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Dissertation : Excédents et déficits commerciaux : quels sont les gagnants et les perdants ?

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Par   •  6 Avril 2014  •  1 876 Mots (8 Pages)  •  881 Vues

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Dissertation : Excédents et déficits commerciaux : quels sont les gagnants et les perdants ?

En 2008, la France a enregistré un déficit commercial record, de près de 55 milliards d’euros de déficit. Si les médias s’accordent pour dire que c’est mauvais, personne ne semble toutefois tirer la sonnette d’alarme. Serait-on indifférent au solde du commerce extérieur ?

La balance commerciale est l’indicateur macroéconomique par excellence du solde commercial, outil indispensable pour déterminer les politiques économiques et pour évaluer les performances de l’économie nationale. Elle fait partie de la balance des paiements, élaborée en France par la Banque de France pour le compte de l’Etat, et qui recense toutes les transactions d’une nation avec l’extérieur sur une période donnée (importations et exportations de biens et services, transactions de l’Etat, dons, mouvements de capitaux …).

La balance commerciale, quant à elle, concerne uniquement les importations et exportations des marchandises – ou « visibles »-, et non les « invisibles » (c’est-à-dire les services, comme le tourisme). On parle d’excédent commercial quand les exportations sont supérieures aux importations, et de déficit commercial dans le cas inverse. Si l’utilisation de la balance commerciale était dans les années 60 la référence, l’INSEE utilise de plus en plus le pourcentage d’exportations dans le PIB (c’est-à-dire le rapport en pourcentage d’exportations dans le PIB sur une période précise), qui mesure le degré d’ouverture d’un pays sur l’extérieur. De même, l’on utilise la propension moyenne à importer, rapport en pourcentage des importations dans le PIB, indicateur de la pression de la concurrence étrangère.

Quand on voit des déficits très importants dans des pays développés tels que les Etats-Unis – ou la France, nous pouvons nous demander quels sont les véritables enjeux de la balance commerciale : l’excédent d’un pays ayant pour conséquence logique le déficit d’un autre, il semble crucial de contrôler ses importations et exportations. Est-ce un véritable choix de politique économique que de garder un tel déficit ? Ou est-ce véritablement paralysant pour une économie ? Nous allons donc nous demander quels sont les gagnants et les perdants des excédents et déficits commerciaux.

Dans une première partie, nous verrons qu’un pays semble à avoir tout à y gagner en ayant un excédent commercial, puis nous nuancerons en montrant qu’il peut y avoir des bons et des mauvais excédents et déficits, rendant l’évaluation des gagnants et perdants moins évidente.

I) Un pays semble avoir tout à y gagner en ayant un excédent commercial

1.1. L’excédent commercial semble être une source de prospérité pour une nation

Les exportations et importations dans l’équation du PIB en économie ouverte mettent en avant l’importance d’un excédent commercial.

Tout d’abord, l’équilibre sur le marché des biens est égale à cette équation :

Y + M = C + I + G+ X C + Y + G + X – M = Y

La somme du produit intérieur Y et du produit étranger égale la demande finale. Nous sommes dans une économie ouverte, où les exportations sont source de demande pour les biens produits dans le pays et les importations sont une fuite hors du circuit économique, car il s’agit d’une demande de biens pour l’étranger.

La différence entre importations et exportations donne le montant de l’excédent– ou du déficit. Ainsi, pour la France, nous pouvons voir en 2003 sur le graphique ci-dessous que l’écart augmente, creusant le déficit.

Les exportations étant sources de revenu, il est préférable qu’elles soient élevées.

Selon l’idée mercantiliste, l’accumulation est synonyme de prospérité.

D’après l’idée mercantiliste, l’accumulation de métal précieux est synonyme de prospérité. Elle est donc bénéfique pour toute la nation. Un pays aurait donc avantage à avoir une balance commerciale excédentaire, dans ce principe d’accumulation des richesses à l’intérieur du pays. En privilégiant les exportations, on privilégie l’accumulation de la monnaie sur le territoire. Les excédents commerciaux des uns ont alors une contrepartie logique : le déficit commercial des autres. Par exemple, les excédents chinois et japonais sont en grande partie la conséquence du déficit commercial américain, les Etats-Unis important massivement leurs produits.

Le mécanisme lorsqu’il y a un excédent commercial est le suivant : la demande intérieure diminue ou augmente moins vite que la demande « extérieure ». De ce fait, les importations augmentent moins vite que les exportations. Un pays gagne véritablement à avoir une balance commerciale excédentaire, quand elle est due à la compétitivité des produits nationaux. Elle est alors synonyme de dynamisme commercial.

Si l’excédent semble privilégié, car synonyme de prospérité, compétitivité et dynamisme, le déficit commercial est, lui, synonyme de décroissance.

1.2. Le déficit commercial, symptôme d’une atonie commerciale

Le déficit commercial est souvent le témoin d’une moindre compétitivité

Dans le passé, les déficits étaient plus ou moins la règle, les excédents étant très rares. Par exemple, en France entre 1945 et 1991, la balance commerciale ne fut excédentaire que treize années, d’autant plus que dans les années 1950-1960, avec l’inflation la hausse des prix intérieurs ont renchéri la valeur des produits exportés, tout en augmentant la valeur des produits importés, ceci favorisant un déficit commercial. Ainsi, le déficit de la balance commerciale peut exercer une pression déflationniste, même s’il est du à l’origine à l’inflation (dans le cas de la France). Dans ce cas là, il faut modifier le taux de change afin de rétablir la compétitivité des prix des exportations. Le déficit commercial peut donc être du à des pertes de part de marché ou à une mauvaise spécialisation géographique.

Il est aussi témoin d’une demande intérieure plus forte

Le déficit peut aussi être structurel. C’est le cas quand le développement de l’activité d’un pays est stimulé par la demande intérieure : la propension

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