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Histoire de la pensée économique

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Par   •  28 Octobre 2013  •  5 163 Mots (21 Pages)  •  2 612 Vues

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L’économie ; histoire de la pensée économique

La pensée économique est très ancienne et de nombreuses civilisations s’y sont intéressées au cours de l’Histoire. La plus vieille trace d’une idée d’économie se trouve dans Le Code d'Hammurabi qui date d’environ – 1750 avant Jésus-Christ. Cet ancien texte de loi amorçait l’idée d’un Etat fixant les salaires, réglementant les emprunts ou même encore l’idée de l’impôt. C’est cependant en Grèce que l’idée économique va réellement naître. C’est un élève de Socrate, Xénophon qui introduit d’ailleurs le terme « économique » dans son ouvrage justement intitulé « De L’Economique » ; il y évoque un questionnement du terme, au sens moderne, sur la nature des biens, l’utilité et l’échange.

Le mot « économie », quant à lui, apparait au XIVe siècle dans un ouvrage français : « Ethiques » écrit par l’« Einstein du XIVe siècle » ; Nicole Oresme. Le terme est d’origine grecque et reprend l’étymologie du mot « économique » puisqu’il réunit les deux termes « Oikos » (maison) et « Nomos » (règle) ; il signifie donc littéralement « conduite d’une maison, d’un domaine ». Ainsi Nicole Oresme définit dans son « Ethiques » l’économie comme « […] l’art de gouverner un hôtel (maison) et les appartenances pour acquérir des richesses ».

La science économique émerge progressivement entre le XVIe et le XVIIIe siècle avec les Mercantilistes et les Physiocrates, tous deux précurseurs de « l’économie moderne ». Le mercantilisme (du latin « Mercari », qui signifie faire du commerce, et « Merx », marchandise) prône le développement économique par l’enrichissement des nations par le biais d’une politique commerciale agressive, visant à promouvoir les exportations et à limiter les importations. L'Etat y joue donc un rôle primordial en adoptant des politiques protectionnistes qui établissent notamment des barrières tarifaires et encouragent les exportations. Selon les mercantilistes, la richesse des Etats se mesure par le stock d’or et d’argent qu’ils accumulent. Le mercantilisme n'est cependant pas un courant de pensée à proprement parler, car ce n'est pas une théorie économique unifiée. Aucun auteur mercantiliste n'a proposé un système présentant le fonctionnement idéal d'une économie, tel qu'Adam Smith le fera par la suite dans le cadre de l'économie classique. Les penseurs de cette conception économique sont Antoine de Montchrestien, Jean-Baptiste Colbert, John Locke, Bernard de Mandeville, Richard Cantillon… En réalité on étiquète souvent tous les économistes européens qui ont écrit entre 1500 et 1750 de mercantilistes.

Les physiocrates, quant à eux, considèrent, en opposition aux idées mercantilistes, que la richesse d'un pays consiste en la richesse de tous ses habitants et non seulement celle de l'État. Cette richesse est formée de tous les biens qui satisfont un besoin et non de métaux précieux qu'il faudrait accumuler. La richesse doit être produite par le travail. Selon eux, seule l’agriculture est source de richesse. Les physiocrates sont des libéraux, contrairement aux mercantilistes, et sont favorable à un Etat non-interventionniste c’est d’ailleurs Vincent de Gournay, physiocrate, qui est l’auteur de la célèbre maxime « laisser faire, laisser passer » qui résume cette idée. Les penseurs de cette école de pensée économique sont –entre autre- François Quesnay (fondateur de cette école et son chef de file incontesté, après la publication de son Tableau économique qui représente la circulation des richesses dans l’économie), Jacques Turgot (ministre des finances de Louis XVI), Vincent de Gournay ou encore Nicolas Baudeau.

La physiocratie est annonciatrice de l'économie classique fondée par Adam Smith, et inspire la critique de l'économie de Karl Marx.

Ainsi nous étudierons dans une première partie les rouages de l’économie classique, ses auteurs, ses idées. Nous verrons ensuite dans une seconde partie les mécanismes d’un autre courant économique ; l’école néoclassique. Puis dans une troisième et dernière partie nous nous intéresserons plus particulièrement aux critiques apportés aux courants économiques avec les idées de Joseph Schumpeter ou encore de Karl Marx.

L’économie classique

C’est à la fin du XVIIIe siècle qu’apparaît l’économie classique au sens moderne du terme. C’est l’écossais Adam Smith (1723-1790) qui est considéré comme le père de cette école ; il publie en 1776 le premier ouvrage moderne d’économie : « Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations ». La plupart des économistes considèrent la publication de ce traité comme le début du classicisme. Comme son titre l’indique, Adam Smith va chercher dans son œuvre à s’interroger sur les facteurs de richesse des nations. Il part donc de la constatation que « Le Travail annuel d'une nation est le fonds primitif qui fournit à sa consommation annuelle toutes les choses nécessaires et commodes à la vie; et ces choses sont toujours ou le produit immédiat de ce travail, ou achetées des autres nations avec ce produit ». Ainsi selon l’économiste écossais, l'origine de la richesse est le travail des hommes : c’est la base de la doctrine de la valeur travail. Pour enrichir la nation il faut donc améliorer la productivité du travail, or pour Adam Smith, ceci dépend en grande partie de sa division. Pour l’économiste, la division du travail est à la base de l’augmentation de la production des entreprises et du tissu économique national. Il donne l’exemple d’une fabrique à épingle (inspiré de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert) : là où un homme seul, non formé, ne pourrait guère fabriquer plus d’une épingle par jour, la fabrique emploie les ouvriers à plusieurs tâches bien particulières (tirer le fil de métal, couper, empointer, émoudre, etc.), et parvient ainsi à élever considérablement sa productivité. La division du travail s’applique plus facilement aux manufactures qu’à l’agriculture, ce qui explique le retard de productivité de celle-ci. Cette vision s’accorde d’un côté avec la physiocratie, en convenant que la richesse doit être produite par le travail, mais s’en écarte d’un autre côté car là ou l’agriculture était seule source de richesse pour les physiocrates, elle est, pour Adam Smith, en retrait est bénéficie d’une faible productivité. Cependant, l’économiste avait lui-même mis en évidence les limites et dangers d'une telle division du travail qui sclérosait

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