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L'enfer c'est les autres

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Par   •  22 Mai 2012  •  536 Mots (3 Pages)  •  1 225 Vues

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« L'enfer c'est les autres », Cette réplique de la fin de la pièce de "Huis Clos" met en évidence l'idée selon laquelle la présence des autres peut parfois constituer un véritable enfer. Dire que l'enfer c'est les autres c'est commencer par souligner qu'il ne peut y avoir pire que les autres. En effet, l'enfer est, dans les religions dites bibliques et monothéistes, ce lieu destiné au supplice des damnés. Par extension, ce terme qualifie une chose excessivement déplaisante, pénible. Ainsi dire que l'enfer c'est les autres c'est souligner que la vie avec eux conduit a la dissension, au calvaire et donc : à l'enfer. Mais peut-on vivre seul ? Platon estimait que quiconque n'éprouve point le besoin de vivre en société est soit une bête ou un dieu. Cela justifiant l'utilité et la complémentarité de la vie communautaire. Pour Duc de la Rochefoucauld la vie avec autrui n’est pas un choix, c’est une nécessité : _« Celui qui croit pouvoir trouver en soi-même de quoi se passer de tout le monde se trompe fort ; mais celui qui croit qu'on ne peut se passer de lui se trompe encore davantage ». Goethe allait plus loin en disant : « Pour moi, le plus grand supplice serait d'être seul en paradis »._Sartre lui-même répond clairement à cette question : « Ce n'est pas dans je ne sais quelle retraite que nous nous découvrirons, c'est sur la route, dans la ville, au milieu des foules, chose parmi les choses, homme parmi les hommes ». Alors en quoi l’existence de l’autre me dérange-t-elle ? Dans ce cas-là, la présence de l’autre m’est indispensable, j’ai besoin de lui pour qu’il m’offre le plaisir de ce sentiment sublime : prendre conscience de soi-même, le plaisir de réjouir de mon humanité, prendre conscience de mon existence. Sartre lui-même définit l’autre comme médiateur entre soi et soi-même, en donnant l’exemple de la « honte ». Je prends conscience et connaissance de mes sentiments ainsi que leurs significations grâce à l’autre. Autrement dit je me juge à travers le regard de l’autre. Et pour revenir un peu à cette idée de commutativité dans la relation avec autrui, en jugeant l’autre je me juge en effet, c'est-à-dire que quand je juge l’autre de mauvais, je me juge bon, « Le plus souvent, nous ne jugeons pas les autres, mais nous jugeons nos propres facultés dans les autres », dit Charles Augustin. En fait l’autre est un autre moi, à travers lequel je me vois, non pas comme je me vois au miroir parce qu’il reflète l’image que je veux voir, ou je veux donner à l’autre. Mais comme je me juge vrais à l’intérieur de moi-même. Vivre pour les autres, vivre contre les autres, vivre comme les autres, ce n’est pas l’essentiel. L’essentiel c’est vivre avec les autres. C’est cette intersubjectivité comme la nomme Sartre dont nous avons besoin. Besoin d’elle pour prendre conscience de notre existence. Pour profiter de la gratuité du paradis terrestre, sans pour autant se soucier de l’enfer qui constitue l’autre face de la vie. Condamné à vivre avec l’autre, l’homme vitla complémentarité dans la Subjectivité. Après tout, quelle serait la beauté du jour sans l’existence de la nuit ?

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