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Général de Montrywau: "Le tigre est confiant dans sa proie"

Commentaire de texte : Général de Montrywau: "Le tigre est confiant dans sa proie". Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  18 Juin 2013  •  Commentaire de texte  •  593 Mots (3 Pages)  •  634 Vues

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: c'est une « femme froide et tranchante autant que l'acier ». Redoutable dans la lutte, elle est à la fois psychologue (elle lit « sur le front d'Armand ») et une bonne stratège qui sait prendre les décisions au bon moment, lorsqu'elle « jug[e] que l'instant [est] venu ».

3. Le général de Montriveau : « un tigre sûr de sa proie »

Face à cette « froide » stratège de la vie mondaine, se dresse le « soldat impérial », « un tigre sûr de sa proie ».

• Montriveau représente la force impulsive : il est impatient et n'a pas « le temps - ni l'envie - d'attendre ». Il oublie le vouvoiement de règle dans le monde (« Si tu disais vrai hier... »). Son vocabulaire et sa façon de parler sont bien ceux d'un militaire : il « veut » faire « céder » la duchesse, il affirme avec présomption sa foi en sa victoire, à l'aide d'une phrase incisive qui s'appuie sur un futur de certitude : « Quand je voudrai sérieusement ce dont nous parlions tout à l'heure, je l'aurai. »

• Ses stratégies sont diverses : la première est la violence, le combat corps à corps (« il voulut s'élancer ») ; la deuxième est la menace (« je l'aurai ») ; la troisième, l'ironie menaçante que traduisent ses paroles (« je suis enchanté [...] de mettre un intérêt dans votre existence »), mais aussi son rire « de façon à effrayer » et à déstabiliser la duchesse.

• Enfin, son goût de la stratégie se marque dans la métaphore finale pour désigner le combat amoureux qu'il va livrer à la duchesse : c'est pour lui « une partie d'échecs », jeu

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excellence. Et même s'il vient d'en perdre la première manche, le lecteur sent que la vengeance de cet homme orgueilleux et blessé sera terrible : le suspense est relancé.

4. Un tableau cruel de l'amour et du monde

Cette confrontation dépasse le simple affrontement entre deux héros. Elle révèle le regard de Balzac sur la société française du XIXe siècle, et, au-delà, sur l'amour et sur le monde.

• La coquetterie égoïste de l'une, la brutalité contenue de l'autre brossent un tableau impitoyable de la noblesse française : y règnent l'artifice, les rapports de force, la volonté de domination. D'amour véritable, fait d'égards pour l'autre, il n'est nullement question. D'authenticité et de fidélité non plus : tout cela n'est qu'un jeu cruel, dans lequel chacun veut garder sa liberté et dominer ; il n'est question que de « maître(sse) » et de « conquête ».

• Les conséquences de ce jeu s'annoncent violentes, ce que le narrateur suggère par le verbe briser : « En un moment, elle avait brisé des liens qui n'étaient forts que pour son amant. » Le lecteur sent qu'à l'issue du combat, il y aura des vainqueurs et des victimes. La vision est pessimiste, les perspectives dramatiques, mais elles comblent l'intérêt du lecteur, curieux de connaître le destin des deux héros.

Conclusion

Cette joute amoureuse entre deux personnages hors du commun, temps fort et moment clé du roman, laisse présager

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