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Résumé argumentaire Pierre Clastres

Analyse sectorielle : Résumé argumentaire Pierre Clastres. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  12 Octobre 2023  •  Analyse sectorielle  •  1 844 Mots (8 Pages)  •  118 Vues

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Résumé argumentation

« L’État n’existe pas dans le monde réel ; c’est une fiction créée par les philosophes. Ce qui existe c’est une organisation, c’est-à-dire un ensemble d’individus connectés entre eux par un système de relations complexes » cette citation de Radcliffe-Brown tirée de la préface de African Political systems publié en 1940, met en avant qu’on ne peut dire des sociétés sans états qu’elles sont apolitisées.Cette affirmation est aussi celle de Pierre Clastres, un intellectuel né en 1934, il a initialement une formation philosophique mais se forme par la suite à l’anthropologie et va partir en Amérique du Sud mener une enquête sur les sociétés indiennes en adoptant la méthode ethnographique. Il s’agit d’un scientifique reconnu pour ses nombreux travaux. Ceux-ci vont néanmoins être teinté de ses courants de pensées il est un militant anarchiste et un proche du courant de pensée structuraliste. Il est aussi un disciple de Lévi-Strauss qui a fondé la revue l’Homme dans laquelle Clastres publie le texte étudié : « échanges et pouvoir : philosophie de la chefferie indienne » publié dans le deuxième volume de la revue l’Homme aux pages 51 à 65 en 1962. Ce texte met en avant la manière dont est organisé le pouvoir politique dans les tribus indiennes. Ainsi il est possible de se demander de quelle manière ce texte permet-il d’ouvrir la réflexion sur l’organisation politique des sociétés dites « primitives » ?  Dans un premier temps Pierre Clastres présente les précédentes approches du sujet tout en problématisant son sujet de réflexion. Puis, il met en avant la chefferie indienne en tant que telle. Enfin, Pierre Clastres, avec son écrit met en lumière les rapports d’échanges et de communications de la société indienne.

Dans un premier temps, il est possible de mettre en avant que l’auteur fait un état de la littérature actuelle sur l’étude dont il est question tout en amenant sa réflexion sur celle- ci.

D’abord, Pierre Clastres fait un état de la littérature actuelle qui existe au moment de sa réflexion autour de l’organisation politique des sociétés dites « primitives ».  

Il explique qu’il existe une opposition entre deux conceptions : s’oppose d’une part la vision anarchique de l’organisation des sociétés amérindiennes et d’autre part la vision despotique, il est possible de relever la phrase suivante qui résume son état des écrits actuels : « Tout se passe donc comme si les sociétés primitives se trouvaient placées devant une alternative : ou bien le défaut de l’institution et son horizon anarchique, ou bien l’excès de cette même institution et son destin despotique »[1].Pour Clastres cette opposition est un « obstacle épistémologique », car pour lui le fait de caractériser leur organisation politique sans juste mesure vient du fait que les ethnologues précédents ont cherché à analyser la manière dont le pouvoir est organisé dans ces sociétés méconnues à ce moment, sans pour autant mettre de côté leurs valeurs, normes et leur propre société.  Avec cette analyse Pierre Clastres critique les travaux qui ont été réalisé précédemment et nie leurs conclusions en expliquant que la constitution d’une anthropologie politique vrai est impossible si les chercheurs ne font pas taire leur ethnocentrisme.

        Ensuite, l’auteur met en avant sa propre analyse des sociétés dites « primitives » et met en lumière un paradoxe. Il met en exergue que dans la majorité des tribus le chef ne possède pas ou très peu de pouvoir. Alors qu’en définition un chef est un individu qui commande, dirige, gouverne des individus. Néanmoins il est possible de nuancer cette analyse, en effet il met en avant que d’autres sociétés ont une organisation politique avec un chef possédant du pouvoir : les Taïno des îles, les Caquetio, les Jirajira ou les Otomac. Il nuance lui-même son analyse du pouvoir dans la chefferie indienne, pourtant il est possible d’avoir l’impression que P. Clastres généralise l’absence de pouvoir chez les chefs indiens, il faut donc garder un regard critique à son analyse qui peut être influencé par sa vision de ce que devrait être le politique. Jean William Lapierre, qui est un philosophe et un sociologue de la même époque critique cette l’analyse de la chefferie de Pierre Clastres en observant une généralisation abusive du mode de fonctionnement des sociétés indienne. Par ailleurs, l’analyse n’est pas fausse et le paradoxe exprimé par l’ethnologue existe. Le chef de la tribu n’a pas d’autorité il n’appuie pas son pouvoir sur la coercition ce paradoxe amène à problématiser ce sur quoi il va écrire durant la suite du texte. Le pouvoir sans coercition existe-t-il ?

L’ethnologue afin d’avancer dans sa réponse à sa problématique va désormais expliquer les grands principes de la chefferie indienne, que qui la caractérise.

        Dans un second temps, Pierre Clastres analyse la chefferie indienne en tant que telle. Il démontre dans cette partie de son écrit les caractéristiques distinctifs du chef et met en avant que celui-ci est dénué d’autorité à travers des exemples.

Pour commencer, Pierre Clastres distingue quatre caractéristiques. Les trois premiers traits distinctifs n’ont pas été théorisé par l’auteur mais par Robert Harry Lowie, un anthropologue. Le chef doit être un faiseur de paix, son rôle est de maintenir l’harmonie dans le groupe. De plus, il a un devoir de générosité. Clastres qualifie même cela comme « plus qu’un devoir : une servitude » [2] il doit donner tous ce que sa tribu lui demande. Enfin, le talent oratoire est important pour être chef, il a le devoir de parler souvent continuellement : « nombreuses sont les tribus où le chef doit tous les jours, soit à l’aube, soit au crépuscule, gratifier d’un discours édifiant les gens de son groupe » [3] . Clastres explique qu’il existe un quatrième trait, les sociétés indiennes reconnaissance la polygamie comme le privilège du chef. Il précise tout de même qu’il existe des variantes selon les tributs.

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