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La sondocratie cas

Dissertation : La sondocratie cas. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  26 Septembre 2016  •  Dissertation  •  2 964 Mots (12 Pages)  •  853 Vues

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La sondocratie

Source : Prisme média, Wikipédia, Lettre ethique, civisme et politique, réflexions et propositions politiques, Site ens, Surveystore, Cours de madame Peller.

L’expression « sondocratie » est utilisé pour la première fois par le député socialiste Jean Louis Bianco. On définit la sondocratie comme le gouvernement par les sondages cad le fait d’avoir systématiquement recours à eux pour œuvrer en politique. Un sondage est une méthode d’analyse d’une population à partir d’un échantillon de cette population.
Dans une sondocratie, l’opinion public, qui est le fruit des sondages, acquerrait alors une valeur de vérité et une place centrale dans la politique d’un Etat.
La sondocratie est un terme péjoratif, la pratique d’une politique entièrement fondée sur les résultats des sondages, qui ne s’influence que par rapport à ces derniers dans le but d’être en accord avec l’opinion public, est en lien direct avec le populisme. En effet, le populisme pratique une politique qui s’appuie et s’adapte à l’opinion public et stigmatise les élites. Aussi avec la démagogie qui consiste à flatter l’électeur dans un but de se faire élire.
Il y a également un lien avec la doxocratie, qui est le système politique et social dans lequel l’opinion publique est le référent direct des décisions politiques. Le danger est que l’opinion ne possède pas de recul nécessaire pour avoir une réelle légitimité politique.

Dans quelle mesure notre démocratie est-elle en proie à la dérive sondocratique, quels en sont les impacts sur la vie politique française ?

I L’évolution historique du sondage aux USA puis en France

On peut considérer les cahiers de doléances, utilisé au MA et mis en place par Louis XIV comme ancêtre du sondage.
Histoire des sondages aux USA :
-XIXème :
la police fait des recherches sur les actions de ce qui est considéré comme étant la « classe dangereuse », des observations sont tirés d’un lien chômage, pauvreté et criminalité. Ces observations sont médiatisées, on commence à débattre et penser à alphabétiser la population notamment.
C’est en 1824, que deux journaux, le Harrisburg pennsylvanian et le Raleigh Star publie les résultats de ce qu’on appelle des « votes de paille », c’est-à-dire des simulations des élections organisées par la presse, avec des bulletins électoraux à découper dans les journaux, des urnes installées etc, qui ont pour but d’anticiper les résultats finaux. Les votes de paille se trouvent être plus un outil marketing et un moyen pour les détenteurs des journaux de diffuser leurs idées politiques efficacement. Il n’y a pas de garantie de représentativité de la population.
- XXème :
1935, E. Roper, ancien représentant commerciale, effectue une enquête sur l’attitude des américains face aux sujets d’actualité, l’échantillon est de 3000 personnes. Il s’agit d’une méthode de recherche marketing, c’est donc la publicité avant la politique qui à penser en premier à utiliser l’opinion de la population pour en tirer des bénéfices.
Le premier sondage est mené en 1936 par la Gallup Organization, institut de gestion d’entreprise créée par le sociologue George Gallup. Il fonde l’American Institut of Public Opinion. L’organisation étudie un échantillon de 1500 personnes basé sur des critère précis, il prédit la victoire de Roosevelt à 56% des voies. Parallèlement, le Literary Digest utilise le vote de paille par appel téléphonique, sur un échantillon de 10 millions de personnes, les résultats de la revue prévoient la victoire de Landon face à Roosevelt. Lorsque Roosevelt est élu à 62% des voies, la méthode de recherche du sondage fait ses preuves face au vote de paille. Néanmoins, la méthode de sondage est mise à mal lors de l’élection de Truman en 48, les sondages prévoyaient une victoire écrasante de l’opposant Dewey. Une crise des sondages voit le jour mais est vite interrompue : en effet la confiance dans les instituts de sondages ne baisse pas puisque les instituts, les journaux, les universités etc commandent quasiment toujours autant de sondages. Et de plus, cela permet le perfectionnement de la méthode d’analyse de sondages puisque les établissements américains vont désormais privilégier la méthode aléatoire (sur l’appui d’une liste exhaustive de la population à étudier, interrogation aléatoire des personnes, cette méthode est la plus rigoureuse à condition que la liste de base corresponde réellement à la population à étudier) sur la méthode de quotas (méthode de prédétermination à priori des critères de la population pour ensuite sonder les individus correspondant au critère de la population réelle en respectant la proportion). D’après Loïc Blondiaux dans
La Fabrique de l’opinion, une histoire sociale des sondages, la sortie de cette crise a rendu le sondage politiquement légitime (lien avec la démocratie), socialement efficace (moins mauvais outil de mesure de l’opinion) et scientifiquement établie (appartenance à la statistique).

Le sondage en France :
Jean Stœtzel est un agrégé de philosophie, il s’intéresse à la statistique et la sociologie. Il est à l’origine du développement des sondages en France. En 1938, il fonde l’Institut Français d’Opinion Public IFOP et étudie les évènements politiques.
A la suite des accords de Munich le 29 septembre 1938, approuvé par la chambre des députés à 87,2%, Stœtzel sonde les français et pose la question : « approuvez-vous les accords de Munich ? », il obtient une majorité bien plus faible : 57%.
On commence à utiliser le sondage aussi pour estimer la probabilité d’un évènement dans l’opinion. Par exemple, en juillet 1939, une étude révèle que 45% des français ne croyait pas en une guerre la même année. Les difficultés d’interprétation du sondage sont déjà présentes : la signification est trouble, 45% des français ne souhaite pas la guerre, pense qu’il n’y en aura pas ou refuse qu’il y ait la guerre en 1939 ?
Dans le journal Le Peuple, quotidien socialiste syndicaliste belge, la CGT affirme qu’un « Un instrument nouveau est ainsi fourni à la démocratie pour connaître objectivement l’état de et les mouvements de l’opinion. Souhaitons que le gouvernement sache, parfois, tenir compte des résultats obtenus ». Les syndicats paraissent alors réjouis de l’invention d’un tel outil de mesure, bien que certains du reste des français restent méfiants à leur égard.
Le Front populaire permet la diffusion des sondages : il enquête sur les effets des congés payés, de la scolarisation etc tandis que sous le régime de Vichy, des études de la population sont faites par la SNS à partir d’échantillons de la population de la zone libre, ils ont pour intention de préparer une armée, l’occupation dès 1942 fait échouer le projet. Les instituts de statistiques et de sondages naissent à partir de la libération jusque dans les années 60s, ils sont publics comme l’INED ou privées : SECED SOFRES Nielsen, sauf la SNS Service National de la Statistique, crée sous Vichy et indépendante de l’Etat, elle deviendra l’Insee à la libération.
La fabrication des sondages en France évolue et se perfectionne peu à peu. PMF est le premier homme politique a commander un sondage sur l’état d’esprit des français. EN 1956, Guy Mollet commande un sondage : « Si l’actuel président du Conseil quittait le pouvoir, qui, selon vous, serait le mieux placé pour lui succéder ? », la réponse majoritaire fut DG.
La massification des sondages s’opère à partir des années 70s.

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