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De l’éthique sur l’étiquette des O.N.G

Note de Recherches : De l’éthique sur l’étiquette des O.N.G. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  12 Décembre 2012  •  1 636 Mots (7 Pages)  •  870 Vues

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De l’éthique sur l’étiquette des O.N.G.

Même si la notion d’ »organisation non-gouvernementale » recouvre une très grande diversité d’associations ou de fondations aux statuts juridiques, objectifs et méthodes très diverses, la question éthique est essentielle et incontournable.

En effet, les missions que se donnent les O.N.G. affirment des principes induisant des jugements sur des situations humaines insuffisamment reconnues ou scandaleusement ignorées : être « la voix des sans-voix« , le service des « plus pauvres« , le respect des « droits des oubliés« , etc…

Ces principes induisent parallèlement des jugements sur les pouvoirs et puissances en tous genres qui ont pourtant le mandat et/ou les moyens de reconnaître ces situations et d’y faire face.

Mais il serait paradoxal que, fondant leurs actions sur des jugements, les ONG ne s’imposent pas au minimum le même degré d’exigence éthique, quant à leur propre fonctionnement, que celui qu’elles exigent par exemple, en demandant aux multinationales l’établissement de code de bonne conduite, chez elles comme chez leurs sous-traitants…

Même si les ONG sont fortement idéalisées dans leur image « grand-public », elles sont parfois, comme toutes les institutions humaines, « trop humaines« , avec leurs dysfonctionnments, voire même leurs perversions.

Comme partout, le risque est là que « l’argent monte à la tête« , et comme chacun sait » qui ne vit que par et pour les média, mourra par les média »… sans oublier : « Qui feut faire l’ange…«

Dans les O.N.G, la notion d’éthique institutionnelle se rapporte à des valeurs collectives, librement choisies et annoncées, dans lesquelles les acteurs, qui s’y engagent, inscrivent, de manière contractuelle, leur éthique individuelle.

Cette exigence se situe au-delà de la simple notion de déontologie professionnelle. Travailler dans un camp de réfugiés suppose pour un médecin, de se conformer à la déontologie médicale, mais comporte en plus des exigences de comportement vis à vis des populations vulnérables, vis à vis du personnel local et des autorités (« vous êtes ici pour être medecin, et non pas pour vous comporter en colonial…« ).

Un code éthique est théoriquement d’autant plus nécessaire qu’un expatrié peut se retrouver en situation de pouvoir quasi-absolu pendant une longue durée, sans contre-pouvoir ni possibilité de contrôle et que d’autre part, l’expatriation est toujours volontaire (ce qui ne veut pas dire « bénévole ») avec des contraintes connues à l’avance et librement consenties.

La question éthique se situe à tous les niveaux d’une ONG et souvent « le diable est dans les détails » : cela peut aller de l’établissement d’une échelles de salaires, aux contraintes de la communication et de la recherche de financements, en passant par le management participatif ou les messages aux donateurs.

Voici, en vrac, quelques exemples de réflexions éthiques, évidemment non-exhaustives :

Il est parfois paradoxal de voir des ONG qui ne cessent de promouvoir en public les notions de service, de solidarité, de respect des personnes et qui sont pourtant minées par des conflits de pouvoir interne (surtout en période de croissance budgétaire) ; de voir des directeurs « charismatiques » faire le siège des média pour des associations dont la mission stipule « l’effacement individuel proche de l’anonymat« , même si l’on sait que la personnalisation est la règle générale des media.

Dans la recherche de fonds « grand-public », est-il éthique de consacrer des sommes folles à des mandats externes de consultants en marketing qui estiment qu’un premier mailing est réussi s’il couvre ses propres frais, car c’est le deuxième mailing qui est rentable ? On sollicite le public pour les bénéficiaires… ou pour couvrir les frais ?

Est-il éthique de simplifier à outrance la description d’une situation d’urgence en exhibant des besoins chiffrés approximatifs ou exagérés ? Ou encore de surévaluer l’impact et les résultats d’une action dans un conflit à grande échelle, même pour convaincre, et même de bonne foi ? Est-il éthique de se prétendre expert de la complexité du monde quand on gère des budgets parfois quasi-microscopiques ?

Une ONG n’est qu’un intermédiaire entre des donateurs et des bénéficiaires … qui ne se connaissent pas.

Le lien de confiance se doit donc d’être à toute épreuve.

L’argent reçu par une ONG ne lui appartient pas : il appartient aux bénéficiaires.

C’est bien pourquoi une ONG ne devrait jamais remercier les donateurs « au nom des bénéficiaires » : ceux-ci ne sont nullement tenus de remercier : ils ne reçoivent que les prestations qui leur sont dues.

A quoi cela sert-il de dénoncer la marchandisation et la privatisation des services publics dans une économie mondialisée si en même temps on se comporte en multinationale sur le « marché des donateurs« ?

Se réjouir de toute nouvelle initiative associative ?… ou tenter de torpiller les ONG « concurrentes » ?

Lorsqu’une ONG reçoit un don anonyme important, doit-elle s’inquiéter – et exiger – de connaître la nature et l’origine des fonds (risque de blanchiment ?) Ou bien n’est-elle responsable que de son

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