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Abbé Prévost, Manon Lescaut

Commentaire de texte : Abbé Prévost, Manon Lescaut. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  19 Janvier 2022  •  Commentaire de texte  •  1 278 Mots (6 Pages)  •  604 Vues

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Extrait

Ce passage est essentiellement constitué de deux tirades ; dans la première, le père outragé expose ses griefs à l’égard de son fils ; dans la seconde, ce dernier, allant jusqu’aux larmes, entreprend de se justifier.

Problématique

Nous pouvons donc nous demander cette confrontation quasiment judiciaire reste tout de même conforme au roman sensible en mêlant les registres.

Plan

Nous verrons tout d’abord que chaque personnage s’exprime dans la forme de la plaidoirie. Puis nous faisons apparaître le pathétique de la situation. Nous terminerons par la place donnée au lyrisme et au tragique dans l’évocation de l’amour.

I. Deux plaidoiries : argumentation visant à convaincre

a) l’honneur d’un père : réquisitoire du père

Le père reproche à son fils :

- son attitude immorale, marquée par les termes condamnant son rapport aux femmes : « libertinage » et « friponneries » (l 2-3). L’intention accusatrice de ces mots est accentuée par le ton ironique (« grâce au scandale », (l. 2) ; « un mérite tel que le vôtre », (3-4) ; « vous allez à la renommée par un chemin infaillible » (l. 4) ; « la gloire », « l’admiration », (l. 5-6)) et augmentée de la menace de la condamnation au pilori (« exposé », l. 6) dans laquelle on peut entendre un écho de la peine de mort : « la Grève », (l. 5).

- sa trahison : « qui le déshonore », (l. 9) au regard de l’éducation conforme à l’honneur d’une famille noble (respect du nom, respect des convenances) qui lui a été prodiguée : « n’avoir rien épargné pour en faire un honnête homme » (l. 8), ce qui lui vaut la répétition de l’insulte « fripon » (l. 9) ;

- le fait de persévérer dans le mal, comme pour mieux torturer sa famille : « quel remède contre un mal qui augmente tous les jours ? » (l. 10) ; en amplifiant la phrase, les expansions de nom : « fils vicieux », (l. 11), « qui a perdu tous sentiments d’honneur », (l. 11), font sentir syntaxiquement cette augmentation funeste.

Le héros trahit donc les valeurs de son milieu social et familial.

b) La contrition d’un fils : plaidoyer du fils

Des Grieux se défend :

- par une concession (l. 14) : « Quoique je fusse obligé de reconnaître que je méritais une partie de ces outrages » ; « je ne prétends pas être l’homme le plus réglé de notre race » (20) ; « je me connais digne de vos reproches » (l. 20) : il admet ses torts ;

- en reprochant à son père la dureté de ses propos, injuste au vu de la cause de son comportement : l’amour, une « fatale passion » (l. 22-23) ; selon lui, il n’a pas déshonoré son nom ni sa famille (l. 21).

- en tentant de réduire l’opposition accusé-accusateur : se peut-il que votre sang, qui est la source du mien, n’ai jamais « ressenti les mêmes ardeurs » ? (l. 26-28) ;

- en affirmant son amour filial par son attitude : debout, les yeux baissés, « la tête découverte » (l. 1), « je ne répondis rien » (l. 7), et ses paroles : « plein de respect et d’affection pour vous » (l. 28).

II. Une confrontation pathétique : argumentation visant à persuader

a) Un père blessé

- les exclamations, le souhait de l’humiliation de son fils, le vouvoiement et l’adresse Monsieur montrent sa colère.

Mais le père n’est pas seulement un accusateur ; c’est un être blessé dans son amour paternel :

- l’ironie (voir partie I,1) est celle du désespoir ; « me dit-il gravement » (l. 2) : l’adverbe exprime une implication affective ;

- « Qu’un père est malheureux quand, après avoir aimé tendrement un fils » (l. 7) : son amour est trahi.

b) Un fils malheureux

- « Allons, mon cher père, dis-je tendrement, un peu de pitié pour un fils… » (l. 26-27) : Le fils aime son père et doit souffrir

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