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Le Bassin Carrier De Comblanchien

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Par   •  22 Mai 2015  •  2 051 Mots (9 Pages)  •  1 045 Vues

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LE BASSIN CARRIER DE COMBLANCHIEN

Dominique FRANCOIS, Géologue et Responsable foncier, ROCAMAT, dominique.francois@rocamat.fr

Figure 1

Carrière des Rocherons, Villers la Faye

Crédit Photo : Franck Charel pour Rocamat

La Côte des Pierres est à la roche ornementale ce que la Côte de Nuits est au vin de Bourgogne : incontournable et renommée. S’y logent en son sein, depuis plus de 150 ans, plusieurs carrières exploitant le fameux niveau géologique du Comblanchien. Nous avons tous, un jour ou l’autre, foulé ces matériaux utilisés en dallage dans notre paysage commercial ou urbain sans nous soucier ni de leur histoire ni de leur provenance.

OU ?

En Côte d’Or entre Dijon et Beaune et plus précisément au sud de Nuits-St-Georges s’inscrivent non seulement les vignobles de la Cote de Nuits mais une autre Côte, minérale celle-ci, la Côte des Pierres.

Figure 2

Légende :Comblanchien : vignobles et carrières

Crédit Photo : Gilles Jouillerot- Rocamat

Le Bassin carrier de Comblanchien englobe les communes s’étirant de Nuits St Georges à Ladoix Serrigny : Premeaux, Comblanchien, Villers la Faye et Corgoloin.

Rocamat après avoir exploité jusqu’en 1990 une carrière communale à Comblanchien a repris l’extraction de la carrière historique de Corgoloin et de la carrière communale de Villers la Faye.

ORIGINE ?

La pierre de Comblanchien s’est formée au Bathonien supérieur il y a quelques 165 Millions d’années dans une mer chaude et peu profonde. Il convient d’imaginer un vaste haut-fond avec plages et barrière récifale

ceinturant un grand lagon dans lequel se sont déposés calmement les différents bancs vaseux qui formeront l’unité géologique du Comblanchien.

figure 3 Légende : lagon aux Iles Fidji

Ce milieu de sédimentation existe aujourd’hui aux Bahamas ou encore aux Iles Fidji.

Le géologue considère que le niveau dit de Comblanchien a une puissance de 60 à 70 m localement.

Le carrier, lui a une vue plus restrictive, et appelle « Comblanchien sensu stricto » un niveau exploitable épais de 5 à 6 mètres sous une couverture de matériaux non éligibles à la pierre ornementale de 20 à 40 mètres selon la topographie.

Ce niveau caractéristique est aussi exploité sur les communes voisines de Corgoloin et Villers la Faye, d’autres bancs sus et sous jacents de qualité voisine mais d’aspect légèrement différent également.

Ce sont au total, environ 25 mètres de gisement exploitable qui existent aujourd’hui au regard de l’exploitant au sein du « Comblanchien du Géologue » sous les différentes appellations « Comblanchien », « Musancy », « Rocherons ».

Et , pour se simplifier la tâche, le carrier y a distingué plus de 12 bancs métriques de faciès différent.

Les matériaux extraits sont des pierres calcaires (plus de 99 % de Ca Co3), dures et compactes (densité de 2.65), de faible porosité (0.2 à 0.9 %).

QUAND ?

Mais avant de considérer cette ressource minérale sous l’œil de l’exploitant carrier, retraçons l’épopée de la Pierre de Comblanchien qui se marque par deux périodes cycliques de croissance et récession durant le siècle dernier.

Son exploitation a probablement commencé au 17ème siècle à Premeaux puis un peu après 1800 par des pierriers (le terme de carrier n’était pas encore employé) qui cherchaient des petits moellons pour faire de la construction courante.

Des 1843, on s’est aperçu de la qualité de ce matériau (dureté-durabilité) et la pierre fut alors utilisée dans les ouvrages d’art de la Compagnie de Chemin de fer PLM (Paris Lyon Marseille).

A partir de 1850, le chemin de fer arrive dans la région et marque l’essor de l’extraction de la pierre, les carrières étant jusqu’alors éloignées des voies d’eau navigables, permettant sa diffusion en dehors de la région.

En 1878, la pierre des carrières de Comblanchien et de Corgoloin sert à l’édification de l’Hôtel de Ville de Paris pour ses dallages et escaliers mais aussi ceux de la Bourse en 1903 et des magasins du Printemps.

Les carriers arrivent alors des régions pauvres de France (Auvergne, région Rhône Alpes) mais aussi du Tessin Suisse et d’Italie. Il y a 300 carriers en 1888 sur le Bassin.

L’extraction se fait entièrement à la main, les blocs sont levés par des treuils mus à l’aide de roues à écureuil…dans lesquelles l’écureuil est remplacé par l’homme… Les blocs sont ensuite chargés sur des charrettes tirées par des chevaux.

Figure 4

Légende : Carrière Fèvre à Comblanchien à la fin du 19ème siècle

E- Caustier ; Les Entrailles de la Terre ; Librairie Nony &Cie ; 1902

L’avènement de la fée électricité en 1912 et la reconstruction de l’après-guerre font, qu’en 1921, il y a six carrières sur Comblanchien, deux sur Corgoloin et plus de 1 000 ouvriers.

Deux grandes usines se construisent alors stratégiquement sur la route nationale, une autre le long de la voie de chemin de fer à Corgoloin. Elles transforment la pierre extraite.

En 1929, un des plus grands exploitants Civet Pommier (qui deviendra à l’instar de la société Fèvre par fusions acquisitions successives Rocamat) extrait plus de 2 000 m3 de blocs par an.

Figure 5

Légende : carrière Barberet (Corgoloin) début

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