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L’Industrialisation et l’accélération des transformations économiques et sociales en France

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Par   •  22 Avril 2020  •  Fiche de lecture  •  1 363 Mots (6 Pages)  •  5 182 Vues

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HISTOIRE

Analyse de documents

L’Industrialisation et l’accélération des transformations économiques et sociales en France

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        Consigne: Après avoir présenté les document, vous mettrez en évidence le regard porté par l’opposition républicaine sur le baron Haussmann et sur les travaux qu’il fait réaliser à Paris

                De 1853 à 1870, Paris est plongée dans d’interminables travaux titanesques, l’Haussmannisation : il s’agit de lui faire rattrapper le retard qu'elle a pris face aux grandes capitales européennes comme Londres. Cependant ces travaux, dirigés par George Eugène Haussmann, le préfet de la Seine sous Napoléon III, ne font pas l'unanimité comme le montrent ces documents. Le premier est une lettre de Jules Ferry un grand homme politique français, rédigée entre 1868 et 1869 et on peut la trouver dans son livre Les comptes fantastiques d’Haussmann. Elle est adressée aux membres du Corps Législatif, une des chambres électorales de l’Empire, avec pour but de les dissuader d’accepter un nouvel emprunt pour perpétuer ces travaux en faisant la liste de leurs inconvénients. On peut ainsi dire qu’il est loin d’être objectif puisqu’il est contre les travaux d’Haussmann. C’est aussi le cas du second document qui est iconographique, puisqu’il s’agit d’une estampe caricaturale représentant le baron Haussmann avec un corps de Castor détruisant Paris. Elle a été faite en octobre 1870, soit après la fin des activités du baron, par Paul Hadot, et on la retrouve dans le pamphlet La Ménagerie Impériale. On peut ainsi se demander en quoi consiste exactement l’opinion de l’opposition républicaine à l’égard d’Haussmann, en s’intéressant dans un premier aux reproches qui lui sont fait avant de nous pencher sur les concessions qu’ils acceptent de faire sur les bienfaits de ces travaux.

                

Nous allons donc commencer en parlant des critiques très piquantes qui sont faites dans ces documents.

Tout d’abord l’architecture et l’urbanisation du baron Haussmann est critiquée, puisque Jules Ferry parle dans le document 1 de “trouées, qui dépeçant obliquement et dans tous les sens la vieille capitale” (lignes 15 à 16). Ainsi il affirme haut et fort qu’il est contre ce que Haussmann a réalisé jusque là. En effet il emploie péjorativement le mot “trouée” pour faire référence aux percées que le baron a faites pour réaliser la grande croisée de Paris et redistribuer les flux dans la ville  de 1853 à 1860, aboutissant à 26km de nouvelles artères comme le boulevard de Sébastopol ou le boulevard Saint Michel. Ces percées sont également critiquées par Paul Hadot. En effet à cause des destructions que ces travaux ont engendré, près de 25000 maisons, l’artiste a décidé comme un castor, rongeant les bâtiments sur son passage et en reconstruisant. Cependant même si ces boulevards ils sont larges, aérés et uniformes, ce n’est pas pour autant que Jules Ferry et l’opposition républicaine les aime : “[Ils] donnent [au nouveau Paris] l’aspect déplaisant d’un casse-tête chinois. Nous le trouvons laid” (ligne 17 et 18). La ressemblance entre chaque grande avenue déplaît à l’opposition, la géométrie du tracé et la présence des immeubles haussmanniens en pierre de taille donnent l’impression d’être coincé dans un labyrinthe.

De plus l’opposition est soucieuse des conséquences sociales qu’ont ces travaux car selon lui Haussmann “régente, impose, endette, triture depuis quinze ans, sans mesure et sans contrôle [la population]”. En effet les démolitions nécessaires aux travaux n’ont pu être réalisées que grâce à la loi d’expropriation de 1852, autorisant ainsi Haussmann à exproprier tous ceux qui avaient la malchance de vivre sur le tracé de ses percées, pour cause d’utilité publique et sans compensation. Jules Ferry qualifie même cela de “système impitoyable” qui “chasse”(ligne 29 et 30) les habitants. Et puis une fois les travaux finis les populations ne pouvaient se permettre de revenir à cause de la gentrification. Leurs logements modestes étaient remplacés par des immeubles luxueux qu’ils ne pouvaient se permettre. Et puis dans l’estampe de Paul Hadot, Haussmann agite avec ses pattes de castor une cloche, comme s’il avertissait les habitants des immeubles qu’il fallait s’en aller avant qu’il rase tout sur son passage. De plus ces travaux sans fin nécessitent une main d’oeuvre immense et de nombreux hommes moururent car les normes de sécurité étaient inexistantes à l’époque, et les conditions de travail sans outils modernes étaient extrêmes.

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