Illectronisme

En France, l’illectronisme touche 17% de la population d’après l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques). Autrement dit, ce phénomène d’illettrisme numérique atteint les personnes qui sont mal à l’aise face au numérique soit par absence d’équipements soit par manque de maîtrise des outils. De nos jours, savoir utiliser les ressources numériques courantes est devenu presque aussi indispensable que savoir lire, écrire et compter. L’illectronisme représente donc un réel handicap, notamment pour effectuer des démarches administratives ou encore accéder aux services publics. Ainsi, ce phénomène est un vrai facteur d’exclusion. Comment cette nouvelle cause d’inégalité entraîne-t-elle l’exclusion sociale?

Dans un premier temps, nous dénoncerons cette situation, puis nous évoquerons dans un second temps les éventuelles solutions pour lutter contre cette exclusion numérique.

L’illectronisme touche en particulier les populations les plus fragiles telles que les personnes âgées et les peu ou non-diplômés. D’après des études faites par l’Insee, les deux graphiques ci-dessous nous montrent respectivement cette fracture numérique.

Le problème étant que de nos jours, l’administration est de plus en plus dématérialisée. Déclarer ses revenus, créer son entreprise, faire une demande de permis sont maintenant à faire en ligne. De plus, en cette période de crise sanitaire et sociale, les conséquences de la fracture numérique et de l’illectronisme sont dévastatrices. A l’heure où l’enseignement se fait de plus en plus à distance, une famille modeste sur quatre n’a pas l’équipement nécessaire à la scolarité de ses enfants. Les usagers en difficultés se disent alors exclus de cette modernisation : un sondage réalisé par l’institut CSA (Consumer Science & Analytics) montre que 50 % des personnes en situation d’illectronisme ressentent une sensation de décalage avec leur entourage dans l’emploi de certaines technologies au point de se sentir seules…

Des éventuelles solutions peuvent être mises en place pour lutter contre ce phénomène. En effet, le Défenseur des droits a formulé plusieurs recommandations dans son rapport pour que l’illectronisme n’engendre pas de rupture d’égalité entre les usagers. Il aborde notamment dans son rapport la conservation de plusieurs modalités d’accès aux services publics : aucune démarche ne doit être accessible uniquement par voie dématérialisée. Il indique également l’accompagnement des personnes en difficultés avec le numérique : déployer des cours spécifiques pour apprendre les bases numérique aux personnes concernées. Il mentionne aussi le déploiement accru de Cybercentre public dans toute la France afin que les personnes n’ayant pas les équipements adaptés puissent y avoir accès. Comme précédemment évoqué, l’école se fait de plus en plus à distance (via les outils informatiques), suite à la crise sanitaire. Ainsi, la Fondation Break Poverty met en œuvre l’opération Réussite Connectée en partenariat avec l’AFEV et Bouygues Télécom, permettant de pallier tant l’incapacité matérielle que le manque de compétences numériques des jeunes défavorisés.

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