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Autoportrait passeport juif

Commentaire d'oeuvre : Autoportrait passeport juif. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  30 Mars 2020  •  Commentaire d'oeuvre  •  795 Mots (4 Pages)  •  2 987 Vues

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1. La présentation de L`œuvre

Il s'agit d'une huile sur toile de Félix Nussbaum de 56 sur 49 centimètres. Cette toile se nomme Autoportrait au passeport juif et date de 1943, se trouvant actuellement dans une collection privée.

2. La présentation de l’artiste

Felix Nussbaum est un peintre juif allemand. Il naît dans une famille bourgeoise juive à Osnabrück en 1904. Il a étudié les arts décoratifs à Hambourg, puis les Beaux-arts à Berlin. Avec l'arrivée du nazisme, le peintre s'exile en Italie, en Suisse, en France et finalement en Belgique. N'ayant pas pu obtenir la nationalité belge, il est arrêté en 1940 comme citoyen allemand et transféré au camp de Saint-Cyprien dans le sud de la France. Après s'être évadé, il retourne à Bruxelles où il reste caché avec son épouse Felka Platek. A la fin de la guerre en 1944, il est arrêté sur dénonciation par la Gestapo à Bruxelles. Transporté à Auschwitz, il y sera assassiné le mois suivant. Son épouse, fut arrêtée en même temps que lui et subit le même sort.

3. La description et l’analyse de l’œuvre

Au premier plan, se trouve un homme, le peintre, il se met en scène, traqué, fuyant, faisant écho à la réalité de son quotidien à Bruxelles où il vit caché afin d’échapper aux rafles de la gestapo et aux dénonciations. Le visage émacié, mal rasé, le regard tourné vers le spectateur ne peut qu’interpeller ce dernier, qui se sent pris à parti, se retrouvant le témoin de la scène. Vêtu d'un chapeau et d'un manteau beige sur lequel est cousu l'étoile de David, il tient à la main un passeport à son nom, avec la mention « juif » en allemand et en belge. Son lieu de naissance, (Osnabrück), a été effacé au point d’en devenir illisible, et la mention «sans» est inscrite en guise de nationalité. Le peintre insiste là sur la perte de l’identité, qui est au cœur du processus de déshumanisation voulu et orchestré par le pouvoir nazi. Il a l'air de se dissimuler derrière le revers de son manteau ce qui amplifie l'impression qu'il est apeuré, traqué.

Le deuxième plan est composé d'un mur gris, sombre, sale et abîmé ce qui amplifie l'impression d'enfermement, d'impasse. C'est une prison sans issue.

La couleur sombre et terne du mur évoque la tristesse et participe à l'ambiance désespérante de la scène.

A l'arrière-plan, le traitement de la couleur se veut symbolique : le ciel sombre, lourd, nuageux laisse présager le pire, tout comme les oiseaux qui peuvent être considérés comme un signe de malheur. Un arbre aux branches coupées renvoie métaphoriquement à la perte de la vie et s’oppose à l’arbrisseau en fleurs, seule note d’espoir.

Ce tableau n’est pas est un simple autoportrait, mais bien le récit d’une traque liée à l’appartenance religieuse dans un contexte historique où les libertés individuelles ont été particulièrement mises à mal. Nous pouvons alors parler de génocide.



4. L’artiste dans son époque

Comme aucun autre artiste de la première partie du XXe siècle, Félix Nussbaum a su représenter à travers ses peintures la situation dramatique dans laquelle il se trouvait en tant que Juif allemand durant la période nazie. La peinture lui permettait de conserver une dignité humaine tout en lui donnant la force de survivre. Felix Nussbaum fut longtemps oublié et ce n'est que dans le courant des années soixante-dix que son art fut redécouvert.

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