (v. 2 : « vastes oiseaux des mers » ; v. 3 : « indolents compagnons de voyage ») qui ont toutes une valeur emphatique :  c'est tout l'aspect majestueux et souverain qui est déployé. L’importance accordée à cet oiseau se lit dans la place que tiennent les périphrases : la première  (« vastes oiseaux des mers ») occupe tout le second hémistiche du vers 2, la seconde (« indolents compagnons de voyage ») neuf syllabes du vers 3.  L’épithète « vastes » souligne certes l’envergure exceptionnelle de cet oiseau mais, par hypallage (oiseau des vastes mers) elle peut aussi suggérer sa symbiose avec l’immensité des espaces qu’il parcourt.

Un enjambement : quand la phrase ne s’arrête pas à la fin du vers, mais déborde jusqu’à la césure ou à la fin du vers suivant.

Une hypallage : c'est une figure qui consiste à attribuer à certains mots d’une phrase ce qui convient logiquement à d’autres mots de la même phrase. Le déplacement opéré par l’hypallage concerne surtout les adjectifs.


L'expression du vers 3 :
« indolents compagnons de voyage », qui connote le calme et la complicité de l'oiseau, met en évidence l'injustice du sort que lui réservent « les hommes d'équipage ». Premiers cités, les marins sont peu décrits, l’accent est mis sur une communauté (v. 1 : « les hommes d’équipage »). L’action, mise en valeur par l’enjambement, prend un caractère subit et brutal. Le motif de cette capture, « pour s’amuser », témoigne de la cruauté des marins qui s’exerce fréquemment, ce que rappelle l’adverbe « souvent ».

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