Projet de stage EMR Samu Social

Projet de stage pour l’Équipe Mobile de Rue

Préambule :

Ce projet de stage concerne le 3ème stage de 36 semaines

Date :

Première période entre le 13 septembre 2021 et le 24 juillet 2022

Nombre d’heures :

840 heures sur la première période

Introduction

Mes expériences professionnelles d'éducateur spécialisé ont durant ces trois dernières années principalement été exercées dans le secteur du handicap. Ces années m’ont permis de développer  certaines bases du travail social en matière de savoir-être, savoir-faire et de connaissances générales de la profession d'éducateur spécialisé. Malgré tout, avant cette première professionnalisation, mes activités bénévoles s'inscrivent davantage dans un travail dans le secteur de l'exclusion que j'étais soucieux de découvrir en tant qu'éducateur. De plus, le travail en prévention en son principe de libre adhésion et sa pratique « hors les murs » m'intéressait également d'où un intérêt particulier que j'ai porté pour un stage auprès de l'Équipe Mobile de Rue (EMR).

Mon stage s'effectuera donc au sein de cette équipe dans le cadre l'association de Renaître et du service de veille sociale. Cette équipe couvre un large territoire allant de l'ensemble de la ville de Saint-Étienne jusqu'à sa proche couronne. L'objectif n'est donc plus d'accueillir des personnes au sein d'un collectif comme j'ai pu le connaître, mais plutôt d'aller à la rencontre des personnes dans leurs environnements. Ceci permettra à l'EMR d'évaluer ces situations, créer un lien social avec ces personnes afin de mieux les soutenir dans leurs besoins formulés. De plus, la spécificité d'une veille sociale tient dans sa volonté de maintenir un lien hors les murs pour ceux qui ne veulent ou ne peuvent plus faire partie de ces murs. De fait, certaines personnes grandement marginalisées ne formulent aucune demande et l'EMR est donc là pour faciliter l'émergence d'une demande et ainsi potentiellement éviter la dégradation de leurs situations.

Comme chacun des stages que j'ai pu faire jusqu'ici l'objectif est d'appréhender le cadre, les missions, l'équipe, les outils et le public avec lequel je serais amené à travailler. Cependant, ce stage est un stage à responsabilité qui me permettra, au fur et à mesure de mon apprentissage, d'acquérir une identité professionnelle. Il me faudra donc être en capacité de mobiliser une posture singulière et adéquate à un service et une équipe déjà établie. Aussi, il me faudra me risquer à différentes initiatives personnelles afin de pouvoir mettre en place un projet collectif et travailler sur la mise en place de partenariat.

Lors de cet écrit nous verrons une série de questionnement que j’ai été amené à me poser afin cerner les enjeux de toutes les différentes échelles que je suis amené à côtoyer durant ce lieu de stage. Ces questionnements tendent donc à affiner mon esprit d’analyse pour mieux améliorer ma pratique professionnelle. Enfin une dernière partie reprend les outils que je me dois d’utiliser en tant que stagiaire à l’EMR.

Le cadre institutionnel

a) Le vaste secteur de l'exclusion sociale :

Ce stage s'inscrit dans le secteur de l'exclusion auprès de personnes SDF ou sans-abris. En effet, ce secteur répond à publics dont les difficultés sont multidimensionnelles. Celle-ci peut être d'ordre financière comme avec la question du surendettement ; d'ordre médical aux vues d'une consommation de drogue ou d'une maladie psychique et d'ordre personnel en raison d'un parcours traumatique et/ou migratoire. Mis à la marge et/ou refusant d'être affilié à une société l'ensemble de ce secteur propose un certain nombre de services les permettant de se rattacher au droit commun si cela est leur volonté. Ces services peuvent être des soins, de l'hébergement et de l'insertion. Cependant que faire si elle refuse un accès à l'hébergement ou au soin alors que leurs vies sont en proie à un danger mortel ? Comment ne pas être pris dans une posture du sauveur avec un public pouvant être autant en difficulté sur autant d'aspects de leurs vies ? Comment permettre un accès au droit commun à des personnes qui sont en danger effectif, mais non visible par les travailleurs sociaux ? De fait, la connaissance du cadre législatif et des méthodes éducatives qui le mettent en œuvre limite mon action pour mieux lui donner un sens. Il me faudra donc bâtir une solide connaissance de ce cadre national, départemental, métropolitain et associatif. Des ressources comme la CASF et la DDCS sont d'incontournables références pour mieux connaître le rôle à jouer de mon action au sein du travail social.

b) Le dispositif de veille sociale :

Action du travailleur social s'inscrit dans un ensemble de droit, devoir, loi et norme. Il est donc nécessaire de l'assimiler pour mieux saisir son influence sur notre pratique et ainsi être en capacité de se positionner vis-à-vis d'elle. Le dispositif de veille sociale est régi par l'article D345-8 à R345-10 du Code de l'action sociale et des familles. Ces articles me permettent dans un premier temps d'assimiler trois services obligatoirement mis en place dans chaque département : un SIAO, un accueil de jour et une équipe mobile de rue.

De plus, afin de mieux saisir la manière dont ces trois services s'articulent il est nécessaire de se référer à la loi ALUR du 24 mars 2014 fixant le SIAO comme instance de coordination départementale du dispositif de veille sociale. Cependant, chacun de ses services on leurs propres réalités de terrain. Est-ce que leurs cette différence permet tout me de même une bonne corrélation dans manière de réaliser leurs actions ? Quelle réponse est donnée aux situations en fonction de qui la rapporte entre le 115, les accueils de jour et l'EMR pendant une maraude ?

c) Le service d'équipe mobile de rue :

En novembre 1993, le Samu social de Paris est créé. Par la suite différente équipe mobile de rue ont été institués cependant celle-ci est conduite par différentes associations ce qui, par conséquent, donne une manière bien distincte de poser leurs missions et mener leurs actions. Ainsi il est intéressant de noter d'abord une différence majeure entre charité et travail social. En effet dans le cadre d'une pratique professionnelle la question du don est à ré interroger. La distribution de matériel peut soit être une mission première soit secondaire puisqu'elle n'est qu'un outil de mise en lien avec le public ou une réponse à un besoin évalué. Cependant, en quoi cette longue histoire de charité liée au Samu social pose-t-elle encore un frein au diagnostic social aujourd'hui dans la pratique des travailleurs sociaux ?

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