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Une croissance durable pour lutter contre le chômage ?

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Par   •  24 Mars 2014  •  9 646 Mots (39 Pages)  •  1 518 Vues

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PROBLEMATIQUES DU CHAPITRE SUR L’EMPLOI ET LE CHOMAGE

1ere problématique : Une croissance durable pour lutter contre le

chômage ?

La contribution de la croissance à la réduction du chômage paraît aller de soi. Comment ne pas rapprocher le ralentissement de la croissance économique depuis la crise de 1974 avec la progression presque ininterrompue du chômage sur la même période?

Pourtant, les chercheurs de l'Institut de recherches économiques et sociales (Les marchés du travail en Europe, 1998) signalent que cette relation, « pourtant assez simple à identifier, est en général ignorée ou relativisée. [...] Elle révèle la prégnance du paradigme libéral [...]. II va tellement de soi que les performances en matière de chômage ne peuvent provenir que d'améliorations apportées au marché du travail que l'on se dispense d'aller voir ce qui se passe du côté de la demande globale ».

La définition de la productivité du travail (Production/Quantité de travail) nous rappelle que l'évolution de l'emploi dépend de celle de la production et de la productivité. Autrement dit, l'évolution du PIB est un déterminant central dans l'analyse du chômage. Le retour de la croissance à la fin des années 1990 l'a montré: l'économie française a créé près de deux millions d'emplois et fait reculer le chômage de 900 000 personnes entre 1997 et 2000.

Y a-t-il une relation mécanique entre croissance et chômage?

Quel taux de croissance est susceptible de faire reculer le chômage?

Une croissance forte ne risque-t-elle pas de venir buter sur des contraintes d'offre (insuffisance des facteurs travail et capital) ?

1 ) La baisse du chômage dépend du contenu en emploi de la croissance

UNE RELATION INSTABLE ENTRE CROISSANCE, EMPLOI ET CHOMAGE

L'économiste américain (keynésien) Arthur Okun a montré dans les années 1960 qu'il fallait aux États-Unis un taux de croissance de 3 % du Produit National Brut pour obtenir une augmentation de 1 % des emplois ». Cette relation a paru suffisamment robuste pour qu'on lui attribue le nom de « loi d'Okun ».

Pourtant, il n'existe pas de lien mécanique entre croissance, emploi, et, a fortiori, chômage. Des variables intermédiaires sont susceptibles de perturber cette relation.

- Il faut tout d'abord faire intervenir les gains de productivité.

Puisque le taux de croissance de l'emploi (noté E) résulte de la différence entre le taux de croissance de la production (Y) et le taux de croissance de la productivité (P) les créations d'emplois seront d'autant plus élevées que l'écart entre Y et P sera grand.

Toutes choses égales par ailleurs, une croissance intensive reposant sur une amélioration de l'efficacité des facteurs de production génère de faibles créations d'emploi.

- Ensuite, l'évolution de la durée du travail constitue un autre facteur susceptible d'influencer la sensibilité de l'emploi à la croissance. Une réduction du temps de travail diminue la productivité annuelle par tête et favorise la création d'emplois. Et réciproquement.

- Enfin, la flexion du taux d'activité (nombre d'actifs attirés sur le marché du travail sur le nombre d'emplois nouveaux créés multiplié par cent) mesure l'effet d'appel provoqué par une reprise de l'activité et la création consécutive de nouveaux emplois. Les actifs qui s'étaient retirés du marché du travail (chômeurs découragés), qui en étaient restés éloignés dans un contexte de chômage de masse (femmes au foyer) ou qui avaient différé leur entrée (étudiant « faute de mieux ») vont être attirés par les opportunités d'embauche et vont concurrencer les chômeurs « officiels ». On estime en France qu'il faut créer 100 emplois pour faire reculer le chômage de 70 personnes.

L'augmentation de la population active (résultat du dynamisme démographique et de l'activité croissante des femmes) peut annuler les effets positifs des créations d'emplois sur le chômage: si population active et emploi augmentent au même rythme, l'effet sur le chômage est nul.

Tous ces éléments sont de nature à relativiser les effets de la croissance sur le chômage et expliquent l'évolution du contenu en emploi de la croissance depuis ces vingt dernières années.

UNE CROISSANCE PLUS RICHE EN EMPLOI DANS LA DERNIERE DECENNIE

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21/01/2008

Pendant les décennies 1970 et 1980, la sensibilité de l'emploi à la croissance est moindre par rapport à la période suivante.

Les gains de productivité ont en grande partie neutralisé les effets positifs de la croissance sur l'emploi. La vive reprise économique à la fin des années 1980 a certes permis de créer 700 000 emplois mais n'a fait reculer le chômage que d'un point et demi.

La décennie 1990 se démarque nettement de la période précédente. On note une forte corrélation entre croissance et emploi. En outre, ce dernier réagit vigoureusement aux fluctuations de l'activité économique. Ce lien rétabli entre croissance et emploi explique que la période d'expansion que l'on a connue en France entre 1997 et 2000, pourtant moins vigoureuse que la précédente (3 % contre 4 % en moyenne annuelle), ait permis la création de près de deux millions d'emplois et la baisse du taux de chômage de 3,5 points.

Cela résulte du ralentissement des gains de productivité: ils sont passés de 2,5 % en moyenne annuelle entre 1974 et 1990 à environ 1 % pendant la dernière décennie.

Cela signifie que l'économie française crée des emplois à partir d'un taux de croissance supérieur à 1 % alors que ce « point mort » (c'est-à-dire le rythme de croissance permettant de stabiliser l'emploi) s'élevait à 2,5 % dans la précédente période.

Plusieurs explications peuvent être avancées :

- l'abaissement des charges sociales, notamment sur les bas salaires, a permis de diminuer le coût relatif du travail peu qualifié et de freiner la substitution capital-travail;

- les exonérations substantielles sur les contrats à temps partiel ont facilité leur développement.

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