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Démarche de soin en chirurgie (carrefour fémoral)

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Par   •  31 Octobre 2019  •  Étude de cas  •  5 025 Mots (21 Pages)  •  512 Vues

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LES FORMES DE CONTESTATION POLITIQUE

Introduction

On peut faire une première distinction entre les formes de participation politique conventionnelle (comportements électoraux), et les formes de participation politique non conventionnelles.

Les formes de participation politique non conventionnelles sont toutes les activités politiques de type protestataire (manifestations, boycott, sit-in, pétitions…). Ces formes de manifestation sont pour la plupart collectives : on va parler de mouvements sociaux.

Historiquement, on a vu que l’avènement du suffrage universel est relativement récent, et surtout qu’il a entraîné une pacification de la compétition politique. En d’autres termes, le vote a permis de canaliser et de réduire l’usage de la violence en politique. Pourtant, avant le suffrage universel, les mouvements sociaux, y compris de nature violente, ont été le seul moyen d’expression politique qui existaient pour toute une partie de la population.

Paradoxalement, aujourd’hui, alors que le suffrage universel a été adopté depuis plus de 50 ans, on constate quand même une augmentation du recours au mode d’action collectif protestataire.

On va s’interroger sur les différentes formes, les différentes causes et la manière d’analyser ces formes d’action.

1 // Les dynamiques de l’action collective protestataire

Introduction

On va essayer de saisir les ressorts des mobilisations collectives, les raisons des protestations des personnes vivant dans une démocratie.

Au XIXe siècle, en France et partout en Europe, il y a eu de nombreux soulèvements populaires, en particulier au sein du milieu ouvrier qui a commencé à s’organiser et à se structurer, suite à la révolution industrielle.

Les premiers philosophes qui se sont penchés sur la question ont perçu très négativement ces mouvements sociaux : ces mouvements étaient considérés comme des phénomènes irrationnels, en opposant d’un côté la pulsion de la foule, et de l’autre côté la raison individuelle.

Gustave Le Bon a mené des études sur la psychologie des foules à la fin du XIXe siècle, et ainsi plusieurs auteurs expliquent les soulèvements populaires par la contagion des émotions, notion développée par Taine. Ce serait une sorte de pathologie collective ; dans le même esprit, Gabriel Tarde parle des lois de l’imitation, avec la même idée qu’en reproduisant ce que fait son voisin, petit à petit cela mène à des actions collectives qui ne seraient pas le fruit d’une organisation mais d’une reproduction mécanique.

A l’époque, la dimension psychologique et collective dégagée par toutes ces réflexions tend à nier le caractère politique et social des mouvements collectifs. Un peut plus tard, les évolutions de la sociologie et les balbutiements de la science politique vont contribuer à faire émerger d’autres modèles explicatifs. Le premier modèle que l’on a dégagé est l’expression d’un ressentiment : les mobilisation collectives seraient le reflet de l’expression de ce ressentiment.

Paragraphe 1 — L’expression d’un ressentiment

A — Les modèles d’expression du ressentiment

L’un des premiers auteurs à s’inscrire dans ce modèle est Smelser, qui considère que l’action collective est une réponse à des tensions sociales. Il ne nie pas les ressorts psychologiques du mécontentement, mais il considère que ce n’est pas un effet de contagion ou d’imitation, mais qu’il faut relier ce mécontentement à un environnement social. C’est l’articulation entre psychologie et environnement social qui provoquent un mécontentement et entraine une action collective. Selon Smelser, ces mécontentements visent deux choses : proposer des solutions face à un problème et désigner des responsables.

Dans un esprit similaire, Turner et Killian vont développer la théorie de la norme émergente : quand une structure sociale est perçue comme défaillante, cela pousse des groupes d’individus à se mobiliser pour lutter contre cette injustice et faire émerger de nouvelles valeurs.

Ce modèle s’applique aux événements de la fin des années 1960 :

mai 1968 en France : qui porte l’idée que l’on était dans une société conservatrice, en particulier sur le plan des meurtres, et parallèlement une population de plus en plus jeune à la suite du baby-boom, et cette jeunesse fait émerger de nouvelles normes et de nouvelle valeurs.

mouvements pour les droits civiques aux États-Unis : ils peuvent être appréhendés sur le même registre. Les protestations contre la ségrégation raciale, contre la guerre au Vietnam, sont un affrontement entre des valeurs, où ceux qui se mobilisent pensent représenter l’avenir.

Ted Gurr vient nuancer ce modèle en considérant que les sources de l’action collective se situent dans la frustration relative des individus. L’idée est qu’il ne s’agit pas d’une injustice globale, d’un système de valeurs global contre lesquels on se mobilise, mais une frustration relative, ressentie à l’échelle individuelle. Cette frustration relative est « la différence perçue entre les attentes des individus, et ce qu’ils sont concrètement capables d’obtenir ».

Ce modèle s’applique à des mouvements plutôt récents :

printemps arabes en 2011 : les soulèvements contre le pouvoir ont en grande partie été animés par des étudiants diplômés qui souffraient de ne pas trouver de travail, notamment en raison de la corruption dans ces pays-là, alors même qu’ils avaient toutes les qualifications requises. La frustration était donc plus grande encore du fait de la hauteur de leurs aspirations.

B — Les types de situation conduisant à des mobilisations

On envisage ainsi trois types de situations qui peuvent conduire à des mobilisations : la privatisation décroissante, croissante et progressive.

Le modèle de la privation décroissante

Dans le modèle de la privation décroissante, les aspirations des individus sont stables ; en revanche, il y a une baisse de leur satisfaction.

Dans un contexte de paysannerie, suite à une mauvaise récolte, la situation économique peut devenir intenable

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