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La médecine de l'incurable

Fiche de lecture : La médecine de l'incurable. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Décembre 2018  •  Fiche de lecture  •  1 454 Mots (6 Pages)  •  641 Vues

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POUR UNE MEDECINE DE L' INCURABLE

MINO, J.-C et al, Pour une médecine de l'incurable, Études S.E.R (tome 408), 2008/6, p.753-764, ISSN 0014-1941. Disponible à l'adresse http:/www.cairn.info:revue-Etudes-2008-6-page-753.htm

Article coécrit avec M.-O Frattini et Emmanuel fournier, autour d'une réflexion sur l'accompagnement en soins palliatifs. Ce texte a une portée sociologique et éthique dans la pratique des soins infirmiers.

Jean-Christophe Mino est médecin-chercheur et praticien, spécialiste de santé publique formé en sociologie et en éthique. Il mène des recherches qualitatives sur le développement des soins palliatifs en France. Il dirige le Centre National de Ressources en Soin Palliatif. Il est entre autre responsable du projet éthique de l’Institut Curie, ainsi il enseigne pour le département « Éthique, douleur, soins palliatifs » de la faculté de médecine Pierre et Marie Curie.

Marie-Odile Frattini est médecin-chercheur et intervenante de santé publique, également responsable du Centre National de ressources des soins palliatifs à Paris.

Emmanuel Fournier est un Philosophe et enseignant en éthique et physiologie à l'université Paris 6. Il est responsable du département d'éthique de l'université depuis 1993. Il a simultanément dirigé le département de neurophysiologie de la faculté de médecine Pitié-Salpêtrière de 2009 à 2015.

Tout les trois axes leurs recherchent sur les enjeux pratiques, éthiques et organisationnels des soins des personnes atteintes par des maladies graves et en fin de vie.

Les auteurs nous expliquent dans cet article que le modèle curatif en soin palliatif se veut obsolète car n'intégrant pas toutes les dimensions de soins dans l'accompagnement des patients. La médecine officielle dite académique met en avant le patient comme seul acteur de sa guérison, qui se doit de lutter contre sa maladie même si celle ci est dite incurable ou dégénérative. Ces chercheurs nous montrent qu'il n'y a pas simplement un aspect curatif à la maladie mais également un accompagnement du soignant qui vise à aider le patient à vivre avec sa maladie et en souffrir le moins possible. Ils visent donc à faire réfléchir avec une médecine de l'incurable comme nouveau modèle de soin. Ils expliquent les axes sur lesquels les soignants peuvent influer afin d'accompagner au mieux le patient. En premier lieu, « la lutte contre l'inconfort » (p.754).  Pour se faire il faut que s'articulent « les soins de confort, les soins de supports et les soins facilitant le 'vivre avec'  »(p.755). Le patient est responsabilisé ainsi que son entourage ainsi les thérapeutiques visent à le soulager au mieux de ses maux. Dans cette quête de confortabilité différents acteurs tels que des kinésithérapeutes, diététiciens ou encore infirmiers peuvent agir, outre la médicamentation. Les soins sont ajustés selon les ressentis du patient  et les besoins qu'il exprime, la médecine de l'incurable intègre alors « le point de vue de la personne malade » (p.757). De ce fait la norme devient celle du patient et son interprétation et ces avis comptent, afin de le soulager lui et sa famille au quotidien. Cette médecine reconnaît la parole du patient et s'adapte a celui ci. A travers une relation d'écoute et de prise en compte du patient, l'équipe pluridisciplinaire peut intervenir pas uniquement via des soins techniques mais fait de la relation et des réponses aux besoins une vraie médecine qui intègre une éthique et un pragmatisme dans la recherche de ce que préfère le patient pour lui même, et ce dans le respect via leurs pratiques. Ceci intègre le respect d'un « refus, les choix de lieux de soins »(p.759) entre autres. Les soignants sont aidant envers les patients, les accompagnent tout en stimulant leurs autonomies dans les soins, leur laissant ainsi leur libre arbitre, y compris s'ils souhaitent stopper des soins un temps et peu importe l'avancée de leur(s) pathologie(s).  Les auteurs nous explicitent également qu'une organisation est nécessaire et celle ci fait intervenir la sphère politique, les gestionnaires, les équipes hospitalières, de médecine de ville. Que cet ensemble n'est possible qu'avec une cohérence de chaque acteurs, pour finir par y aboutir via un soutien des politiques afin de traiter de chaque déterminisme qui influe sur le corps des soignants - leurs permettant eux, d'être opérationnels dans cette nouvelle pratique. Ils envisagent la Haute Autorité de Santé Publique comme un moteur de ce nouveau modèle, ayant pour but de porter et faire avancer les discussions  sur le plan organisationnel. Cette pratique vise une médecine dite futuristique caractérisée par « la manière de faire selon certains buts et non la nature des interventions » (p763).

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