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Croissance Et Inflation

Étude de cas : Croissance Et Inflation. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  23 Janvier 2015  •  Étude de cas  •  3 112 Mots (13 Pages)  •  1 194 Vues

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Introduction

L’inflation est un phénomène majeur du 20èm siècle, elle apparaît même comme une rupture brutale après un siècle de sagesse monétaire. C’est véritablement à l’occasion de la Première Guerre mondiale que l’inflation s’installe. Ainsi aux poussées inflationnistes limitées succède peu à peu une inflation galopante (période d’inflation à deux chiffres, années 70), puis rampante (situation durable et modérée de la hausse du niveau général des prix). En effet, on assiste depuis la fin des années 80 à un ralentissement de l’inflation dans le monde; de 7,4% en 1984, le taux d’inflation a diminué à 3.1% en 1991, pour se situer aujourd’hui entre 2 et 2.5 %.

La croissance est une augmentation durable du niveau de production. Un indicateur de dimension, le PIB (produit intérieur brut) est généralement utilisé pour mesurer la richesse créée par un pays. L’inflation, quant à elle, est un processus durable et général de hausse cumulative du niveau général des prix.

Si la croissance et l’inflation entretiennent des relations étroites, les économistes insistent sur le fait que l’inflation serait le reflet d’un déséquilibre économique. Afin d’étayer ou de remettre en cause cette thèse, nous préciserons dans un premier temps, que l’articulation croissance – inflation permet de déterminer les origines de l’inflation et les difficultés liées à sa mesure, puis, dans un second temps, nous présenterons les effets négatifs mais également positifs de l’inflation sur la croissance économique.

I) La relation croissance - inflation

La relation croissance - inflation permet d’aborder les sources de l’inflation. Trois explications sont généralement avancées pour souligner l’existence de l’inflation : l’inflation par la monnaie, l’inflation par la demande et l’inflation par les coûts. Depuis quelques années, la relation croissance – inflation est largement associée au rôle des banques centrales, qui par le jeu des taux d’intérêt, sont amenées à intervenir dans la sphère économique, afin d’assurer la stabilité des prix. Ces interventions s’appuient sur une mesure de l’inflation que certains économistes n’hésitent pas à qualifier d’erronée. Les prix des actifs financiers et de l’immobilier ne seraient effectivement pas pris en compte des indices de prix.

A. Les origines de l’inflation

L’origine de l’inflation peut être recherchée au niveau de la quantité de monnaie en circulation et des mécanismes de formation des prix. La croissance du niveau général des prix qui traduit l’inflation peut être soit tirée par un excès de la demande globale, soit poussée par les coûts qui déterminent les prix de l’offre.

Inspiration monétariste, l’inflation par la monnaie suggère que la hausse du niveau général des prix résulterait d’une émission de monnaie trop importante. Pour Milton Friedman, chef de file de l’Ecole monétariste et Prix Nobel d’Economie en

1972, « la cause de l’inflation est partout est toujours la même : un accroissement anormalement rapide de la quantité de monnaie par rapport au volume de production ». La justification de cette idée repose sur l’existence d’une relation économique, appelée « Théorie Quantitative de la Monnaie » ou équation d’Irving Fisher. Cette dernière s’exprime ainsi : M.V = P.Y où M représente la masse monétaire en circulation (demande de monnaie), V la vitesse de circulation de la monnaie, P le niveau général des prix et Y le volume des transactions (ou volume de production). Cette équation souligne qu’une augmentation de la quantité de monnaie provoque de façon mécanique une hausse du niveau général des prix. Elle justifie l’idée d’une dichotomie (sphère réelle - sphère monétaire) dans la théorie néoclassique. En d’autres termes, l’évolution de la masse monétaire doit être corrélée à l’évolution du volume de production. Cette équation rappelle également que la monnaie répond à une fonction essentielle, celle de moyen de transaction. Un rythme de croissance de l’économie plus élevé doit se traduire pas un accroissement de la monnaie en circulation.

Dans la théorie des marchés, le prix est déterminé par une égalisation de l’offre et la demande. Cependant dans certaines situations, la demande peut excéder l’offre : le prix tend alors automatiquement à monter. Lorsqu’un tel désajustement apparaît sur un grand nombre de marchés, un « écart inflationniste » naît, conduisant à une hausse du niveau général des prix. Dans la théorie keynésienne, l’inflation est due à un déséquilibre entre la demande globale et l’offre globale. Plus précisément, l’augmentation de la quantité de monnaie est synonyme d’inflation lorsque l’offre globale n’est pas en mesure de répondre à un surcroît de demande, on parle ainsi d’inflation par la demande. L’excès de la demande globale peut provenir de plusieurs facteurs : une augmentation autonome de la vitesse de circulation de la monnaie (une demande de billets plus importante) ; une hausse de la consommation ou à une acquisition de logements financés à crédit des ménages ; un accroissement de l’investissement des entreprises non autofinancé de leurs investissements ; une politique de relance économique de l’Etat fondée sur le déficit budgétaire (financé par émission de monnaie)… L’insuffisance de l’offre est quant à lui liée à l’environnement (des facteurs accidentels tels que les guerres peuvent provoquer des pénuries temporaires), à l’Etat (manque d’infrastructures, formation de la main d’œuvre insuffisante) ou aux entreprises (capacités de production insuffisantes, techniques de production trop rigides).

Edmond Malinvaud a défini dans les années 70, le concept d’inflation contenue à partir de ce qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui la théorie du déséquilibre. Cette dernière serait caractérisée par un rationnement des agents sur les marchés du

travail, et des biens et services. Dans le cas d’un excès de demande sur les deux marchés, les quantités échangées sont les offres contraintes sur les deux marchés. Les ménages sont ainsi rationnés en biens et services (ils ne peuvent acheter toutes les quantités désirées) et les entreprises sont rationnées en travail (elles ne peuvent se procurer tout le travail désiré au salaire voulu). Il y a une pression inflationniste mais qui reste contenue du fait que les prix sont rigides à court terme. Si les prix et les salaires

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