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Taux D'interet - Rendement

Mémoire : Taux D'interet - Rendement. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Décembre 2012  •  2 701 Mots (11 Pages)  •  831 Vues

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De ce qui précède il découle que l’otm devrait être intégré en tant que variable agissant à la fois sur les évolutions de court et de long terme. Sa valeur est celle des moyennes pondérées des objectifs de taux de marge de tous les projets d’investissement. C’est une variable de comportement de décision. Elle est à la fois variable explicative et résultante. À tout moment le niveau de l’otm est conditionné par le degré d’incertitude relatif aux anticipations et par la situation financière des entreprises, c’est-à-dire qu’il possède une composante tournée vers le futur et une autre issue du passé. La situation financière est particulièrement influente en période de récession avancée, lorsque les marges des entreprises sont faibles, lorsque le taux d’endettement est encore élevé ou que l’on anticipe une remontée des marchés financiers à partir d’un niveau faible. L’incertitude étant la cause essentielle de l’otm, nous ne retiendrons pas d’autres variables explicatives issues du passé, car ce serait contradictoire puisque l’incertitude naît justement quand le futur ne peut plus être extrapolé à partir du passé. L’action de l’otm sur les investissements est simple: il agit comme un filtre sélectif. Si à un moment donné tous les entrepreneurs s’imposent le même otm, par exemple 8 %, cela signifie que tous les projets d’investissement dont le tri est inférieur à 8 % verront leur décision abandonnée ou reportée. L’incertitude relative à l’activité économique est évidemment fluctuante. La situation financière de l’entreprise aussi. Il est donc naturel de définir l’otm comme une variable faisant partie intégrante de la conjoncture. En période de forte incertitude, lorsque les entrepreneurs s’imposent un otm élevé, les projets d’investissement subissent un effet de filtre. Ne sont alors retenus que les projets d’investissement à forte rentabilité.

À ce stade de la définition il convient de reconnaître qu’il y a apparemment incohérence, du fait que l’otm sélectionne les projets à haute rentabilité alors que la mesure de la rentabilité des investissements devient impossible : comment comparer deux valeurs lorsqu’une des deux n’est pas mesurable ? En réalité les investisseurs fondent leurs décisions sur des valeurs peu précises correspondant aux taux de marge les plus élevés qu’ils ont pu connaître dans le passé et imposent ainsi un otm qui fixera «la barre haute». Mais il faut admettre alors que ces comportements se rencontrent à l’intersection du raisonnement rationnel et de l’intuition.

Influence de l’OTM sur les taux d’intérêt

Au niveau global, le niveau d’investissement ne résulte plus uniquement d’une comparaison entre les taux d’intérêt et le tri. Un otm élevé exercera une pression à la hausse sur les taux d’intérêt, l’incertitude gagne également les banquiers, qui analysent un otm élevé comme un signe supplémentaire de risque les conduisant à être fermes sur le taux de prêt. Il y a donc une situation paradoxale où la baisse de la demande de prêt n’agit plus sur les taux d’intérêt comme on devrait s’y attendre s’il n’y avait pas eu cette pression exercée indirectement par l’otm sur le système bancaire.

Les taux coûts

Les taux d’intérêt constituent un coût intégré dans les business plans des investisseurs, ce qui devrait influencer à la baisse le niveau des investissements. En période d’otm élevé, lorsque les projets retenus présentent une forte rentabilité, la part relative du coût lié au taux d’intérêt s’avère faible par rapport à la marge escomptée et l’élasticité de l’investissement par rapport au taux d’intérêt en tant que coût est faible. Autrement dit, on est dans une situation où une politique de baisse des taux ne serait guère efficace, d’autant plus qu’elle risquerait d’être perçue par les entrepreneurs comme la confirmation que, selon les prévisions globales des gouvernements, la situation doit aller en se dégradant (à supposer que les entrepreneurs fassent confiance aux prévisions officielles). Si par ailleurs cette configuration se produit à l’issue d’une période plus longue au cours de laquelle la situation financière des entreprises s’est dégradée il y aura de surcroît une demande de crédit se substituant à l’autofinancement. Cette demande de monnaie qui est en fait une demande de précaution et de transaction n’est pas non plus de nature à réduire les taux. Certes, des sondages réalisés auprès des chefs d’entreprises disent que « 79 % des interrogés pensent qu’il est nécessaire, en ce moment, de réduire les taux d’intérêt afin de soutenir l’activité économique » mais à la question « une baisse des taux d’intérêt inciterait-elle les industriels à engager des développements supplémentaires ? » il est répondu que « le niveau des taux agit bien entendu sur le coût d’un investissement financé par crédit, mais il ne détermine pas la décision elle-même, ni son calendrier. Nous l’observons au Japon : les taux à court terme se situent à 1 %, mais ce seul fait ne suffit pas à relancer l’investissement. » (La Tribune du 19 juin 2001, p. 12.) Pour ce qui concerne les taux en tant que coût, on peut alors se demander si l’entrepreneur interrogé n’est pas enclin à dire que les taux d’intérêts sont un frein à l’investissement dans la mesure où il suffit d’une décision de la banque centrale pour améliorer automatiquement la situation financière, ce qui ne peut être le cas avec les prix des produits sur des marchés très concurrentiels. En d’autres termes on peut agir sur les taux de manière opérationnelle mais pas sur les prix quand ils sont imposés par le marché. Ce principe de réalité opposé à quelque chose que l’on puisse modifier incite sans doute l’entrepreneur interrogé à exagérer l’influence que pourrait avoir une baisse des taux. Il faudrait néanmoins nuancer cette affirmation par le fait que la réponse peut aussi s’appliquer aux effets d’une baisse des taux sur le niveau de la consommation.

Cette attitude « politique » de l’interviewé s’était à notre avis également manifestée avant la reprise des années 95, lorsque le patronat accusait le niveau des charges sociales d’être un frein à la reprise alors que, une fois la reprise bien amorcée, le sujet a été en partie éclipsé. Il n’est pas question ici de juger le bien fondé des revendications patronales mais d’insister sur la difficulté de l’interprétation d’une réponse car on peut, dans l’esprit de l’entrepreneur,

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