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Analyse "A New York"

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Par   •  12 Février 2021  •  Analyse sectorielle  •  1 905 Mots (8 Pages)  •  434 Vues

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C’est l’heure pure où dans les rues, Dieu fait germer la vie d’avant mémoire

Retour de la vie créée par Dieu. Renaissance dans un nouveau Paradis terrestre (Éden). « pure » => innocence non corrompue. « germer la vie » =métaphore traditionnelle. « avant mémoire » retour à une humanité des origines, bibliquement, c’est une référence à nouveau à l’Éden. On note que c’est une vie qui recouvre les rues, les mêmes rues que dans la partie I. La nature reprend ses droits, l’humanité est là, bien là. Analyse de URBANIK- RISIK :

- Le végétal, pour Senghor est apaisement.

- On le verra davantage ensuite, la fleur est également associée à la femme et peut même parfois être associée à la sensualité

- Il est associé à la pluie fécondante (cf la suite et le thème de l’eau)

- « nostalgie d’un jardin paradisiaque (…) où le vert symbolise le bonheur parfait » - « la plante se fait chair de l’Univers et lien du poète avec celui-ci »

- « le végétal est poétique par excellence car il est présent dans tous les modes de convocation de la beauté, du souvenir, de la vie. Senghor opère un syncrétisme entre la pensée magique et vitaliste du XIXème romantique et la pensée animiste Africaine » (romantique, voire symboliste avec l’esthétique claudélienne)

2

Tous les éléments amphibies rayonnants comme des soleils.

« Eléments amphibie » à la fois terrien et aquatique => l’eau et la plante, la plante elle-même, les hommes et les femmes de Harlem. Présence de l’eau, toujours, partout. Ce n’est pas seulement un symbole de vie, c’est aussi une sorte de matériau commun

3

Harlem Harlem ! voici ce que j’ai vu Harlem Harlem !

Cœur de la partie II ! Et Harlem apostrophé amoureusement, bien plus que New York. « Dire le nom, c’est aimer »

« Voici ce que j’ai vu » est construit sur une emphase avec 2 reprises nominales de Harlem. C’est comme si dans ce vers on disait 6 fois Harlem ! C’est aussi une annonce quasi prophétique encore. La forme de cette phrase donne une rythmique : 4/6/4 et si on parle d’une vision, on a là une musique qui se manifeste définitivement jusqu’à la fin…

4

Une brise verte de blés sourdre des pavés labourés par les

ici par exemple avec une allitération en [R] et un vers qui donne un élan en rejetant les pieds au vers suivant et le Dans qui heurte car il termine une période phrastique et lance dans le vers encore suivant une autre période.

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pieds nus de danseurs Dans

Ce n’est pas un vers mal écrit. C’est bien une volonté d’écriture d’un agrégé de grammaire ! => intérêt rythmique. Le « Dans » se marque fortement ici. C’est un mot davantage là pour le son que pour le sens.

6

Croupes onde de soie et seins de fers de lance, ballets de nénuphars et de masques fabuleux

« Nénuphars » il symbolise le Nouveau monde et est associé comme ici à la féminité charnelle, sensuelle. Fers de lance : expression qui marque ce qu’on met en avant et qui permet d’apporter une victoire, une réussite dans ce qu’on entreprend, c’est l’atout solide, l’arme d’attaque. La sensualité des femme est en première ligne pour cette nouvelle civilisation

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Aux pieds des chevaux de police, les mangues de l’amour rouler des maisons basses.

Des = depuis Métaphore « les mangues de l’amour », parties rondes des femmes. Ces derniers vers sont averbaux et « rouler » est à l’infinitif. Le mouvement est produit par le foisonnement, les éléments disparates qui partent en tout sens, l’évocation de la danse et de pieds et de l’ondulation des croupes. Ce sont des éléments, là encore, dans une poétique claudélienne qui bougent par eux-mêmes : on les dit, on se les représente immédiatement dans un mouvement.

8

Et j’ai vu le long des trottoirs, des ruisseaux de rhum blanc des ruisseaux de lait noir dans le brouillard bleu des cigares.

Vers qui fonctionne en 4 couches. Empilement de liquides=> références à la rivière. 4 symboles, 4 couleurs (gris, blanc, noir, bleu), 4 éléments représentatifs de ce paysage urbain associés pour une image forte à la ligne de lecture simple. Nota on attend lait blanc et possiblement rhum noir => effet d’inversion. Pour autant, il s’agit bien du lait des femmes noires et il existe le rhum noir. Ce système d’empilage avec cette légère torsion forme la sensation de liens étroits, quasi indissociables. Cela crée un système d’identification, base d’une culture. C’est très bas mais il faut se rappeler que les Afro-Américains partent de loin dans le niveau de vie et c’est l’espoir de développer encore la culture.

9

J’ai vu le ciel neiger au soir des fleurs de coton et des ailes de séraphins et des panaches de sorciers.

ce vers évoque nettement d’ailleurs le passé des populations afro-américaines

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Écoute New York ! ô écoute ta voix mâle de cuivre ta voix vibrante de hautbois, l’angoisse bouchée de tes larmes tomber en gros caillots 

Interpellation de New York pour rappeler à sa population qu’il y a un quartier intégré à NY qui vit et qui est à reconnaître. C’est faire reconnaître à NY que Harlem fait partie intégrante de NY et lui faire remarquer que Harlem ne démérite pas (reconnaissance). Les répétitions (mots et sons, comme des rimes intérieures => soulignées) et les groupes de mots font une rythmique intéressante et syncopée.

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de sang

Rejet => fin de phrase musicale. 2 temps marqués. Son de cymbale. C’est dire aussi que ceux qui dansent pleurent du sang. Hyperbole qui rappelle que les larmes ne sont pas seulement une tristesse mais la marque d’une souffrance profonde

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Écoute au loin battre ton cœur nocturne, rythme et sang du tam-tam, tam-tam sang et tam-tam.

Harlem, voix de NY 2 vers plus haut devient cœur et sang de NY. Elle est l’expression et l’organe vital de NY. Elle est le symbole de la vie (cœur). Association de mot bilan de ce qui précède et son rythmé. Sang est à nouveau noté 2 fois et sert nettement à donner un rythme

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New York ! je dis New York, laisse affluer le sang noir dans ton sang

Invitation à mêler noirs et blancs Cf => lutte pour les droits civiques, contre la ségrégation. Cf, le vœu de pardon et de paix totale de SENGHOR. Cf également le positionnement de certaines personnalités comme Armstrong. Affluer => étymologie (fleuve). Les rivières d’Harlem qui se déverseraient dans le reste de NY. Métaphore filée. Symbolique du sang importante  Vie  Métissage opposé à la notion de « pureté des races » (ségrégation), cf le film Mississipi Burning par exemple. Interpellation prophétique, à nouveau, avec injonction. Répétition du mot sang pour que l’on sente bien que les deux sangs sont importants. Appelle à la volonté du sang blanc d’accueillir le noir. Il n’y a pas d’invasion ou d’ennemi. 1 ère moitié du vers en 3x2 mètres (rythmique musicale) : fort fort + faible faible + fort fort

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Qu’il dérouille tes articulations d’acier, comme une huile de vie

Bienfait de la rencontre. Utilisation de la Métaphore pour NY et comparaison pour Harlem, ce qui est proche.

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Qu’il donne à tes ponts la courbe des croupes et la souplesse des lianes.

Voir symbolique de la nature. Il y a tout ici ; la féminité, l’érotisation, les plantes, le mouvement… C’est le don qui fait le mouvement, il y a un élan. La nature répond à l’architecture. On n’est plus en opposition, en contraste (parties I et II), on est en alliance des différences.

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Voici revenir les temps très anciens, l’unité retrouvée la réconciliation du Lion du Taureau et de l’Arbre

L’homme redevient homme au-delà des notions de races. Il n’y a qu’une salle race d’homme (cf Buffon). Référence à l’histoire (préhistoire) de l’humanité qui n’est née que d’un seul foyer. Lion, Taureau, et Arbre représentent tous la force, la puissance, l’autorité. Lion en Afrique, Taureau en Eurasie (+Amériques), l’arbre partout dans le monde. Union de l’animal et du végétal également. 2 univers qui ne sont pas faits pour s’unir mais l’un est au service de l’autre et vice versa. => intérêt à vivre ensemble. Majuscules pour les allégories.

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L’idée liée à l’acte l’oreille au cœur le signe au sens.

Recherche de l’harmonie : ce que je pense , ce que je dis , ce que je suis. Petits parallélismes enchaînés . l’oreille au cœur le signe au sens => parallélisme même dans le rythme. 6 notions qui pouvaient paraître opposées mais qui sont bien plus fortes positionnées ainsi ensemble dans le même vers cela donne un sens à la vie.

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Voilà tes fleuves bruissants de caïmans musqués et de lamantins aux yeux de mirages. Et nul besoin d’inventer les Sirènes.

2 animaux opposés (par exemple un carnivore et un végétarien) et dont le point commun est d’être aquatiques => cf symbolique de l’eau. Comme noirs et blancs dans New York , les deux vivent dans un même univers. Le lamantin représente la découverte des Amériques (mirage), lorsqu’il a été rencontré pour la première fois => vague de suicides sur le navire, l’équipage pensant qu’il s’agissait de sirènes attaquant de nuit => espèce de sirénéen. La sirène existant, nul besoin de l’inventer. La deuxième partie du verbe, averbale => on repousse d’un revers de main, efficacité du verbe, sorte d’ordre à l’infinitif, ordre donné à qui en aurait besoin (cf « interdit de marcher sur la pelouse », « fermer la porte en sortant »). Le merveilleux est réel si on ouvre les yeux et si on le laisse agir : la possibilité d’union noirs – blancs.

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Mais il suffit d’ouvrir les yeux à l’arc-en-ciel d’Avril

Arc en ciel d’avril : couleurs différentes mais unies. Symbole du printemps => renaissance. Le prophète appelle à la prise de conscience

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Et les oreilles, surtout les oreilles à Dieu qui d’un rire de saxophone créa le ciel et la terre en six jours.

Musique ré-associée à Dieu. Musique qui descend sur l’homme. Le jazz émanant des populations noires => voie de Dieu, noirs habités par dieu et au service de dieu, ce qui donne une sorte d’autorité culturelle qui les met sur un pied d’égalité avec les blancs sur le respect par exemple. Puissance divine (la parole créatrice de la Genèse) déroutée par le rire (Harlem et ses salles de spectacles sont aussi connu pour leur humour et les rires des noirs => voir affiches, ouverture des bouches. Ce qui a pu parfois devenir des caricatures racistes devient aussi une identité revendiquée). Le jazz et le rire deviennent prolongement des cultures issues de la Bible. Cela remet également le noir dans l’histoire de la création divine pas seulement en tant que créature, mais en tant qu’homme. Le noir n’est pas un animal !

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Et le septième jour, il dormit du grand sommeil nègre.

Provocation. On disait du noir qu’il est paresseux (alors qu’il faisait les gros travaux que les blancs refusaient de faire) mais Dieu s’est reposé aussi après avoir construit. Le Blanc saurait-il se moquer de Dieu ? Et si Dieu était lui-même noir ? Réappropriation de la fin de la création du monde dans la Genèse dans la fin-même du poème. Le Poète-prophète relit le Texte ! (texte que les blancs eux-mêmes avaient imposé aux noirs avec perte de la culture originelle). La Bible devient ainsi le texte fondateur de cette nouvelle civilisation désirée (elle l’était déjà pour les civilisations du nord)

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