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La Guerre Froide

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Par   •  28 Décembre 2022  •  Commentaire d'arrêt  •  3 377 Mots (14 Pages)  •  177 Vues

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LA GUERRE FROIDE

CM-7 – LE MONDE EN GUERRE FROIDE

PLAN

I. Le moment Vietnam : la crise de la puissance états-unienne ?

  1. Un cas d’école de la Guerre froide : vers la guerre
  2. L’engagement états-unien : conflit direct, guerre indirecte
  3. L’enlisement et la chute : une superpuissance contrariée ?

II. Tensions et redéfinitions des modèles dans le monde bipolaire

  1. Le bloc de l’Ouest : le leadership états-unien en question
  2. De Cuba à Prague : la puissance soviétique malmenée ?
  3. La Chine, nouvelle puissance à l’Est ? L’ère Mao

  1. Le moment Vietnam : la crise de la puissance états-unienne ?
  1. Un cas d’école de la Guerre froide : les origines de la guerre
  • Le Vietnam est un pays en guerre depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale : une guerre d’indépendance menée par le Parti Communiste Vietnamien (et son organisation armée, le Vietminh) contre le colonisateur français se déroule de 1946 à 1954 :
  • Les Accords de Genève, signés en 1954, prévoit un partage du pays en deux, le long du 17ème parallèle. Le nord, communiste, est dirigé par Ho-Chi-Minh, leader du PCV ; le sud est d’abord prévu comme base de repli pour les troupes françaises avant de devenir, pour Washington, un territoire à placer dans sa sphère d’influence.
  • Selon les termes du traité, des élections sont prévues pour déterminer la réunification ou non du pays, deux ans après les Accords. Diem, placé à la tête du Sud par les États-Unis, est encouragé à ne pas s’y plier.
  • Après le passage de la Chine (1949) du côté communiste, les États-Unis craignent une multiplication des régimes communistes dans la zone (théorie des dominos). Ils apportent une aide logistique et financière importante au Sud-Vietnam.

= ENGAGEMENT INFORMEL DES ÉTATS-UNIS DANS LE SILLAGE DE LA DOCTRINE TRUMAN

  • Les tensions gagnent en vivacité dans la décennie 54-64 entre le Nord et le Sud-Vietnam :

  • Au Sud, le Front National de Libération (FNL) est créé en 1960, harcelant les forces de Diem. Il est implanté largement dans les villages. Il s’appuie aussi sur le mécontentement populaire contre la corruption et le clientélisme du gouvernement Diem (88% des chefs de province sont des militaires proches du pouvoir). Les persécutions visant les bouddhistes accroissent les contestations sociales (1963 = moine s’immolant).
  • Au Nord, le Vietminh réclame la réunification du pays sous son autorité. Il soutient la rébellion communiste du FNL dans le Sud contre le gouvernement pro-états-unien.
  • L’administration des États-Unis soutient le régime au Sud : Kennedy, alors sénateur, vante le bilan de Diem dès 1956. Alors que l’envoi de conseillers militaires des États-Unis au Sud est limité à 685 par les Accords, ce sont plusieurs milliers d’entre eux qu’autorise Eisenhower (ils sont 12.000 sous Kennedy).

= SOUTIEN À UN RÉGIME ANTICOMMUNISTE AU NOM DE LA LIBERTÉ

  • Le gouvernement Diem peine à réprimer efficacement la guérilla déclenchée par le FNL. Soucieux de cette évolution, les responsables états-uniens favorisent un coup d’État le 1er novembre 1963. Diem est renversé par une junte militaire. La voie vers un engagement direct des États-Unis est ouverte.

  • Août 1964, Johnson prend prétexte d’une supposée agression navale contre le destroyer (espion) Maddox pour décider l’engagement militaire directe des États-Unis au Vietnam.

= FACE À LA CONTESTATION POLITIQUE LOCALE, TENTATIVE DE LÉGITIMATION DE L’ENGAGEMENT MILITAIRE

  1. L’engagement états-unien au Vietnam : conflit direct au cœur d’une guerre indirecte ?

  • En 1964, le président des États-Unis Lyndon Johnson, valide le déploiement de ses troupes sur le terrain, sans déclaration de guerre officielle.
  • Officiellement, Johnson explique son choix par les difficultés rencontrées par le gouvernement du Sud Vietnam face aux attaques du FNL. L’engagement américain est minimisé pour éviter toute critique de la part de l’opinion publique.
  • Dès 1965, les bombardements aériens par l’aviation américaine deviennent massifs : 7,8 millions de tonnes de bombes sont larguées sur le Vietnam durant la guerre (plus de deux fois plus que l’ensemble des bombes larguées par les Alliés durant la Seconde Guerre mondiale). À cela s’ajoute le recours à des produits défoliants, comme l’agent Orange, qui infectent les terres et produisent des effets génétiques sur plusieurs générations
  • L’envoi de troupes est aussi de plus en plus important : en 1965, ce sont 200.000 soldats états-uniens qui sont stationnés au Vietnam. Les effectifs doublent dès 1966 et atteignent plus de 500.000 début 1968.
  • Le conflit s’avère très compliqué à gérer pour les États-Unis : supérieurs technologiquement (aviation, hélicoptères, armes chimiques), ils font face à un terrain mal connu et difficile à surveiller (jungle, combattants vietminh camouflés dans la population).
  • L’engagement états-unien est massif : entre 1964 et 1975, 3,5 millions de soldats sont envoyés sur le sol vietnamien. Malgré cette forte présence, les signes d’une victoire possible sont invisibles : l’offensive du Têt (nouvel an vietnamien) en 1968 symbolise le manque d’emprise des États-Unis sur le Vietnam. Même si les troupes du FNL sont repoussées, pendant quelques jours, elles occupent une partie de Saigon (dont l’ambassade US) et portent un coup important à la propagande de guerre états-unienne.
  • À une stratégie de démoralisation des troupes du Nord-Vietnam et du FNL (bombardements massifs), les États-Unis recourent aussi à des opérations secrètes, comme par exemple le Phoenix Program, à l’origine de 20.000 assassinats contre des personnes suspectées d’appartenir au PCV clandestin (lancé en 1969 ?).
  • Début 1968, 40.000 soldats états-uniens sont morts. Le conflit pèse sur la popularité du président Johnson qui préfère ne pas se représenter pour un second mandat. Signe que le Vietnam est au cœur des débats nationaux : Nixon fait campagne est (enfin) élu sur la promesse de la sortir le pays du Vietnam
  • En réalité, Nixon mise plutôt sur un retrait des troupes états-uniennes pour opérer une « vietnamisation » du conflit : confier aux troupes sud-vietnamiennes la poursuite des combats tout en les finançant, équipant et encadrant (proche de la manière dont Truman et Eisenhower avaient financé [à 80%] et équipé l’armée française entre 46 et 54).
  • Nixon cherche à affaiblir au maximum les communistes vietnamiens en vue des négociations de paix : il soutient le gouvernement laotien en butte à une rébellion communiste (bombardements massifs) et ordonne l’invasion du Cambodge en 1970 (présenté comme la base arrière des forces vietnamiennes).
  • À l’hiver 1972, par exemple, une vague de bombardements intensifs est organisée sur Hanoi et Haiphong, alors que les négociations de paix approchent de leur terme à Paris.
  1. L’enlisement et la chute : une superpuissance contrariée ?
  • Deux faits interrogent l’évolution du jugement de l’opinion publique des États-Unis au sujet du Vietnam (relevés par Howard Zinn, Histoire populaire des États-Unis) :
  • Un sondage d’août 1965 révèlent que 61% des États-Uniens se déclarent favorables à l’engagement de leur pays au Vietnam. En mai 1971, 61% se prononcent contre.
  • De même, au début de 1965, « une petite centaine » de personnes envahissent la mairie de Boston contre la guerre ; le 15 octobre 1969, 100.000 – 2 millions de manifestant-es dans le pays.
  • Cette évolution est un point central de l’histoire du conflit. La pression croissante de secteurs de plus en plus importants de la société états-unienne explique en partie pourquoi Washington a dû quitter le Vietnam (en plus de la cause militaire et de son incapacité à vaincre sur le terrain). Comment l’expliquer ?
  • La particularité de ce conflit est sa couverture médiatique. Les reporters américains se trouvent au plus près des combats et inondent le monde des images du conflit. Les actions de l’armée (destructions de villages, bombardements, blessés) choquent l’opinion américaine, qui ne comprend pas la raison de la présence US en Asie.
  • Une affaire est particulièrement mise en avant à cette époque, celle du massacre des villageois de My Lai 4 (environ 500 personnes massacrées par une unité états-unienne le 16 mars 1968), qui donne lieu au procès de certains des soldats présents.
  • Les oppositions au conflit ont leur source dans différentes catégories sociales : militants africains-américains (SNCC, discours de Martin Luther King en 1967), membres de congrégations religieuses, de milieux intellectuels, figures publiques comme Muhammad Ali refusant son incorporation en avril 1967.
  • Les formes prises par la contestation inscrivent aussi ce conflit comme un exemple de la façon dont l’image pèse lourdement dans la géopolitique du monde bipolaire :
  • Au nombre des désertions, en augmentation au cours du conflit (50 à 100.000 déserteurs [Zinn, p.557] = notamment  vers le Canada / 47.000 désertions en 1967 ; 89.000 en 1971 [idem, p.560]), s’ajoutent les manifestations de masse et l’apparition de comités de vétérans opposés à la guerre.
  • La mobilisation étudiante est aussi très forte et subit une répression allant jusqu’à la violence létale : le 4 mai 1970, la Garde nationale ouvre le feu sur les manifestant-es de la Kent State University (Ohio), faisant 4 morts.
  • La mobilisation est aussi internationale. Dans le monde intellectuel, la mise en place du « Tribunal Russell », présidé par Sartre, se donne pour mission de juger les crimes commis par les États-Unis au Vietnam, depuis 1954. Deux sessions se tiennent, une à Stockholm, l’autre à Roskilde (Danemark), en 1967.

= ÉTATS-UNIS CHAMPIONS DU MONDE LIBRE SE RETROUVENT ACCUSÉS DE MENER UNE GUERRE IMPÉRIALISTE ET LIBERTICIDE

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