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La science et la technique, facteurs de supériorité

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Par   •  2 Mai 2015  •  1 928 Mots (8 Pages)  •  953 Vues

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Intro:

Notre culture se caractérise par un haut degré de développement scientifique et technique. C'est un fait. Tout le problème est de savoir si ce fait nous "autorise" à affirmer que notre civilisation (notre culture) est supérieure aux autres c'est à dire si ce fait rend légitime cette affirmation. La question est celle du droit. Avons-nous le droit de considérer notre culture comme supérieure sous prétexte que son niveau scientifique et technique et élevé ? Si la réponse était négative il serait alors légitime de se demander quel autre critère de hiérarchisation entre les cultures utiliser si tant est que ce critère existe. C'est peut-être justement la notion même de critère de hiérarchisation qui est à interroger. L'intérêt de ce problème est double. D'abord il nous permettra de nous situer par rapport aux autres cultures qu'elles soient éloignées de nous dans le temps ou dans l'espace. Ensuite il nous éclairera sur la mondialisation de notre culture qui s'impose de plus en plus aux autres. Cette mondialisation est-elle légitime (elle viendrait de notre supériorité) ou au contraire est-elle une aberration de l'histoire conduisant à la destruction des autres cultures dont les valeurs seront alors perdues pour l'homme ?

I La science et la technique, facteurs de supériorité.

1) Un constat : la mondialisation de la culture occidentale.

On peut constater, depuis environ un siècle et demi, une mondialisation de la culture occidentale. On peut constater, en effet, que de nombreuses cultures nous empruntent nos techniques, notre genre de vie, nos loisirs et même nos vêtements. Les pays du tiers-monde, non seulement ne nous reprochent pas de les occidentaliser mais même nous reprocheraient plutôt de ne pas leur donner les moyens de s'occidentaliser assez vite.

Ceci n'est d'ailleurs qu'un constat : l'unanimité n'est pas un critère de vérité. On peut être unanimement d'accord sur une erreur comme le montre par exemple l'unanimité du géocentrisme avant Copernic. Mais en même temps ce constat doit être pris en considération car l'existence d'une civilisation mondiale est probablement un fait unique dans l'histoire. Qu'est-ce qui peut légitimer cette mondialisation ? Quels sont les arguments qui nous autorisent à nous considérer comme supérieurs ?

2) En quel sens notre civilisation est-elle supérieure aux autres ?

Il est clair que nous avons des sciences (ce que la plupart des sociétés ont longtemps ignoré) et des techniques particulièrement développées.

Sciences et techniques constituent objectivement des atouts.

D'abord le développement des sciences nous donne plus de connaissances. Nous savons plus de choses.

Ensuite le développement scientifique et technique nous permet d'accroître la quantité d'énergie disponible par habitant. Si nous raisonnons en terme de P N B, il est clair que nous sommes supérieurs. Nous sommes plus riches. Notre niveau de vie est supérieur à celui des hommes du tiers-monde. Nous avons davantage de confort, de biens de consommation. Ceci est objectivement vrai et mesurable. On ne meurt pas de faim en France. On y mange globalement mieux qu'ailleurs, parfois même trop.

En troisième lieu, le développement scientifique et technique permet de protéger et de prolonger la vie humaine. L'espérance de vie est, elle aussi, un phénomène quantifiable et il est clair qu'elle est supérieure dans nos sociétés. Certes, on peut toujours mourir jeune mais globalement on vit plus longtemps ici que dans le tiers-monde. Le travail est moins pénible, la médecine plus présente et accessible à la grande majorité de la population. Bref, sur ces aspects matériels, notre culture paraît bien plus avancée que les autres.

Enfin, notre culture apparaît supérieure à un quatrième titre qui, lui aussi, est objectif : la science et la technique donnent la puissance. Les retombées techniques de la science concernent aussi l'armement et il est clair que celui-ci rend plus fort. On voit comment les États-Unis s'érigent en gendarme du monde et imposent leur loi (l'Irak, la Somalie), comment l'OTAN s'est imposée dans le conflit du Kosovo etc.

La science et la technique mettent à la disposition de l'homme des moyens mécaniques de plus en plus puissants. Si l'on adopte ces critères, il est clair que nous sommes supérieurs et on obtiendra la hiérarchie suivante : en tête l'Amérique du Nord et le Japon, ensuite l'Europe et à la traîne, dans l'indistinction, les sociétés asiatiques et africaines.

Cependant notre critère est-il légitime ? A-t-on le droit de considérer notre civilisation comme supérieure sous prétexte qu'elle a des sciences et des techniques ?

II Les raisons de soupçonner la légitimité de ce sentiment de supériorité.

1) La place de la science et de la technique dans la culture.

Il faut d'abord bien voir qu'une culture (et la notre ne fait évidemment pas exception) ne saurait se définir uniquement par l'état de ses sciences et de ses techniques. La culture, c'est tout ce qui est transmis socialement. Une civilisation se caractérise aussi par le mode de vie, les arts, la religion, les codes moraux etc. Sous prétexte que nos sciences et nos techniques sont plus avancées, avons-nous le droit de considérer que notre culture est globalement supérieure aux autres ? Ce serait confondre le tout et la partie. Un élément de l'ensemble ne peut suffire pour conclure à la supériorité du tout.

2) La mondialisation de la culture occidentale n'est pas spontanée.

Comme le montre Lévi-Strauss, l'adhésion des autres cultures à notre modèle occidental n'a rien de spontané. Elle ne résulte pas d'un libre choix mais plutôt d'une absence de choix. C'est un héritage du colonialisme. La civilisation occidentale a établi ses soldats, ses comptoirs, ses plantations et missionnaires dans le monde entier. Elle est directement intervenue dans les cultures en bouleversant les modes traditionnels d'existence soit en imposant le sien, soit en instaurant des conditions qui engendraient l'effondrement des cadres existant sans les remplacer par autre chose. Les peuples, désorganisés, ayant besoin d'un cadre culturel le leur étant détruit, n'avaient

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