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Parier sur la réciprocité

Fiche de lecture : Parier sur la réciprocité. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  4 Septembre 2017  •  Fiche de lecture  •  1 795 Mots (8 Pages)  •  501 Vues

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HERBERT-SUFFRIN C. (sous la direction de) Parier sur la réciprocité, vivre la solidarité. Lyon : Chronique Sociale, 2011.

Type d'ouvrage (domaine et nature)

        Après quarante années de développement de réseaux d'échanges réciproques de savoirs (Rers), en France et dans le monde, des rencontres internationales ont eu lieu à Évry. Cet ouvrage se propose d'en rendre compte.

Thème du livre

        

        En quoi la réciprocité construit-elle des solidarités ? C'est cette question de départ qui a guidé les réflexions et les échanges lors des quatre jours de rencontres internationales d’Évry. Dans une époque marquée par l'individualisme, les participant s'interrogent : quelles réponses des organisations fondées sur la réciprocité et le lien social peuvent-elles apporter.

 L'économie solidaire n'est pas un concept clairement défini et peut donc revêtir diverses formes et avoir plusieurs appellations (économie plurielle, alternative, sociale, d'utilité sociale, tiers secteur, nouveau mode de développement local) qui parfois se recoupent. Cette multiplication de termes illustre une période de changement, de recherche dont on ne connaît pas encore bien les contours et tous les axes de développement.

Thèse de l'auteur

        Loin d’être un handicap, la complexité et la diversité inhérentes à la notion d'économie solidaire constituent une richesse, une motivation pour tenter de la comprendre. L'auteur se donne donc pour objectif de faire évoluer l'économie sociale et solidaire du statut d'idée à celui de concept. Pour cela, cet ouvrage s'appuie sur l'hypothèse principale suivante : l'économie solidaire constitue une nouvelle forme d'entrepreneuriat social et de développement local. Il s'agira de s'appuyer sur des observations de terrain et de faire des allers-retours permanents entre faits et théories.

Résumé du livre

        Dans la première partie de l'ouvrage il s'agit de décrire la variété des formes et des lieux de la réciprocité dans ses différentes dimensions (éducative, solidaire, citoyenne) pour en montrer toute l'étendue et la diversité.

        La deuxième partie tente de définir la notion de réciprocité. Cela n'est pas un exercice facile. En effet, il est plus aisé de décrire  ce que n'est pas la réciprocité plutôt que l'inverse. A défaut d'un cadre théorique unique, celle-ci peut tout de même se penser au regard d'un socle de valeurs communes, de modalités d'échanges et de symboles récurrents.

        Le chapitre suivant aborde les enjeux et les défis inhérents au concept de réciprocité. Au-delà des questions de solidarité et de citoyenneté cela concerne le « vivre ensemble » puisqu'il appartient à chacun de se saisir des défis contemporains en

        

Dans les sociétés pré capitalistes le lien social n'est pas un projet à définir mais un destin à assumer. L'économie est alors vue comme un moyen de faire vivre la cité. L'individu fait partie d'un réseau de liens hiérarchiques d’obéissance et de solidarité qui font de l'organisation sociale un ordre. C'est l'appartenance sociale qui définit le sens de l'action. L'homme se donne pour but de devenir vertueux et non riche économiquement parlant. Au fil du temps, au bien commun hérité de Dieu (Moyen Age) se trouve substitué un bien mis en commun par les hommes. Il devient possible de faire reposer l'existence de chacun sur les bases qu'il a lui-même choisies. Les richesses matérielles ont désormais un nouveau rôle et l'Homme entre dans l'ère du mercantilisme. Ainsi, la recherche du gain apparaît comme la motivation profonde des actions. Ce ne sont plus les valeurs morales et traditionnelles qui président aux comportements des individus. Les hommes demeurent liés les uns aux autres mais par le biais de la monnaie. Le social n'est plus une organisation fondée sur la volonté de vivre ensemble et la promotion de valeurs communes mais sur des règles économiques mercantiles qui mettent l'accent sur le quantitatif et l'accumulation de richesses. On assiste alors au début d'une éthique individualiste qui part du principe que l’intérêt individuel coïncide spontanément avec l’intérêt collectif. Dés lors se pose une question fondamentale de la pensée politique moderne : comment unir et rassembler des individus qui, avant toute chose, se pensent maintenant comme des sujets autonomes ?

        - les fondements de l'économie sociale et solidaire (chapitre 3)

        Face à l'incomplétude de l'économie de marché et aux défaillances de l'économie publique, l'économie solidaire apparaît comme une autre forme de régulation et occupe une place de plus en plus importante. De nombreuses initiatives combinent des ressources marchandes, non marchandes et non monétaires pour pouvoir se mettre en place. C'est donc sur l'hybridation que repose l'économie sociale et solidaire. Elle s'appuie sur une association libre et un engagement volontaire pour mener en commun des projets contribuant à créer de l'activité et de l'emploi tout en renforçant la cohésion sociale grâce à de nouveaux rapports fondés sur la solidarité.

        Le développement de l'économie solidaire s'explique par des problèmes d’asymétrie d'information, un manque de confiance et la non prise en compte des demandes minoritaires par les services traditionnels (marchands ou non marchands). Celle-ci se fonde sur la rencontre d'individus ayant repéré les mêmes besoins insatisfaits et souhaitant y répondre collectivement en recherchant la production d'externalités positives, sociales, économiques et écologiques. Cela contribuera également à une démocratisation des rapports économiques ce qui suppose de concevoir l'activité à partir du capital social avec un sens commun et de la communication entre ses membres. Cette forme d'organisation permet de traiter le problème d'asymétrie d'information évoqué précédemment et de spécifier les critères de qualité entre prestataires, bénévoles et usagers. Ces différents acteurs sont liés par une certaine proximité territoriale et relationnelle rendue possible par la création d'un espace de dialogue et d'échanges interactifs. Par une construction conjointe des prestations proposées, l'offre et la demande pourront être en adéquation. De plus, une relation de confiance se mettra peu à peu en place entres les différentes parties prenantes.         Toutefois, en ne mobilisant que des ressources non monétaires, ces services de proximité ont tendance à ne proposer que des réalisations ponctuelles rendues possibles par des circonstances favorables. En effet, le manque fréquent de moyens financiers et humains provoque une précarisation des actions et un taux de rotation élevé des volontaires. De ce fait, le recours au marché, à la redistribution et la réciprocité est nécessaire et engendre la production d'externalités collectives qui dépassent la seule satisfaction de la demande des usagers et apportent aussi de la cohésion sociale et un mieux-être. Les organisations sociales et solidaires souhaitent répondre à des besoins à la fois individuels et collectifs et garantissent l'implication et l'accessibilité de tous les usagers dans un espace local.

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