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En Quoi Le Système Productif Allemand Peut-il Servir De Modèle à La France ?

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Par   •  21 Octobre 2013  •  Thèse  •  2 058 Mots (9 Pages)  •  840 Vues

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L’Allemagne fascine, l’Allemagne attire, mais l’Allemagne fait également pâlir de jalousie bon nombre de ses voisins européens. Cela se remarque a fortiori en période de crise économique aux conséquences dévastatrices parmi ceux que l’on appelle « les mauvais élèves » de l’Europe et où l’Allemagne semble intangible.

Dans un tel contexte, comment ne pas se poser la question suivante: « Qu’est ce que l’Allemagne a de plus ? Qu’est ce qui lui permet, dans un monde où s’impose une concurrence internationale de plus en plus forte émanant notamment des pays émergents, de conserver un tel dynamisme ?

Il y a bien entendu différentes raisons qui expliquent cette confiance, mais une grande partie de son succès réside indubitablement dans la rationalité de son système productif, c’est à dire du mode d’organisation de sa production, en fait, de sa manière de créer de la richesse.

En effet, l’Allemagne à mis en place au cours des dernières années une réelle stratégie de production, notamment basée sur des réseaux de Petites et Moyennes Entreprises (PME), une forte ouverture internationale, et la mise en valeur de certaines branches de l’industrie.

Derrière l’Allemagne, la France semble en retrait, comme si elle avait loupé le cap, et les problématiques actuelles autour d’une éventuelle perte de son triple A ne font qu’alimenter la polémique autour d’un véritable fossé entre les deux pays.

Aussi, il apparait parfaitement opportun de se demander en quoi le système productif allemand peut-il servir de modèle à la France ? Qu’est ce qui fait sa force ? Sur quels points en particulier la France devrait s’en inspirer ? Cette dernière souffre t’elle d’un manque de rationalité à ce niveau ?

Après avoir montré les aspects internationaux du système productif allemand (I), nous montrerons la stabilité et la force de ses acteurs (II).

I : La force du commerce extérieur et un système productif tourné vers l’international.

A : La prépondérance du commerce extérieur

- Au cours des dernières années, l’Allemagne a connu une hausse importante de son taux d’ouverture, passant de 52% en 1991 à 87% en 2010 (selon l’OCDE.). C’est donc une économie profondément tournée vers le commerce extérieur.

En effet, on considère qu’un emploi sur quatre ainsi qu’un euro du PIB allemand sur trois sont les fruits des exportations de l’Allemagne. C’est donc un pays bien engagé dans la mondialisation. En revanche, la France a un taux d’ouverture largement inférieur, qui, en outre, stagne depuis une vingtaine d’années.

- D’autre part, l’Allemagne a fait des choix en matière économique et s’est spécialisée dans certains domaines clefs. En effet, sur l’ensemble de la période 1991-2008, on remarque que la part de l’industrie, aussi bien en ce qui concerne les importations que les exportations, avoisine les 80%, contre 20% environ en ce qui concerne les services.

L’Allemagne a donc fait le choix, d’une part, de préserver son industrie, contrairement à la plupart des pays industrialisés qui se tournaient alors vers la tertiarisation, et d’autre part, de se centrer en priorité sur quatre domaines d’un niveau technologique dit « moyen /supérieur», c’est-à-dire avec des dépenses de Recherche et Développement (R&D) comprises entre 2,5 et 7% du chiffre d’affaire. Ces domaines sont la construction automobile, l’industrie chimique, l’électrotechnique, et la construction mécanique.

De son côté, la France est davantage exposée en raison de sa spécialisation dans des technologies de pointe, comme l’industrie pharmaceutique (Sanofi Aventis), aéronautique (Dassault), etc. nécessitant des dépenses de R&D supérieure à 7% du chiffre d’affaire.

- Il est également important de dire que, de manière générale, les produits allemands correspondent bien à la demande qui émanent des pays émergents à très forte croissance comme le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine. Dans l’hebdomadaire allemand « Wirtschaftswoche », Bernd Venohr, professeur de management stratégique à l’Université de Berlin, assure que « l’Allemagne fabrique ce dont ces pays ont besoin : de l’infrastructure pour l’industrialisation et de la qualité pour une classe supérieure qui connaît une augmentation très rapide» (propos repris par CIDAL, site d’information sur l’Allemagne).

- Il est cependant juste de convenir du fait que les spécialisations de l’Allemagne sont très sensibles aux fluctuations conjoncturelles. Néanmoins, celles-ci sont atténuées par une grande diversité géographique. En effet, elle a accrue au cours des dernières années ses relations commerciales avec les pays émergents extra-européens, notamment avec les pays émergents d’extrême orient, qui représentent en 2009 7,5% des exportations allemandes totales, contre 4,4% en 1991.

- Enfin, l’Allemagne achète des matières premières partout dans le monde avec une monnaie forte, l’Euro, et vend ensuite ses produits finis principalement au sein de la Zone Euro. Cela lui permet de profiter de la monnaie forte au moment de ses achats de consommations intermédiaires, et de ne pas en pâtir ensuite lors de la vente de ses produits transformés à forte valeur ajoutée.

B : Implantation à l’étranger, délocalisation et investissement direct.

- L’Allemagne a développé un tissu important d’entreprises en Europe, et cela notamment dans les PECO (Pays d’Europe Centrale et Orientale). Elle dispose désormais de vastes réseaux industriels et commerciaux au sein desquels sont réparties les différentes étapes de la production.

- De plus, nous remarquons que l’Allemagne connait une progression croissante de ses investissements directs à l’étranger (IDE). Même si celle-ci est encore à la quatrième position derrière les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France, il n’en demeure pas moins qu’elle prend une importance réelle en la matière. Néanmoins, l’Allemagne, à la différence de la France, concentre 65% de ses investissements directs à l’étranger en Union européenne. Les entreprises allemandes privilégient les réseaux de production et de distribution de proximité. Qui plus est, ces investissements visent, certes, à réduire

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