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« La culture c‘est comme la confiture, moins on en a, plus on l’ étale »

Dissertation : « La culture c‘est comme la confiture, moins on en a, plus on l’ étale ». Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Avril 2019  •  Dissertation  •  2 859 Mots (12 Pages)  •  4 365 Vues

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SUJET : « La culture c‘est comme la confiture, moins on en a, plus on l’ étale »

Interrogé en avril 2011 au Salon du livre sur son livre de chevet, Frédéric Lefebvre, ancien secrétaire d'Etat chargé du commerce, a répondu : «Zadig et Voltaire. C’est une leçon de vie et je m’y replonge d’ailleurs assez souvent.» Ce-dernier s’est alors ridiculisé en confondant Zadig ou la destinée, conte philosophique de Voltaire et l’enseigne de vêtements parisienne. Ainsi, c’est à travers cet exemple que l’on peut se poser la question de la place la culture dans notre société et notamment de la façon dont elle peut être exposée, parfois à tort et à travers. La vision de chacun vis-à-vis de la culture est donc subjective et son appréhension est souvent délicate.

« La culture c‘est comme la confiture, moins on en a, plus on l’ étale ». Cette métaphore de Françoise Sagan compare la culture à de la confiture, en montrant qu’au moins une personne a de culture, au plus elle va être tentée de l’exposer. Du latin colere, signifiant cultiver, habiter et vénérer, le terme « culture » désigne ainsi l’action de cultiver la terre, et par extension les esprits. C’est une spécificité humaine, permettant de conquérir le monde et de le maîtriser. Pendant longtemps, le terme a une forte connotation religieuse, dans la mesure où culture et culte se sont confondus. Son sens moderne apparaît avec la Renaissance. La culture rassemble alors l’ensemble des connaissances acquises par un être humain. Au 18ème siècle, une querelle entre les philosophes allemands et français apparait. Pour les premiers, la définition est universaliste, la culture est synonyme de civilisation. Pour les allemands, la culture est ce qui caractérise chaque population, lui donne son identité. Ainsi, en 1871, Edward Tylor en donne la définition suivante : « un complexe qui comprend la connaissance, les croyances, l’art, la morale, le droit, les coutumes et les autres capacités ou habitudes acquises par l’homme en tant que membre d’une société ». C’est à partir des années 1950/1960 que la volonté de démocratisation de la culture apparait. Créé en 1959, le ministère des affaires culturelles, confié à Malraux, dont le rôle est de « rendre accessible les œuvres capitales de l’humanité, et d’abord de la France, au plus grand nombre de français », donne à la culture une approche nouvelle. Ainsi, la culture a traversé les époques en s’incluant peu à peu dans la société. Elle a ainsi offert à l’Homme certaines qualités intellectuelles qui peuvent être remises en cause dans certaines situations, notamment dans notre société contemporaine lorsque celle-ci est affichée avec ostentation.

Comment définit-on la culture ? Qu’apporte la culture à l’Homme ? Comment appréhende-t-il ainsi la culture ? Lui est-elle nécessaire ? Quelles qualités la culture offre-t-elle à l’Homme ? Quelle est sa place dans la société contemporaine ? Or, à quel moment la culture peut cependant représenter une limite et peut-elle être contestée ? Comment la culture peut-elle ainsi perturber l’ordre social ? Comment y remédier ?

Ainsi, dans quelle mesure la culture, caractéristique essentielle à l’Homme, peut-elle se présenter comme discriminante ?

Si la culture est avant tout un moyen offert à l’Homme pour qu’il puisse se définir, elle reste cependant ancrée dans une définition de phénomène social qui divise.

La culture, un moyen pour l’Homme de se définir et de s’affirmer en société

A. Culture et identité : la culture permet à l’Homme de se définir

Dans un premier temps, il est possible d’avancer que la culture fait l’homme et lui permet alors de se définir. Celle-ci implique en effet un ensemble de transformations par lesquelles l'homme est changé. Ce que l'homme est aujourd'hui, c'est justement le résultat de ce processus d'évolution qui lui est propre et qui est la culture. "Faire" quelque chose, c'est le fabriquer, le façonner. En ce sens, on peut donc bien dire que la culture fait l'homme. Elle le transforme et ce qu'il est aujourd'hui est bien le produit de la culture. Ainsi, la capacité de l'homme à la culture est surtout liée à sa capacité à l'histoire. C'est sa capacité à transmettre, accumuler des connaissances, des techniques, des valeurs, et à se transformer au gré de cette évolution. C'est ce que Rousseau nomme la « perfectibilité » dans son oeuvre Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes,. En effet, selon lui, la capacité de l'homme à s'écarter de la nature en dépend. C’est ainsi qu'un homme et l'espèce humaine évoluent indéfiniment alors qu'un animal et une espèce animale ont une évolution dictée par la nature . Celle-ci ne dure que quelques mois pour l'individu et quelques centaines d'années pour l'espèce. L'histoire des hommes porte ainsi la marque du progrès technique, scientifique, politique, moral, qui fait ce que nous sommes aujourd'hui, nos manières de vivre et d’être. Rousseau avance même que tous les êtres humains possèdent de façon innée cette perfectibilité et que ce n’est qu’ensuite, au contact de leurs semblables, qu’ils apprennent à développer la puissance de leur corps et de leur esprit. En somme, la nature rend possible, et la culture actualise. Et comme cette faculté est « spécifique » (littéralement : propre à une espèce), cela implique qu’aucun groupe humain n’en est dépourvu. Ainsi, la culture permet à l’homme de se démarquer des autres espèces mais aussi de se définir en tant qu’être humain en lui-même. De plus, Durkheim dans Éducation et sociologie rejoint l’idée de Rousseau selon laquelle l’Homme est un être de culture qui dépasse le stade de l’animalité, ce dépassement étant uniquement rendu possible par la vie en société. Mais après s’être défini à travers la culture, l’Homme cherche une façon de s’intégrer en société. La culture va donc être un tremplin pour lui. Elle va lui permettre de s’identifier à une certaine culture et de se développer à travers celle-ci. C’est un esprit de groupe et de civilisation qui va s’affirmer. En effet, pour G-H Mead dans L’esprit, le soi et la société, l’individu s’éprouve lui-même en adoptant le point de vue des autres. L’individu agit en fonction du sens qu’il attribue aux différentes situations. Ce sens est dérivé de l’interprétation que

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