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Analyse du texte de Robert Castel "Qu'est-ce qu'être protégé"?

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Par   •  16 Mai 2017  •  Commentaire de texte  •  2 223 Mots (9 Pages)  •  922 Vues

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QU'EST-CE QU'ÊTRE PROTÉGÉ ? LA DIMENSION SOCIOANTHROPOLOGIQUE DE LA PROTECTION SOCIALE Robert Castel

Dilemme actuel dans les sociétés démocratiques vis à vis de la protection sociale :

La protection sociale doit-elle être universelle et assurée pour chacun des membres d'une société ou alors simplement garantir un plancher minimal de ressources aux plus démunis ?

Aujourd'hui en France et en Europe, la seconde réponse semble prendre le dessus= les systèmes de protection sociale sont de plus en plus réservés à certains bénéficiaires en difficultés, on retrouve des limites dans la délivrance de protection

Pourtant pour Robert Castel la sécurité sociale apparaît comme un des rouages essentiels de la cohésion sociale. Elle est une condition nécessaire pour «  faire société ensemble ».

On remarque une tendance en France depuis une trentaine d'années. Au lendemain de la  Seconde Guerre mondiale, l'on « couvrait » la grande majorité de la population contre les principaux risques sociaux. Dans ce contexte on a pu parler de « société assurantielle » (Ewald, 1986).  Ces aides devaient être résorbées par la dynamique de la société salariale.

Mais depuis le milieu des années 1970 on assiste au contraire à la multiplication des mesures ciblées sur des populations particulières.   Robert Castel appelle cela une « individualisation des protections ».

On retrouverait une DUALITE de la protection sociale entre une composante de la sécurité sociale réservée à la population active et à ses droits et une protection sociale «  de solidarité » (octroyée sous conditions de grandes difficultés).

A l'origine la sécurité sociale s'est crée dans un but de combattre l’insécurité sociale et la pauvreté en protégeant collectivement les travailleurs d’abord, puis progressivement l’ensemble des citoyens contre les aléas de l’existence. Les  prestations devaient être homogènes après cotisations comme un droit inconditionnel et garanti par l’État.

Ors les protections homogènes assurées à l'ensemble des citoyens sont de moins en moins nombreuses. L'on est davantage protégé aujourd’hui selon des situations particulières : manquer de ressources, être sans travail, appartenir à une famille dissociée ou spécialement défavorisée, vivre dans des espaces urbains dégradés...

Ensuite,concernant les prestations sociales  NOUVEAUTE : elles exigent désormais pour certaine une contrepartie de la part de ceux qui les reçoivent. La protection sociale se rapproche de cette manière d’une logique de marché. Tandis que  la protection sociale a eu (et a encore dans certaines de ses dimensions) une fonction originelle de démarchandisation, les prestations sociales tendent à se rapprocher à des échanges marchands, soit directement (appel à des acteurs privés pour obtenir des services complémentaires), soit en exigeant un effort de celui qui reçoit l'aide en échange de la prestation accordée (par exemple les conditions mises pour continuer à bénéficier de l’allocation chômage ou de minima sociaux comme le RMI)

== > cela s’inscrit dans l'idée que la protection sociale n'est pas évidente, gratuite mais doit se mériter  

(pas de droit sans devoir)

Avant idée davantage présente de « collectif », aujourd'hui  réindividualisation  des programmes institutionnels qui encadraient les individus et les socialisaient aux normes collectives. C'est pourquoi on parle de « société des individus ». Si donc protections sociales il doit y avoir, c’est l’individu qui doit être protégé et non pas le collectif : mais tous les individus ne devraient pas avoir besoin d’être protégés. L’individu est avant tout considéré comme responsable, doit savoir se protéger seul contre les risques.

C'est l'idée que partage Denis Kessler «  La fonction de la protection sociale se réduit dès lors à suppléer aux carences de l’existence personnelle et sociale des individus qui dérogent à cette exigence d’autonomie (Soulet, 2005). »

==> Conception minimaliste de la protection sociale, conception également libérale qui s’appuie sur la promotion de valeurs individualistes

C'est une conception solidaire à la mondialisation :  rester compétitif dans une économie mondialisée qui fabrique de la concurrence. Les politiques sociales importantes apparaissent alors comme des obstacles à la compétitivité.

Pour Robert Castel c'est une position plutôt cynique et naïve ( (l'individu gagnerait son indépendance sociale en s'affranchissant des protections?) et qui s'appuie sur une histoire des protections sociales sur la courte durée

==>Au contraire c’est parce que nous sommes de plus en plus dans une société d’individus que nous avons de plus en plus de besoin de protections parce que, pour exister positivement comme individu, celui-ci a besoin de supports protecteurs.

Ainsi, il paraît évident que dans le contexte actuel de mondialisation  l'on ne peux plus faire avec le même système de protection sociale que celui de l'après guerre qui se déroulait dans un contexte particulier 

Pourtant, l'histoire des transformations des protections menée sur la longue durée montre au contraire que l’individu moderne n’a jamais pu se passer de protections

Robert Castel retrace donc l'histoire des protections sociales :

Au début : la protection par la propriété. : c’est la propriété qui assure l’indépendance sociale, l'accès à la propriété comme est vécu comme  condition de la citoyenneté : le petit paysan proprié- taire de sa parcelle, l’artisan de son échoppe.. Ce qui justifie que l'on considérait la propriété comme une protection c'est parce qu'il existait une « classe non propriétaire » : tous ceux qui n’ayant rien que la force de leurs bras pour survivre n'étaient rien socialement parlant, pas considéré comme des « individus » (certains paysans puis, certains ouvriers aux moments de l’industrialisation ou encore les indigènes qui se faisaient coloniser).

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