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Fiche De Lecture: L’enquête et ses méthodes – L’observation Directe

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Par   •  11 Mai 2014  •  2 634 Mots (11 Pages)  •  1 776 Vues

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Fiche de lecture

L’enquête et ses méthodes – L’observation Directe

Anne-Marie Arborio et Pierre Fournier

Cet ouvrage de sociologie générale paru en 2010 nous fait part de quelques conseils quant aux différentes étapes de l’observation directe: choix du terrain, mode de participation à la situation, prises de notes, analyse et compte rendu final. Il est issus de l’édition Armand Colin et de La Collection Universitaire de Poche 128. Il fut rédigé par deux sociologues, Anne-Marie Arborio et Pierre Fournier, sous le regard bienveillant du sociologue François de Singly.

Anne-Marie Arborio est maitre de conférences en sociologie à l’Université d’Aix-Marseille. Elle s’investie dans les recherches au laboratoire d’économie et de sociologie du travail. De plus, elle est associée au Centre du sociologue Maurice Halbwachs. Ses travaux d’enquête s’attachent essentiellement aux domaines de la sociologie du travail, de la sociologie des professions, de la santé ainsi que des méthodes de recherches.

Pierre Fournier est également maitre de conférences à l’Université d’Aix-Marseille. Il est lui aussi associé au Centre de M. Halbwachs. Ses travaux s’énoncent autour de la sociologie, de l’histoire, de l’économie et de l’ethnologie. Il utilise aussi plusieurs méthodes. C’est à partir des ces méthodes de recherches que celui-ci s’allie à A-M. Arborio pour élaborer cet ouvrage.

L’enquête par observation est une prérogative propre au sociologue, les autres scientifiques comme les historiens n’en ont pas le bénéfice. Elle est d’abord une pratique sociale avant d’être une méthode scientifique. Il en est de son utilité sociale : défendre, étudier, témoigner, constituer en mémoire, répondre à une demande. L’observation a longtemps été mise de côté par les sociologues pour laisser place à des méthodes plus homologues aux modèles scientifiques : questionnaire, entretien. Mais elle retrouve sa place actuellement et sert à produire des données objectives parallèlement à l’entretien. Il subsiste une certaine méfiance des discours émis lors des entretiens. L’observation directe tend l’enquêteur à n’étudier que ce qu’il voit, ce qu’on lui laisse regarder. L’auteur favorise la pratique de l’observation en complément des autres méthodes (entretien/questionnaire). L’auteur suggère des exemples de recherches sociologiques utilisant l’observation directe afin d’éclaircir et illustrer l’observation sociologique dans le but de faciliter les démarches des apprentis sociologues potentiels. Cet ouvrage se compose de quatre parties portant sur les éléments propices à l’observation directe.

La première partie porte sur les terrains. Les premières enquêtes sociologiques se sont élaborées sur des espaces confinés comme des villes ou des quartiers. Ce choix de terrain permet au chercheur d’étudier un « ensemble fini et convergent d’interaction ». De par l’étude d’un segment de communauté découle l’observation de pratique, d’activité particulière, d’un mode de vie commun qui va ensuite permettre de délimiter le choix d’un groupe pour l’objet d’étude. L’observation peut influencer sur son contexte et manquer de neutralité. L’on parle de l’observation participante comme une sorte d’innovation, il en découle deux postures dans l’enquête d’observation : à découvert ou incognito. L’observation directe permet ainsi d’aller au-delà des discours. L’étude des interactions entre classes sociales n’est possible qu’avec la pratique de l’observation directe. Il existe des terrains si difficile d’accès qu’ils paraissent impossible à étudier. C’est le cas du milieu de la Défense Nationale où les pratiques clandestines et intimes relèvent du confidentiel. C’est en cela que l’on parle d’ « enquête contrôlée » menée par des chercheurs soumis à une demande non négociable et dont le choix du terrain est contraint. Cependant l’observation directe est la meilleure méthode qui permet d’étudier et analyser les pratiques non officielles de ces milieux « fermés ». Elle permet de pallier aux éventuels artefacts présents dans les discours émis lors des entretiens ou des questionnaires. Néanmoins, l’enquête par observation directe n’est pas faisable partout. Il est difficile d’étudier en profondeur les relations conjugales, les rapports d’autorité dans la famille. Seul un investissement sur le terrain de longue durée permettrait une observation de ce monde privé. La pratique de l’observation directe promulgue certaines nécessités : situation limitée, unité de lieux et actes significatif par rapport à l’objet de recherche, accès facile à un regard extérieur, présence prolongée autorisée.

La seconde partie concerne l’enquête de terrain. Tout d’abord, il s’agit de construire l’objet d’étude. Celui-ci est prédéfini par des modalités d’observations réalisables : limite de la situation observable fixée par la position d’observation, profondeur de l’enquête déterminée par la durée. Le choix du terrain se fait en fonction de critère de pertinence sociale en rapport avec la question étudiée ainsi qu’en fonction de critère de pertinence pratique (nombre limité de lieux, de personnes, d’actions et d’évènements). Il est nécessaire de choisir un mode d’observation directe : rôle de l’observateur, autrement le rôle social à occuper. Il est impératif de s’approprier un rôle existant dans la situation étudiée afin de rester crédible. Dans ce cas le chercheur peut passer inaperçu auprès des personnes enquêtés bien que la présence d’une personne extérieur ait tendance à perturber les actions quotidiennes. Ce pourquoi il est parfois préférable d’adopter la posture incognito afin de ne rien révéler sur l’enquête en train de se faire. L’attrait essentiel entre la posture incognito et à découvert se concentre autour du risque plus ou moins grand de voir les acteurs modifier le cours ordinaire de leurs actions du fait de la présence d’un observateur. Il est utile de prévoir un temps d’adaptation pour se familiariser avec le terrain bien qu’il faille des connaissances préalables qui permettent une première approche (repérage des lieux, code vestimentaire..). C’est cette première approche qui va permettre de décider de la « présentation de soi » au moment d’entrer sur le terrain. Si le chercheur décide d’être à découvert cela suppose d’expliciter les objectifs de connaissances et la forme d’investigation tout en faisant part de sa neutralité par rapport aux intérêts sociaux ainsi que témoigner son respect

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